L'Oise Agricole 06 février 2022 a 14h00 | Par Y.G.

Impasse dans les discussions avec plusieurs enseignes

Devant le blocage des négociations commerciales, la CFA (aviculteurs, FNSEA) a appliqué, le 20 janvier, leur menace de «name and shame» : Auchan, Carrefour, Casino et Aldi seraient les plus réticents à répercuter la flambée de l’alimentation animale.

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- © Parlement européen

Estimant qu’une revalorisation du prix des oeufs est «indispensable pour la survie des producteurs», la CFA (aviculteurs, FNSEA) a mis à exécution, le 20 janvier, sa menace de «name and shame» : «C’est avec Auchan, Carrefour, Casino et Aldi que cette situation inquiétante pour les éleveurs est la plus difficile», pointait l’association spécialisée dans un communiqué. En pleines négociations annuelles, les producteurs affirment qu’une hausse de 2 ct par oeuf (4 centimes d’euro en bio) est «nécessaire pour prendre en charge [la] hausse des coûts de production». En particulier, l’alimentation animale – qui représente deux tiers du coût de revient d’un oeuf – a «subi une augmentation conséquente de 32 % sur les quinze derniers mois», rappelle la CFA. Une hausse répercutée automatiquement aux premiers acheteurs d’oeufs (centres de conditionnement et fabricants d’ovoproduits). Ceux-ci «sont aujourd’hui en grande difficulté». Faute de revalorisation, «ils seront dans l’incapacité d’accompagner le prix des oeufs payés aux éleveurs, prévient la CFA. Et certains risquent de ne plus pouvoir honorer et/ou reconduire les contrats auprès des producteurs». Une menace agitée depuis plusieurs semaines.

«Certains fabricants à genoux»

Dans leur propre communiqué du 25 janvier, les fabricants d’ovoproduits du Snipo chiffrent l’impact de la flambée de l’alimentation animale à «plus de 1,5 ct par oeuf, soit près de 30 ct/kg d’oeuf entier liquide, quels que soient les modes d’élevage». Au-delà de l’alimentation animale, les industriels rappellent qu’ils subissent la hausse des prix des emballages et de l’énergie (+ 20 %), ou encore du transport (+ 10 %).

«Une grande partie de ces hausses de coûts est intervenue en fin d’année 2021, après l’envoi des tarifs 2022 des entreprises qui a eu lieu en fin d’été 2021», précise le Snipo. Un calendrier qui explique que les entreprises ne les «avait pas anticipé [es] à un niveau si élevé». Particulièrement touchés, les fabricants spécialisés en RHD sont «à genoux», selon la fédération. Après l’effondrement de leurs débouchés en raison de la crise sanitaire, ils «n’ont jamais retrouvé leur niveau d’activité de 2019», rappelle le Snipo.

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