«Un projet d'une telle ampleur, avec d'immenses défis techniques à relever, structurant pour la Région Hauts-de-France avec des retombées économiques et des aménagements écologiques à réaliser pour remodeler le territoire, c'est une vraie opportunité pour des élèves ingénieurs», annonce d'entrée Philippe Choquet, directeur d'UniLaSalle. D'ailleurs, depuis 2017, des liens se sont tissés entre la Société du canal et l'école de Beauvais, tout comme avec l'UTC de Compiègne. En effet, parmi les engagements pris par les partenaires du canal, État, Région, Départements, collectivités et Europe, figure entre autres l'obligation d'associer au projet les établissements d'enseignement supérieur. «Par exemple, nous travaillons avec le lycée agricole de Ribécourt sur les mesures compensatoires et la plantation d'ormes lisses, une espèce spécifique au secteur», témoigne Jérôme Dezobry, président du directoire de la Société du canal.

Concrètement, avec ce partenariat, l'Institut polytechnique UniLaSalle fait profiter ses élèves d'un gisement de données et de sujets d'études sur lesquels ils peuvent mettre à profit l'enseignement qu'ils reçoivent. Les premiers à en avoir bénéficié sont les étudiants de dernière année de la spécialité géologie. «Un canal, c'est d'abord du terrassement, d'où la nécessité de connaissances en géologie. Nos élèves ont travaillé en groupe, sous la conduite d'enseignant, à des études en amont du canal, avec des déplacements sur le terrain», illustre Jean-David Vernhes, enseignant-chercheur en géotechnique.

Suivront d'autres étudiants des autres spécialités d'UniLaSalle, car «ce projet est multi-disciplinaire et donnera des sujets d'études aux élèves sur de nombreux thèmes : agronomie, compensations écologiques, développement agro-industriel, préservation des zones humides...», précise Philippe Choquet.

D'ores et déjà, depuis 20167 170 élèves ingénieurs ont travaillé sur le canal, dont quelques-uns au travers de stages à la Société du canal. Le partenariat vise d'ailleurs entre autres à faciliter l'intégration d'élèves ingénieurs en stage. La SCSNE va ainsi de son côté bénéficier du travail de recherche des étudiants et de leur équipe éducative pour mettre en perspective les enjeux écologiques, technologiques, économiques, sociétaux et territoriaux du canal Seine Nord Europe.

Plus précisément, le partenariat vise à :

- développer des projets d'étude géotechnique et de faisabilité des ouvrages

- contribuer au développement des énergies renouvelables avec la recherche de solutions de production et de stockage

- analyser les impacts du canal sur les filières de la bio-économie des territoires concernés

- élaborer des solutions basées sur l'ingiénierie écologique en vue de l'intégration paysagère et une restauration des milieux

- assurer une diffusion scientifique des résultats auprès des acteurs et citoyens des territoires.

Au vu de l'ampleur du canal et de ses conséquences, les matières à étudier ne manqueront pas.