Les volailles veulent reconquérir le marché intérieur
À l’occasion d’une conférence de presse le 22 février, les représentants de la filière de la volaille de chair française (Anvol), ont dévoilé douze propositions à destination des candidats aux présidentielles pour reconquérir le marché intérieur.
Si la consommation globale de volailles a augmenté de 1,9 % en 2021 par rapport à 2020, les importations ont également fortement repris avec la réouverture de la restauration hors foyer. Celles-ci avaient marqué le pas en 2020 (atteignant toutefois 40 % de la consommation) avec les différents épisodes de confinement, mais en 2021, 45 % des poulets consommés en France sont venus de l’étranger. À cela s’ajoute une série de difficultés : un nouvel épisode d’influenza aviaire et surtout la hausse de 17 %, entre janvier 2021 et janvier 2022, (43 % depuis 2019) du prix des matières premières destinées à l’alimentation. Or, celles-ci représentent 60 % du coût de production. «La situation en Ukraine pourrait, par ailleurs, provoquer de nouvelles tensions sur le marché du blé», n’a pas manqué de souligner Gilles Huttepain, vice-président de la Fédération des industries avicoles. Il a alerté sur les risques que cette mauvaise conjoncture fait peser sur le modèle français d’élevage de volailles qui est caractérisé par des exploitations familiales et une diversité des espèces élevées et des modes de production. «S’il n’y a pas une répercussion des prix au consommateur, cela pourrait remettre en cause la contractualisation pratiquée dans cette filière. Contractualisation qui garantit une marge brute à l’éleveur» a-t-il déclaré.
«Pas brûler les étapes»
Jean-Michel Schaeffer, président de l’Anvol, a lancé «un message d’alerte aux metteurs en marché pour couvrir ces augmentations de coûts. Cela représente quelques centimes pour le consommateur, dix centimes pour une escalope de poulet, cinq pour une cuisse.»
Très touchée par la grippe aviaire, l’interprofession demande au gouvernement qui a annoncé une expérimentation sur la vaccination «de ne pas brûler les étapes». Par l’intermédiaire de son vice-président, Paul Lopez, Anvol demande «qu’elle soit faite avec l’accord préalable des pays de destination des exportations». À la date du 23 février, la France comptait 367 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en élevage, 33 cas en faune sauvage et 16 cas en basse-cours.
Le poulet reste le moteur de la croissance de la consommation de volaille. Pourtant, malgré la préférence affichée pour la production française par les enquêtes d’opinion, trois poulets sur quatre consommés en restauration hors domicile sont importés. À partir du 1er mars, l’obligation d’indiquer l’origine française sera étendue à la viande de volaille dans tous les établissements.
Douze propositions pour la présidentielle
Pour accélérer la reconquête du marché intérieur, la filière soumet douze propositions aux candidats à l’élection présidentielle parmi lesquelles trois majeures : généraliser l’obligation d’étiquetage de l’origine en l’étendant aux viandes transformées et élaborées ; appliquer l’exception alimentaire dans les règles de la commande publique ; donner aux acheteurs les moyens financiers pour atteindre les objectifs des loi Egalim et Climat, (50 % de viande de qualité et durable) et, enfin, faire en sorte que «le poulet ne (soit) plus une monnaie d’échange dans les accords commerciaux internationaux».
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