Il était une fois... à Couloisy. Une petite maison en pain d'épice, ou plutôt une biscuiterie, a ouvert ses portes mi-janvier pour accueillir tous les gourmands de passage. L'histoire commence en 2011 lorsque Benoît et Isabelle se sont décidés à ouvrir une biscuiterie atypique, Lapierrequitourne. «Au vu de la popularité de nos biscuits, nous avons voulu ouvrir mi-janvier notre deuxième boutique en proposant nos fameux biscuits, ainsi que des produits complémentaires et du pain», explique Isabelle. Ces anciens naturopathes ont toujours souhaité ouvrir une boulangerie, avant même la biscuiterie. C'est pour cela que Benoît a passé un CAP de boulangerie à Compiègne.

Ces passionnés de l'alimentation et du fait-maison ont décidé d'implanter leur nouvelle boutique en milieu rural. «J'imagine qu'on nous attendait sur Compiègne, mais le choix de nous installer ici n'est pas anodin. Le fait de proposer ce type de magasin en pleine campagne, pour nous, ça a du sens. Le but est de créer de la dynamique locale, de créer de l'emploi en milieu rural», affirme Isabelle. Au total, neuf personnes travaillent dans cette biscuiterie. Mais que trouve-t-on exactement dans ce magasin ?

Quand c'est bon, c'est bio

Des écureuils, des girafes, des ours et même des porcs-épics jonchent les étagères de Lapierrequitourne. Mais il s'agit ici des gammes de produits. Tout est bio et les circuits courts sont privilégiés. «Pour nous, le bio est loin d'être un effet de mode, c'est une philosophie de vie depuis le début. De plus, avec ce qui nous pend au nez au niveau climatique, ça nous paraît plus pertinent et logique de faire du bio», exprime Isabelle. Dès lors, tous les produits sont bio tout en essayant d'être locaux. La farine et les oeufs viennent du département et les autres matières premières viennent d'un peu plus loin. «Notre beurre vient de Normandie. C'est un vrai challenge d'acheter du beurre bio normand. Au niveau tarif, c'est un tiers de plus qu'un beurre bio lambda. Mais en tout cas, on essaye d'être les plus cohérents possible dans nos ingrédients» poursuit-elle.

La recette des biscuits a été mise au point par des heures de lecture ainsi que des tests gustatifs par les amis du couple. De plus, au sein de l'équipe, des nouvelles recettes sont testées pour essayer de trouver une nouvelle perle. «On est reconnu pour la qualité de nos biscuits... enfin, je l'espère (rire)   Mais dans tous les cas, la force de nos produits est la quantité de matière première noble. Quand on fait un biscuit au sésame, il en est rempli. Chaque recette est totalement différente, ce qui est assez rare en biscuiterie. C'est d'ailleurs un autre challenge ! On fait tourner une vingtaine de recettes dans la biscuiterie et elles sont toutes différentes. Pour le pain, on teste encore énormément. On n'a ouvert que depuis quelques semaines, mais on a une gamme plutôt sympa, entre 6 à 7 recettes en fonction des jours» détaille-t-elle.

Mais ce magasin ne propose pas que des biscuits. «Notre boutique jouxte l'atelier. Nous y proposons bien sûr toute notre gamme de créations biscuitières dont certaines naturellement sans gluten, des cakes, des pains d'épices mais aussi des gourmandises locales et artisanales : confitures, pâtes de fruits, jus de fruits, du chocolat, bières, des verrines salées, une large sélection de thés et cafés bio», ajoute Isabelle.

Les biscuits phares de cette biscuiterie sont les macarons d'amiens. Même si la recette n'est pas nouvelle, la conception quant à elle est novatrice. «Je pense que l'on est les seuls en France, voire dans le monde, à les faire en bio. On a de la poudre d'amande bio, du miel bio... Ce biscuit est moelleux, assez régressif, sans farine, donc sans gluten», assure-t-elle. De même, le cake amande-citron est loin de faire son timide et connaît un franc succès. Cerise sur le gâteau, même si la crise sanitaire a eu un effet négatif sur les commerçants/artisans, l'activité n'a pas cessé de tourner. «Elle a été ralentie, le biscuit n'étant pas un produit de première nécessité... Mais nous remercions notre clientèle qui a continué à acheter nos produits. On a pu tenir le coup grâce à cela», affirme Isabelle. Comme ce type de magasin n'existe pas dans le coin, la proximité avec la clientèle n'en est que plus forte. «Expliquer à la clientèle notre manière de travailler est un réel plaisir. Pourquoi et comment on travaille de la farine locale. Qu'est-ce qu'un pain au levain ? comment on le conserve ? comment on le déguste ? Les personnes portent vraiment de l'intérêt et c'est extrêmement plaisant. On a envie que ce magasin soit vivant, que ça soit un lieu de rencontres, qu'il puisse y avoir des événements sympas. Nous voulons que ça soit un lieu incroyablement chaleureux» sourit-elle. Peut-être que dans cette caverne sucrée d'Ali Baba, vous trouverez votre madeleine de Proust.