L'Oise Agricole 17 avril 2025 a 07h00 | Par Elena Blum, MR, CC

Ce qu’il faut retenir du projet de Snanc

Limitation de la consommation de viande sans objectif chiffré, création d’une «semaine de l’alimentation durable favorable à la santé», possibilité d’instaurer des «objectifs réglementaires» en cas de non-atteinte d’objectifs de réduction des taux de sel, de sucres... Aperçu des principales mesures du projet de Snanc mis en consultation par le gouvernement.

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- © © Pexels/Cristian Rojas

Dans sa nouvelle stratégie 2025-2030 pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc), mise en consultation le 4 avril, le gouvernement rappelle les impacts de la consommation de viande sur la santé et l’environnement. Le texte indique que les produits d’origine animale comptent pour 61 % de l’empreinte carbone alimentaire française, le deuxième poste d’émission de gaz à effet de serre (GES) après les transports.

Pour autant, et malgré les protestations d’associations, la stratégie gouvernementale n’avance pas d’objectif chiffré de réduction de consommation de viande. L’objectif 5, parmi les vingt que compte le texte, promeut «une consommation suffisante et limitée de poisson et de produits laitiers, une limitation de la consommation de viande et de charcuterie et une réduction de la consommation de viande importée.»

La Snanc affirme cependant s’appuyer sur le programme national nutrition santé PNNS, qui recommande une consommation maximum de 500 g de viande hors volaille et de 150 g de charcuterie par semaine pour un adulte. Le texte prévoit aussi, d’ici 2030, de mettre en place chaque année une «semaine de l’alimentation durable favorable à la santé», durant laquelle les cours des élèves seraient centrés autour de «l’alimentation durable et de la nutrition». Cette semaine se conclurait «par de grandes portes ouvertes à tous les citoyens, en favorisant les visites au plus près du terrain, notamment d’exploitations agricoles, d’activités de pêche, d’industries agroalimentaires et de commerces durables».

Cette semaine concurrencerait la célèbre Semaine du goût, dont le ministère de l’Agriculture est partenaire. Initialement créée en 1990 par les industriels français du secteur du sucre en partenariat avec le journaliste culinaire Jean-Luc Petitrenaud, la Semaine du goût a été rachetée en 2009 par une société événementielle, Le Public Système (devenu le groupe Hopscotch), rappelle le ministère de l’Education : «Les guides et des dépliants y sont notamment distribués dans les écoles afin d’encourager la consommation de sucre, pourtant décrié par les nutritionnistes.»

De plus, la Snanc évoque la possibilité d’instaurer des «objectifs réglementaires», en cas de non- atteinte d’objectifs de réduction des taux de sel, de sucres, de gras dans l’offre alimentaire. L’exécutif rappelle qu’il souhaite établir de nouveaux plans de réduction volontaires avec les filières les plus contributrices. Ces plans seront déterminés dans les six prochains mois, sur trois ans, avec des objectifs intermédiaires à deux ans, précise le gouvernement.

Dans un communiqué commun paru le 26 février, les ministères de l’Agri-culture et de la Santé avaient annoncé fin février qu’ils souhaitaient désormais signer un accord collectif de filière par an dans l’agroalimentaire afin d’améliorer la qualité nutritionnelle et sanitaire des aliments. Les ministères ne précisaient pas quelles filières sont concernées, mais soulignaient que les professionnels de la filière boulangerie-viennoiserie-pâtisserie avaient «déjà indiqué entamer des travaux de réduction des teneurs en sucre».

Pas d’interdiction pour la pub

Côté publicité, le gouvernement n’emprunte toujours pas la voie de l’interdiction pour limiter l’exposition des enfants aux publicités pour des produits gras, salés et sucrés. L’exécutif s’en remet une nouvelle fois à la charte alimentaire signée sous l’égide de l’Arcom, existante depuis 2009 et mise à jour en décembre pour sa version 2025-2029.

Le ministère de la Santé promet d’«étudier chaque année les rapports de l’Arcom pour évaluer la réduction de l’exposition des enfants à ces publicités». Le gouvernement n’obligera pas non plus, mais «incitera» (sans précision) les annonceurs à apposer le Nutriscore et l’affichage environne-mental. Enfin, il va «encourager» des engagements volontaires concernant les communications commerciales des marques dans le secteur alimentaire, en mobilisant notamment le dispositif des «contrats climats» prévus par la loi Climat.

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