Dans quelques jours s'ouvriront des ateliers collectifs de parole et de soutien conçus spécialement pour les enfants âgés de 6 à 12 ans dont les parents sont séparés, divorcés ou qui vivent en recomposition familiale. «Que la séparation soit ancienne ou récentes, cela n'a pas d'importance. Des choses peuvent apparaître plus tard» explique Nathalie Rubio médiatrice familiale à l'Udaf 60. «Il s'agit de faire émerger la parole chez l'enfant et permettre des échanges entre enfants vivant la même situation. L'idée est qu'ils se sentent moins seuls et aient un espace pour eux.»

S'il ne s'agit pas d'une thérapie psychologique, les ateliers Pep's (Parcours pour les enfants de parents séparés) poursuivent l'objectif de «faire s'exprimer l'enfant sur ce qu'il vit, ce qu'il ressent par rapport à la situation de ses parents et éventuellement de faire émerger ses besoins.» Pour Nathalie Rubio, l'enfant peut vivre difficilement une garde alternée mais choisir de ne rien en dire de peur de blesser l'un de ses parents plutôt que l'autre. «Cela peut aller jusqu'à créer une tension entre les deux parents qui ne voient pas où se situent le problème.»

4 séances sans les parents

La participation au groupe de parole se fait évidemment à l'initiative des parents, qui rencontrent les équipes avant le début des séances. Ces dernières seront de 4, d'un montant de 5 EUR chacune, soit 20 EUR le parcours**. «La première séance vise à créer une dynamique de groupe puis nous nous mettons à travailler sur la place de chacun dans la famille, sur l'estime de soi ainsi que la confiance en l'adulte, et sur la notion de recomposition familiale, car les parents ou un des parents refait sa vie, parfois avec une personne ayant elle aussi des enfants ou avec laquelle un nouvel enfant naît.»

Chaque séance, d'une durée de deux heures, animée par un binôme de professionnels, propose un temps d'accueil pour, au maximum, 6 enfants, suivi d'un échange informel. Des activités manuelles, adaptées à l'âge de l'enfant, servent ensuite de support à l'échange. «On va principalement travailler sur l'émotion du moment.»

Le travail des professionnels de l'Udaf, médiateurs familiaux et éducateurs formés à l'animation de groupe de parole d'enfants, est d'apporter un cadre qui soit le plus neutre possible. «Les parents n'assistent pas aux séances. Nous leur faisons un retour global et avec l'accord de l'enfant.»

Lors de cette cinquième et dernière séance, les médiateurs préconisent une orientation : médiation familiale, suivi psychologique, activités sportives, etc.

Retours d'expérience

Si ce programme est une nouveauté dans l'Oise, il n'en est rien pour d'autres départements qui le proposent depuis de nombreuses années : «L'Ille-et-Vilaine en fait depuis plus de 20 ans. Ils ont vraiment été précurseurs.»

Aujourd'hui, les Udaf proposent des ateliers Pep's dans 34 autres départements à travers la France.

Selon Nathalie Rubio, qui se réfère à ces expériences antérieures, l'installation de ces ateliers dans le paysage de l'aide aux familles va réclamer du temps  : «Le 35 a ramé pendant au moins dix ans avant d'être repéré et connu !» Mais les résultats semblent là pour les enfants : apaisement, déculpabilisation, connaître sa place d'enfant et savoir qu'il n'est pas seul dans sa situation. «Tous les intervenants sont unanimes, il y a quelque chose d'exceptionnel à voir ce que peut se passer chez un enfant au fil des séances.»

*Un engagement à participer aux 4 ateliers est indispensable. Des solutions de prise en charge peuvent être étudiées.