«Je préfère fournir de la qualité au lieu de la quantité»
Bénédicte Aelvoet a ouvert, depuis près d’un an, Au marché de Béné. Cette caverne d’Ali Baba propose des produits frais, bio et de saisons tout au long de l’année. La majorité des produits proviennent de son atelier de maraîchage.
![Retrouvez Bénédicte au Marché de Béné, 9 rue de Cambronne à Neuilly-sous-Clermont. Vente sur place ou sur commande au 06 21 11 61 82. Facebook : Au marché de Béné.](https://www.oise-agricole.fr/reussir/photos/60/img/ONVI81MY1_web.jpg)
Bénédicte Aelvoet, jeune femme de 32 ans, s’est lancée dans le maraîchage et la vente en direct. Le meilleur emplacement pour son activité est l’exploitation familiale. «Il s’agit d’une exploitation familiale depuis 1936. Mon arrière grand-mère a pris en fermage la ferme dite Ferme d’Auvillers et travaillait avec son fils. En 1981, mon père, né dans l’exploitation, reprenait à son tour la ferme familiale», explique-t-elle.
Cette ferme cultive de façon raisonnée différentes cultures comme le blé, le colza, des pois, des betteraves sucrières et des pommes de terre de consommation. Mais cette femme pétillante n’était pas vouée à reprendre la ferme familiale. Auparavant, elle a travaillé en tant que cadre manager en agroalimentaire dans la grande distribution à Paris.
Cependant, l’univers des GMS n’a pas convaincu Bénédicte. «La grande distribution est à l’opposé du monde agricole. Mes convictions et mon parcours scolaire ont repris le dessus. Je ne souhaite pas devenir un mouton qui suit sans pouvoir faire ce que j’aime. De plus, on vendait des produits qui ne me ressemblaient pas. À Paris, ce fut une vie trépidante, enrichissante, mais je retrouve du sens en travaillant ici» souligne-t-elle. Dès lors, elle a décidé de tout quitter afin de faire une reconversion. En 2018, Bénédicte Aelvoet a décidé de passer un BPREA à distance de cinq mois au lycée agricole d’Airion afin d’acquérir la capacité agricole. À la suite de cela, elle a repris l’exploitation familiale avec son frère à 50 %.
En parallèle, Bénédicte Aelvoet a développé un atelier de maraîchage biologique de 6.000 m² dont 1.500 sous tunnel. De plus, en mai 2020, à la fin du premier confinement, l’ancienne étable de l’exploitation s’est transformée en magasin de vente directe. «Mon souhait est de proposer des produits sains et de qualité, de maximiser les circuits courts et de faire vivre davantage notre village», affirme Bénédicte Aelvoet.
Il fait bio chez Béné
Courgettes, pommes de terre, poivrons, aubergines, salades, choux fleurs, melons, on trouve pratiquement tout Au marché de Béné. Qui plus est, tout est bio. «Je voulais produire quelque chose de mes propres mains et de le vendre directement. Je voulais proposer des produits sains, bons et de bonne qualité. Il n’y a aucun ajout de produits, je suis totalement transparente. Mon but est de respecter l’homme et son environnement. Sur la base des principes de la permaculture, il s’agit de recréer un environnement le plus naturel possible. Je peux aller dans ma serre et manger un de mes produits directement sans le laver au préalable. Il n’y a que le système d’irrigation qui est mécanisé. Je plante, je bêche, je taille, je récolte, je désherbe à la main. La dernière fois, j’ai eu une attaque de limaces que j’ai retirées à la main (rire)», dit-elle en souriant.
Pour cette première année, le produit d’appel de Bénédicte Aelvoet est la tomate. On trouve huit variétés de tomates anciennes, cinq tomates cerises et deux de tomates rondes. Ce n’est pas tout, Bénédicte Aelvoet ne rechigne pas à la tâche. Au sein de son magasin, on trouve également des œufs, du jus, des chips, des pâtes, des confitures afin d’agrémenter et de proposer de nombreux produits à sa clientèle. «Je travaille avec différents producteurs en direct pour une gamme de produits plus large et pour répondre au mieux aux besoins et envies de mes clients. La plupart de mes produits viennent de l’Oise, les produits laitiers proviennent, par exemple, de Marseille-en-Beauvaisis. J’ai certains produits spécifiques à la Drome et des graines venant de l’Aube. Mes clients et je pense, la majorité des personnes, cherchent des produits de saison. Les fruits et légumes que je ne peux pas produire, j’essaye de me les procurer auprès de maraîchers à proximité. Ayant travaillé dans la grande distribution, j’ai remarqué un changement de comportement des consommateurs dans leur façon de s’alimenter. Ils ont envie de retourner au local et à l’origine France. Je pense également que le confinement a permis d’accentuer cette envie. La dernière fois, une grand-mère m’a félicitée sur le fait qu’elle n’avait pas mangé un aussi bon chou-fleur en vingt ans de temps» exprime-t-elle.
Toujours les pieds sur terre, Bénédicte Aelvoet a tout de même énormement de projets en tête pour faire décoller son activité. Outre le fait de travailler en parallèle avec les Ruche qui dit oui, elle souhaite agrandir son magasin en mettant une terrasse à disposition de la clientele pour retrouver un moment convivial, chaleureux et surtout social tout en dégustant des produits locaux. «J’ai contacté un fournisseur pour avoir du vin. Les personnes pourront s’arrêter pour boire un verre dans un cadre atypique et déguster de bons produits» (rire).
Par ailleurs, elle souhaite intégrer une cuve de captage d’eau de pluie à côté de sa serre. «Lorsque cela sera installé, je pourrais mettre des ruches. Cela permettra d’avoir du miel d’Auvillers. Les abeilles jouent également un rôle considérable pour la nature», détaille-t-elle. D’autres projets sont dans les starting blocks comme la plantation de haies, remplacer petit à petit les hectares de betteraves par des lentilles ou/et des tournesols. «J’ai aussi revu ma zone de maraîchage pour mieux optimiser ma production. Je souhaiterai également mettre en place un atelier de cuisine, une fois par mois par exemple, pour mettre en avant les légumes anciens», détaille-t-elle. Pour Bénédicte Aelvoet, la reconversion professionnelle est réussie. «On en apprend tous les jours, on ne s’ennuie jamais, c’est très valorisant», conclut-elle en souriant.
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