Une économie indécise et en suspens en 2016
Après six mois d’activité économique en 2016, où en est la France? Tour d’horizon avec les indices de conjoncture.

Après les différentes batteries de hausse de juillet et d’août pour le consommateur, c’est LA mauvaise nouvelle de ce début d’été: selon les indices de l’Insee, au «deuxième trimestre 2016, le PIB en volume est stable, à 0%, après +0,7% au premier trimestre. Les dépenses de consommation des ménages ralentissent nettement (0 % après +1,2%), tandis que la formation brute de capital fixe (FBCF) totale se replie (-0,4% après +1,3%).
Au total, la demande intérieure finale (hors stocks) stagne: sa contribution à l’évolution du PIB est nulle (après +1% au premier trimestre). Les importations reculent sensiblement (-1,3% après +0,5%), tandis que les exportations continuent de baisser modérément (-0,3%, comme au trimestre précédent).
In fine, le solde extérieur contribue positivement à l’évolution du PIB (+0,3 point, après -0,2 point). A contrario, le comportement de stockage des entreprises y contribue de nouveau négativement (-0,4 point, après -0,1 point)». Au-delà des informations techniques et des diverses composantes aboutissant à cet état de fait, il faut bien retenir que la bonne lancée du premier trimestre (les 0,7 % donc, qui représentaient la moitié du chemin pour atteindre l’objectif de +1,5 %, sur un an, nécessaire pour inverser la courbe du chômage) est donc stoppée nette. Il faudra en conséquence deux bons autres trimestres de croissance pour réaliser les fameux +1,5 %. À moins que...
Car nombreux sont les observateurs qui ne comprennent pas vraiment cet arrêt brutal. L’Insee a bien précisé qu’il s’agissait d’une première estimation, et il n’est donc pas exclu que ce chiffre puisse être revu à la hausse. Ce qui ne surprendrait qu’à moitié certains économistes qui estiment que le Brexit et les attentats n’expliquent pas la totalité de la mauvaise performance en termes de croissance. Une ombre apparaît cependant dans le tableau: si les éléments de type exceptionnels ne peuvent que difficilement annihiler une dynamique observée au préalable, il se pourrait que, néanmoins, et en raison des incertitudes créées par lesdits événements, un sentiment d’attentisme se mette en place, tant chez les consommateurs que dans les entreprises.
On ne connaît pas les conditions et les conséquences du Brexit, on ne sait pas vraiment ce qui va se passer en matière de lutte contre le terrorisme, donc on ne bouge pas, on attend en espérant des jours meilleurs. Si tel était le cas, et ceci est bien difficilement mesurable à l’heure actuelle, alors c’est tout le reste de l’année 2016 qui sera à revoir en termes de prévisions économiques. Rien n’indique que ce sera le cas, mais le contraire n’est pas prouvé non plus.
Maigre consolation, la tendance est générale en Europe, à l’exception de l’Espagne qui montre encore une belle dynamique de croissance avec une tendance à l’essoufflement cependant.
Indices
Il faudra attendre pour bien mesurer les effets des différents paramètres conjoncturels et le rôle des comportements de fond des acteurs de l’économie. Et le début de la période estivale n’aidera certainement pas à éclaircir l’horizon: avec une météo extrêmement difficile, les premiers retours sur le secteur du tourisme, notamment en provenance de l’étranger vers la France, ne sont pas fameux, et la période des soldes de juillet ne semble pas inverser cette impression.
Encore une fois, il faudra faire le bilan une fois toutes les données bien répertoriées avant de dégager une tendance. D’autant qu’en juillet 2016, la confiance des ménages a de nouveau fléchi légèrement: pour le deuxième mois consécutif, l’indicateur, qui la synthétise, a perdu un point. Il a atteint 96 en juillet, et se maintient donc au-dessous de sa moyenne de longue période.
Côté consommation, l’Insee note qu’en juin 2016, «les dépenses de consommation des ménages en biens ont diminué de 0,8% en volume, comme en mai. La consommation de biens alimentaires, d’habillement et de biens durables augmente, mais cette hausse ne compense pas la chute des dépenses en énergie. Sur l’ensemble du deuxième trimestre, la consommation des ménages en biens est stable (après +1,5%) : les dépenses alimentaires reculent tandis que la consommation en gaz et électricité demeure soutenue».
Côté prix à la consommation, et selon une estimation provisoire de l’Insee concernant le mois de juillet, «l’indice des prix à la consommation diminuerait de 0,4% par rapport au mois précédent. Ce repli serait dû essentiellement aux soldes d’été, à l’origine du recul saisonnier des prix des produits manufacturés, en particulier des articles d’habillement.
En outre, les prix de l’énergie baisseraient à nouveau du fait des produits pétroliers. A l’inverse, en juillet, les prix de certains services liés au tourisme augmenteraient de manière saisonnière. Enfin, les prix des produits alimentaires seraient quasiment stables.
Sur un an, les prix à la consommation augmenteraient de 0,2%, comme en juin 2016. Le léger ralentissement des prix des services serait, en effet, en partie compensé par un moindre repli de l’habillement». Si les prix, globalement, de l’alimentation sont stables, il faut cependant noter une nette hausse des prix de l’alimentaire frais, notamment en raison d’un début de campagne difficile pour les produits de saison. Petite touche d’espoir dans ce paysage mi-figue, mi-raisin : le climat des affaires.
Ce dernier mesure la confiance des entrepreneurs dans l’économie en prenant en compte des critères comme les perspectives générales d’activité, les ventes passées et futures, les intentions de commandes, les prix passés et prévus, la situation de trésorerie, l’emploi passé et prévu. En juillet, cet indicateur ressort au niveau 102, soit mieux que le niveau atteint en mai, et surtout, deux points au-dessus de son niveau moyen de long terme.
Commerce de détails et de gros
Le climat des affaires s’améliore en juillet 2016 dans le commerce de détail et le commerce et la réparation automobiles, selon l’Insee. L’indicateur qui le synthétise gagne trois points et se situe à 105, supérieur à sa moyenne de long terme.
Concernant les prochains mois, les trois soldes relatifs aux prévisions de ventes, aux intentions de commandes et aux perspectives générales d’activité augmentent légèrement pour les commerçants. Chacun d’eux reste au-dessus de son niveau moyen. Dans le commerce de détail, l’indicateur de climat des affaires progresse légèrement (+ points) et atteint son niveau moyen de long terme (100).
Le solde relatif aux ventes passées baisse de nouveau: il est stable dans le commerce généraliste, mais diminue encore dans le commerce spécialisé. Dans les deux cas, il se situe audessous de sa moyenne de longue période. Les détaillants sont plus nombreux qu’en juin à anticiper des perspectives générales en hausse.
En mai 2016, le chiffre d’affaires se redresse dans le commerce de gros, hors automobiles et motocycles. Il se redresse vivement pour les intermédiaires (+6%, après -2,6 avec une reprise d’activité des centrales d’achats après des mouvements sociaux et, à un degré moindre, pour les grossistes en produits alimentaires, boissons et tabac (+2,2%, après -2,2%) et les autres commerces de gros spécialisés (+2,2%, après -0,4%).
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