Quand l'agriculture est happy avec Lucie
Ouverte depuis octobre 2020, L'Happyculture de Lucie est une ferme qui se compose de plusieurs ateliers à petite échelle : 250 poules pondeuses en agriculture biologique, 50 ruches pour la production de miel, un atelier de transformation de fruits en confitures et sirops, et enfin la transformation de céréales en farine. Rencontre happy avec Lucie Deterpigny.
Souriante, optimiste, pétillante...les adjectifs positifs viennent facilement en rencontrant Lucie Deterpigny. Cette jeune femme de 28 ans, diplômée en ingénieur et agriculture à UniLasalle (spécialité production végétale), a ouvert son entreprise, L'Happyculture, en octobre 2020. Le but est de vendre la totalité de sa production en direct. «Après mes études, j'ai travaillé un peu plus de trois ans dans le syndicalisme agricole, à la FDSEA 60. Je savais qu'à terme, je voulais m'installer. Au fur et à mesure, mon projet a mûri et j'ai donc décidé de m'installer», souligne-t-elle.
C'est à Morvillers, dans l'Oise, que Lucie et Antoine, son compagnon, ont décidé d'acheter une exploitation. Mais Lucie Déterpigny n'avait pas encore d'idée sur son futur travail. «J'adore les animaux, je voulais donc me lancer dans l'élevage. Mais je ne savais pas quoi ni comment (rire). Vu que les poules me plaisent bien, j'ai suivi une formation de cinq jours chez une agricultrice qui possède 250 poules pondeuses. Après cette formation, je me suis dit bingo !» explique-t-elle.
Mais Lucie ne s'attendait pas à être piquée au vif par un autre élevage. «En 2018, à Noël, ma mère m'a offert une ruche. Et là, vous connaissez la musique... L'année d'après, j'ai acquis cinq ruches, puis 10 et ce printemps, j'en aurais 50 (rire). Je me suis inscrit à l'Oise Apicole pour me former, ajoute-t-elle. De plus, pour augmenter ma gamme de produits, j'ai suivi un stage chez une agricultrice qui transforme ses fruits en confitures et en sirop», poursuit Lucie Déterpigny. OEufs bio, confitures, miels, sirops et noix, les produits ne manquent pas à L'Happyculture.
Gérer toute seule
Tout est local même la transformation. «Dans mon exploitation, on trouve des pommes, des poires, des groseilliers, des cassissiers, des framboisiers... J'essaye vraiment de proposer à large choix à ma clientèle», détaille-t-elle. L'organisation de son exploitation est très simple.
Elle voulait réaliser une entreprise à taille humaine pour pouvoir tout gérer seule. «Je voulais vraiment quelque chose de local que je puisse gérer toute seule en matière de facilité de travail car, en me voyant, je ne suis pas la plus costaude non plus. (rire). Il fallait que je puisse gérer l'exploitation et la vente moi-même» précise-t-elle.
En effet, étant donné que l'apiculture est un travail saisonnier, lors des périodes creuses, elle confectionne ses confitures et ses sirops avec les fruits qu'elle a congelés au préalable. «Avec ce climat et ces intempéries, je vérifie toujours l'état de santé de mes abeilles. Tous les matins, je nourris mes animaux et je regarde par la suite la production que je dois réaliser» affirme Lucie Deterpigny.
Finalement, la crise sanitaire liée à la Covid-19 a impacté a minima L'Happyculture de Lucie. Mais les travaux de sa boutique ne sont pas finalisés et le moulin prévu pour produire de la farine est toujours bloqué en Autriche.
«L'investissement de mon entreprise est très restreint car tout est à taille humaine. On a juste des travaux de réaménagenement à terminer. Concernant le magasin et la miellerie, j'ai déposé un dossier d'aide à la Région pour la commercialisation de mes produits en direct.»
Mais cela n'a pas empêché Lucie de satisfaire les habitants de sa commune, mais aussi les locavores. «Les habitants sont heureux de voir une nouvelle boutique ouvrir. Cela crée un vrai dynamisme. Avec la distribution de mes flyers, le bouche-à-oreille et ma présence sur les réseaux sociaux, l'ouverture du magasin a été une vraie réussite», confirme-t-elle.
En dehors de la vente directe, Lucie Deterpigny livre le lundi à Beauvais UniLaSalle, la Maison de l'agriculture et le Crédit Agricole. Elle a pour ambition de livrer ses produits à un magasin locavore qui se développe à Francastel. «Je ne livre que mes produits et je ne pense pas, en tout cas pour le moment, enrichir ma gamme avec des produits de producteurs voisins. Les miens se conservent longtemps, mis à part les oeufs qui se gardent à température ambiante. Je n'ai donc pas de vitrine réfrigérée ni de frigo, un investissement supplémentaire, ce qui n'est pas ma priorité en ce moment.»
Vu la quantité d'animaux vivants dans son exploitation, elle souhaite ouvrir sa ferme au public. Chats, chiens, chevaux, poules, coq, poules, oies, canards, pigeons, lapins, abeilles... L'Happyculture de Lucie est un véritable zoo. «Je vous l'ai dit, j'adore les animaux (rire). Ouvrir mon exploitation en ferme pédagogique me permettra de montrer ma manière de travailler. De plus, les personnes pourront également voir mes animaux, mais aussi leur bien-être auquel je veille», conclut-elle. Avec sa reconversion totalement réussie et satisfaisante, son souhait reste de fournir des bons produits locaux avec des fruits de qualité, accompagnés d'une ambiance très happy.
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