Un projet de fusion NatUp-Biocer pour une agriculture bio plus forte ?
Les coopératives Biocer et NatUp s'engagent dans un processus de fusion qui sera soumis au vote de leurs assemblées générales en novembre et décembre 2023.
Avant la fin de l'année, la coopérative Biocer, qui traite exclusivement les productions biologiques, pourrait fusionner avec le géant NatUp. C'est ce qu'indique un communiqué daté du 29 septembre. «Un protocole d'intention a été signé par les présidents des deux coopératives.»
«Dans un contexte où l'agriculture biologique est exposée à des enjeux d'équilibre économique, d'inflation ou encore de rentabilité des exploitations agricoles, les conseils d'administration voient en ce projet une occasion unique d'unir leur force pour faire émerger un acteur de référence en agriculture biologique, et ce dans toutes les filières», est-il précisé. Biocer deviendrait en fait la section agriculture biologique du groupe NatUp.
Il faut dire que, depuis un an, la coopérative bio qui regroupe quelque 280 agriculteurs du quart Nord-Ouest de la France se trouve en difficulté. La faute aux prix jugés insuffisants des productions bio, et à l'explosion des coûts de l'énergie. «Contrairement aux coopératives dont la filière bio n'est qu'une niche, nous sommes 100 % bio. Nous ne bénéficions pas de la flambée des cours des céréales conventionnelles pour compenser celle de l'énergie. Notre blé est payé à peine 50 EUR/t de plus, alors que nos rendements sont divisés par deux ou trois», regrettait Vincent Devyldere, vice-président de Biocer, en octobre 2022.
Les propositions de contrat d'électricité démentes proposées à cette époque amenaient même les responsables à envisager une fermeture de certains sites. C'était le cas de celui de Marcil-ly-la-Campagne (27), flambant neuf, qui vivait sa deuxième campagne, né d'un investissement de 12 millions d'euros. Géré par la filiale de Biocer Normandie Grains Bio, il est un outil à valeur ajoutée pour les producteurs bio : une capacité de stockage de 5 000 t, une chaîne de triage fin, qui permet de trier les lentilles, graines de chia, de lin, etc., une meunerie, et une chaîne de conditionnement pour mettre ces produits en sacs de 250 g au big bag. Avec une éventuelle fusion des coopératives, «Marcilly-la-Campagne demeurerait le centre névralgique de cette section», est-il annoncé.
40 000 t collectées
La section bio de NatUp compte s'imposer comme un des tout premiers collecteurs de bio en France avec plus de 40 000 tonnes de collecte. La coopérative promet une gouvernance dédiée au sein d'une section autonome, des synergies territoriales, la saturation des outils, un revenu plus sécurisé des adhérents de la section dans de nombreuses filières, la promotion d'une bio ambitieuse et assumée, et la fidélisation des équipes et des adhérents.
Les deux coopératives croient aux nouvelles opportunités. La fusion «permettra aux adhérents d'avoir accès à de nouvelles filières, d'aller chercher de la compétitivité et de la résilience», déclare Christian Jacob, président de Biocer. Antoine Declercq, président de Natup, précise que «cela témoigne de l'ambition du groupe d'accompagner toutes les agricultures et d'apporter une réponse technique et économique aux adhérents de notre territoire».
Les deux mois à venir seront l'occasion pour chacune des deux coopératives d'aller à la rencontre de leurs adhérents pour présenter ce projet qui sera soumis aux votes lors des assemblées générales, le 23 novembre pour Biocer et le 7 décembre pour NatUp.
Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,