Un plan laitier européen pour la mi-juillet
Le commissaire européen à l'agriculture présentera le 18 juillet aux ministres de l'UE un nouveau plan d'aide au secteur laitier dont les contours, notamment financiers, restent encore flous.

Les ministres de l'Agriculture des Vingt-huit, réunis le 27 juin à Luxembourg, ont de nouveau pressé la Commission européenne de présenter au plus vite un plan d'aide aux secteurs laitier et porcin. Le commissaire européen, Phil Hogan, qui a dû quitter précipitamment le Conseil pour participer à la réunion extraordinaire du collège des commissaires sur le Brexit, s'est seulement engagé à présenter lors du prochain Conseil, le 18 juillet, un nouveau dispositif dont «l'objectif devra être de rétablir l'équilibre sur le marché», sans en préciser ni la forme ni le financement.
La plupart des ministres ont demandé que des fonds soient trouvés dans les marges du budget de la Pac de 2016 sans avoir recours si possible à la réserve de crise. Les ministres de l'Agriculture français, italien et espagnol ont présenté un document de position commune, proche de celui du groupe de Weimar (France, Allemagne et Pologne), dans lequel ils demandent un plan de soutien européen pour stabiliser la production laitière, mais également un doublement du plafond des aides de minimis (maximum d'aide nationale accepté par Bruxelles) de 15.000 euros par exploitant sur trois ans à 30.000 euros et une amélioration du dispositif de soutien au secteur des fruits et légumes.
Inciter à la stabilisation
«Tout nouveau paquet, en plus d'inciter à la stabilisation, voire à la réduction de la production, devra également être équitable dans son traitement des producteurs laitiers dans toute l'Union», a précisé le commissaire. Et d'assurer : «Mes services vont mener une analyse approfondie de toutes les options disponibles, que ce soit en termes d'instruments existants ou nouveaux, et l'accès à ces instruments, avec si nécessaire des ressources financières.»
Le commissaire européen rencontrera le 15 juillet, à Bruxelles, les ministres fédéral et régionaux allemands de l'Agriculture. Une réunion à laquelle le ministre français, Stéphane Le Foll, a confirmé qu'il participerait.
Une collecte en hausse de 1,4 % sur 2016
Malgré une certaine amélioration générale du marché, une réduction de l'offre est toujours nécessaire, a conclu l'Observatoire européen du marché laitier suite à sa réunion du 28 juin.
La collecte laitière européenne a augmenté de 5,6% sur les quatre premiers mois de l'année 2016, soit 2,8 millions de tonnes supplémentaires. Mais la hausse a ralenti en avril (+ 1,7 % par rapport à avril 2015). Et un recul devrait prochainement se faire sentir.
Sous les effets conjoints de la hausse actuelle des abattages de vaches, des conditions météorologiques et du ralentissement récent de la collecte, la Commission prévoit pour l'ensemble de l'année 2016 une hausse de la production européenne de 1,4%.
Le prix moyen en avril était de 27,3 cts/kg et il devrait de nouveau reculer en mai, selon les premiers éléments dont dispose Bruxelles. Les experts de l'Observatoire ne prévoient pas une amélioration des prix du lait avant le mois de septembre.
Le prix de la poudre de lait écrémé continue d'osciller autour du seuil d'intervention, mais avec une légère orientation à la hausse. L'intervention publique devrait donc avoir tendance à diminuer dans les prochaines semaines, espère Bruxelles.
La Task force attend les propositions
Pour le plus long terme, la Commission compte sur sa task force sur les marchés agricoles qui a tenu sa 5e réunion le 28 juin, et doit lui apporter des solutions pour renforcer la position des agriculteurs au sein de la chaîne d’approvisionnement.
Le président de ce groupe de travail, le Néerlandais Cess Veerman, a rencontré à Luxembourg les ministres de l'Agriculture de l'UE le 27 juin, pour leur demander de lui transmettre leurs propositions avant le 31 juillet afin qu'elles soient prises en compte dans son rapport final attendu à l'automne. La dernière réunion est programmée pour le 16 septembre avec une rencontre des «représentants à haut niveau» des Etats-membres.
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