Davantage d'insécurité alimentaire en 2020
En raison, notamment, de l'impact de la pandémie de Covid-19, 20 millions de personnes en plus ont basculé dans l'insécurité alimentaire aiguë en 2020. Une tendance qui ne devrait pas aller en s'arrangeant, surtout dans les économies fragiles du continent africain.
En raison des conflits, des chocs économiques (liés, entre autres, à la pandémie de Covid-19) et des conditions climatiques extrêmes, 155 millions de personnes dans 55 pays (République démocratique du Congo, Soudan, nord du Nigéria, Éthiopie, Soudan du Sud, Zimbabwe, Syrie, Yémen, Haïti ou encore Afghanistan...) se trouvaient dans une situation de crise alimentaire aigüe ou «pire» en 2020, soit 20 Mio de plus qu'en 2019, souligne, dans un rapport publié le 5 mai, le Réseau mondial contre les crises alimentaires qui réunit notamment la FAO, l'UE et le Programme alimentaire mondial (PAM). C'est le plus haut niveau observé en cinq ans, alerte ce travail. Et de préciser qu'«entre 2019 et 2020, le nombre de personnes connaissant l'insécurité alimentaire la plus grave est passé de 24,5 à 28,4 Mio dans 38 pays». Alors que les conflits restent le principal moteur au niveau mondial, avec 99 Mio de personnes en situation de crise ou pire, contre 77 Mio en 2019, les chocs économiques fortement corrélés aux mesures visant à contenir la pandémie de Covid-19 ont été le second moteur le plus important, indique le rapport, avec près de 40 Mio de personnes en situation de crise ou pire, contre 24 Mio en 2019.
Pour 2021, la crise sanitaire devrait continuer à exacerber les crises économiques et l'insécurité alimentaire aiguë, en particulier dans les économies fragiles de certaines régions d'Afrique australe et occidentale et en Haïti. Et le rapport précise que «même si la pandémie de Covid-19 peut être contenue dans certaines parties du monde, la lenteur de la distribution des vaccins dans les pays où les services de santé sont insuffisants pourrait prolonger les restrictions, ce qui assombrirait les perspectives de reprise économique rapide».
Transformer les systèmes agroalimentaires
Au regard des causes profondes des crises alimentaires actuelles, le rapport appelle à une transformation rapide des systèmes agroalimentaires afin qu'ils soient plus inclusifs, plus résistants et plus durables. À cette fin, «la pandémie doit déclencher une nouvelle réflexion sur les fonctions des systèmes alimentaires locaux, compte tenu de l'intensification de la pression exercée sur les moyens de subsistance par le changement climatique, la dégradation de l'environnement, les conflits, les déplacements de population et les changements démographiques». Pour y arriver, les auteurs considèrent qu'il est crucial «d'avoir une volonté politique et de mettre en place une action urgente, renforcée et coordonnée entre les acteurs de l'humanitaire».
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