Ce n'est pas sans fierté que Véronique et Sébastien Barbier présentent leurs produits au chèvre et les statuettes (qui évoquent la célèbre Fable du corbeau et du renard de La Fontaine) obtenues lors de la dernière édition de la Foire aux fromages de La Capelle. Et il y a effectivement de quoi être fier : médaille d'or pour le plat frais cendré, médaille d'or pour la faisselle nature, médaille d'argent pour le crottin, médaille d'argent pour leur apér'iquette. «C'est d'autant plus valorisant que ce sont aussi nos produits les plus demandés.» explique Sébastien. Comme si cela ne suffisait pas, il faut encore ajouter une médaille d'argent pour leur fromage de brebis. «On est les seuls dans l'Oise à faire du brebis, on commence à se développer. On n'a qu'une vingtaine de brebis, c'est une diversification. L'élevage principal, c'est la chèvre et être médaillé sur une diversification, c'est gratifiant.»

C'est la troisième année que le couple participe à ce concours  : «C'est l'un des seuls avec une notoriété sur le département et qui met en avant le fromage de chèvre et de brebis», raconte Véronique.

Des militants du chèvre

Honneurs qui viennent aussi récompenser un parcours original : Véronique travaillait dans la pharmaceutique et Sébastien s'épanouissait auprès des chevaux comme jockey. L'amour de la chèvre leur est venu par hasard  : «Nous étions déjà consommateurs de fromage de chèvre mais lors de vacances dans les Vosges, nous avons fait la visite d'une chèvrerie et on a eu un coup de foudre pour l'animal et l'envie nous est venue de faire nos propres fromages» se souvient Véronique.

La nécessaire reconversion professionnelle de Sébastien pousse à la réalisation du projet : «J'ai passé mon BPREA à Airion et je me suis installé à mon compte en 2015. Mais j'ai surtout appris l'élevage caprin auprès de Pascal, mon maître de stage en Saône-et-Loire.» «Nous sommes la preuve que les reconversions professionnelles, ça existe et que ça peut marcher», ajoute Véronique.

Aujourd'hui, ce sont 80 chèvres de race alpine qui se partagent 78 ares avec 18 brebis de race Lacaune. «On préfère un petit troupeau, mais qualitatif, que les filles soient bien. Nous travaillons sur leurs cycles naturels. Quant aux mâles, ils sont sélectionnés sur la génétique.»

Car l'objectif reste de fabriquer du pur chèvre et du pur brebis à partir de lait cru et de «remettre au goût du jour le chèvre, de l'apéro au dessert.» «Le fort goût décrié par certains est le résultat d'une lactation boostée. Or, le lait va dépendre de l'alimentation et de l'ambiance dans laquelle vivent les filles. Ici, elles sont nourries de luzerne, de concentrés et de ce qu'elles trouvent sur le territoire.»

Les producteurs isariens invitent les indécis à ne pas avoir peur de goûter pour se faire une idée et ne pas rester sur leur impression. «Notre structure est petite et familiale. On réalise des visites avec le réseau Bienvenue à la ferme et nos animaux sont visibles en extérieur. Ça met les gens en relation avec les animaux.»

Outre leur point de vente directe, ils sont aussi sur les marchés plusieurs fois par semaine. «On a beaucoup de clients fidèles. Certains font jusqu'à 40 km pour nos produits !»

Engagés dans la production locale, les éleveurs se renouvellent sans cesse pour remettre le chèvre sur nos tables : du lait au fromage frais, en passant par les faisselles, yaourts, les crémeux, les affinés ou les secs, mais aussi les tartinades, et même des glaces ! «Les gens nous demandent souvent quelles vont être les nouveautés de l'année.»

En attendant, les produits de la BarB'iquette sont à retrouver et à déguster au Marché fermier du département, le 8 octobre prochain, à Beauvais.

Quant à nous, après dégustation, entre l'aper'iquette, la faisselle nature, le palet cendré, le crottin et le fromage de brebis, notre choix est fait : on prend tout !