Un potentiel dégradé en céréales à paille pour la France
Pluies et manque d'ensoleillement ont grevé le potentiel des céréales à paille ; le rendement de l'orge d'hiver est déjà attendu en baisse de 5,1 % sur un an, celui du colza de 0,2 %. Quant au maïs, malgré les retards de semis, pas encore d'inquiétude à l'échelle nationale.

Les premières estimations de rendements sont tombées pour la moisson 2024, pour l'orge et le colza. Grevé par un «net impact des conditions météorologiques», le rendement de l'orge d'hiver est attendu, au 1er juin, à 67,3 q/ha, en baisse de 5,1 % par rapport à 2023, indique le service de statistique du ministère de l'Agriculture (Agreste), dans sa note de conjoncture parue le 11 juin. Conjuguée à celle des surfaces (- 5,9 %), cette baisse tire la production vers le bas, à 8,6 Mt (- 10,7 %). À l'échelle régionale, des disparités apparaissent, avec une stabilité du rendement dans le Grand-Est (+ 0,3 %) et en Bourgogne-Franche-Comté (+ 0,5 %), et une baisse dans les autres régions, dont Centre-Val de Loire (- 6,9 %).
Du côté du colza d'hiver, le rendement est attendu à 31,6 q/ha, en baisse de 0,2 % par rapport à 2023 et de 3,3 % par rapport à la moyenne 2019-2023. Avec des surfaces en légère baisse (- 1 %), la production est attendue à 4,2 Mt (- 1,2 %/2023 ; + 11,5 %/2019- 2023). Des disparités importantes apparaissent selon les régions par rapport à 2023 : le rendement progresse en Grand Est (+ 3,6 %) et dans les Hauts-de-France (+ 5,3 %), tandis qu'il diminuerait en Normandie (- 0,3 %) et Centre-Val de Loire (- 3,1 %).
Invasion graminée
Du côté des céréales d'hiver, les tendances se profilent. En rai-son des mauvaises conditions climatiques, au semis (pluies, inondations), puis au printemps (pluies, faible ensoleillement), le potentiel de rendement des céréales à paille s'est «dégradé», a indiqué Abir Mahajba, chargée d'études Céré'Obs, à l'issue d'un conseil spécialisé Grandes cultures de FranceAgriMer le 12 juin. Seulement 62 % des surfaces de blé tendre seraient dans un état bon à très bon, contre 87 % l'an passé, le chiffre descend à 41 % en Nouvelle-Aquitaine, région la plus touchée par les intempéries. Les mauvaises conditions de semis ont notamment aggravé le développement des mauvaises herbes graminées (vulpin, ray-grass). «Presque toutes les parcelles sont touchées, certaines sont envahies, parfois méthanisées, d'autres ont quelques tâches, peu sont très propres», a indiqué le président du conseil spécialisé, Benoit Piétrement, qui s'inquiète de la persistance des graines dans le sol et du manque d'outils de lutte. En maïs, moins d'inquiétude : mal-gré onze jours de retard dans les semis (chiffre médian comparé aux cinq années précédente), le conseil spécialisé ne relève pas de «facteur limitant significatif à ce jour». «Même semé tard, le maïs a une capacité de récupération, je n'ai pas trop d'inquiétude lorsqu'il a pu être semé dans de bonnes conditions», a précisé M. Piétrement.
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