L'Oise Agricole 10 décembre 2022 a 13h00 | Par Dominique Lapeyre-Cavé

La baguette de pain, étendard de l'excellence de la boulangerie française

Cocorico ! La baguette française vient d'être inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, une belle reconnaissance des savoir-faire artisanaux et de la culture de la baguette de pain.

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Gilles Forret, patron des boulangers de l'Oise.
Gilles Forret, patron des boulangers de l'Oise. - © DLC

«C'est l'aboutissement d'une démarche que la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française avait initiée en 2017 auprès de l'Unesco. Autant dire que nous sommes fiers de cette reconnaissance qui met en avant le savoir-faire de nos artisans», se félicite Gilles Forret, président du Groupement professionnel de la boulangerie-pâtisserie de l'Oise et lui-même artisan à Breteuil.

«C'est une image positive à l'export et même vis-à-vis de l'administration avec laquelle nous sommes en négociation au vu du contexte délicat actuel.» Car cette belle récompense qui fait chaud au coeur des amateurs de baguette que sont les Français ne doit pas cacher les difficultés actuelles que rencontrent les boulangers-pâtissiers. La hausse du prix de l'énergie impacte durement les professionnels qui subissent des prix multipliés par 2, 5 ou même dix. Sans compter sur l'augmentation des matières premières, des emballages et des équipements. «Si nous devions complètement répercuter la hausse des charges sur nos prix de vente, nous arriverions à des prix que nos clients ne pourraient pas supporter au quotidien, sauf à réduire drastiquement leur consommation», argumente le président. La crainte est grande de voir des petites entreprises ne pas pouvoir supporter cette inflation et devoir mettre la clé sous la porte.

Négociations

La Confédération nationale a donc entrepris des négociations au ministère des Finances afin d'obtenir l'application d'un boucler tarifaire pour les boulangers-pâtissiers. Les premières annonces et les critères retenus pour pouvoir en bénéficier étaient inadaptés et laissaient trop de professionnels sur le bord de la route. Les représentants professionnels sont revenus à la charge et un nouveau dispositif, plus avantageux, doit être testé. Bercy fait donc tourner ses simulateurs avant de finaliser et d'annoncer les critères qui seront retenus.

«De quoi mettre du baume au coeur des boulangers-pâtissiers dont l'activité va au delà de la simple fourniture de pains et de pâtisserie. Le boulanger a souvent un rôle social, c'est souvent le dernier commerce qui reste dans les villages», rappelle Gilles Forret. Les boulangeries assurent un maillage du territoire et proposent parfois des services dans les zones les plus reculées, elles sont indispensables à la vitalité des campagnes. Rappelons que le secteur de la boulangerie-pâtisserie représente en France 33.000 entreprises, 180.000 salariés et 25.000 apprentis. Elle dégage un chiffre d'affaires de 12 à 13 milliards d'euros par an.

Elle est aussi le dernier maillon d'une filière qui réunit aussi les agriculteurs et les meuniers. Christiane Lambert, président de la FNSEA, s'est d'ailleurs réjouie de l'inscription de la baguette de pain, «reconnaissance du savoir-faire de la culture du blé tendre en France. Les agriculteurs sont fiers d'être le premier maillon d'une longue et belle tradition qui participe à l'identité de la France et qui mérite d'être remarquée et protégée !»

Douze millions de Français passent chaque jour la porte d'une boulangerie pour acheter une baguette, ou plutôt un morceau de patrimoine culturel.

La meilleure galette de l'Oise 2022

Jeudi 1er décembre était réuni au Clermotel à Agnetz un jury en charge de désigner la meilleure galette aux amandes de l'Oise. Composé de professionnels, il devait goûter et choisir, parmi les 43 autres professionnels et 14 espoirs, celui qui propose la meilleure galette des rois traditionnelle.

C'est François Cramette, boulanger-pâtissier à Fitz-James, qui a raflé la mise et va pouvoir mettre en avant sa récompense. De quoi lui assurer des ventes et régaler ses clients.

La deuxième était présentée par Christopher Nardeau, de Lamorlaye, et la troisième galette récompensée était l'oeuvre d'André Ferreira Marco, de Chantilly.

Dans la catégorie Espoir, chez les apprentis, le premier prix de la meilleure galette revient à Émilie Meersman, en apprentissage chez Loïc Delecolle, à Crèvecoeur-le-Grand, le deuxième à Gauthier Legendre, chez Éric Orget, de Saint-Just-en-Chaussée, et le troisième prix à Anthony Orget, également apprenti au même endroit.

Bravo à tous dans l'attente de l'Épiphanie !

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