C'est une initiative conjointe de l'association AgroTeam, qui regroupe les étudiants de quatrième année en agronomie, de l'école et du responsable des fermes de Beauvais et de Maurepas (27), lancée depuis quelques années. «Cela fait au moins 10 ans qu'on s'intéresse à la vigne», confirme Philippe Choquet, directeur général d'UniLaSalle, et d'autant plus qu'un club oenologique d'étudiants se montre particulièrement actif : voilà bien un sujet qui intéresse !
Le choix des cépages a été fait par l'équipe AgroTeam précédente, les plants ont été commandés l'année dernière et, ce lundi 3 juin, ont été répartis sur une parcelle d'un hectare située entre la ferme historique et l'AgriLab. Ce sont les élèves qui ont en majorité mis en terre, à 50 cm de profondeur et à la tarrière, les porte-greffes hauts qui accueillent chenin, muscat, pinot noir et chardonnay. Vu l'humidité ambiante, la parcelle avait été préparée grossièrement «afin de faciliter l'écoulement de l'eau», précise Grégoire Forzy, responsable des exploitations.
L'idée est permettre aux élèves de se confronter directement à l'exercice de la conduite de projet, depuis la plantation, puis du palissage et de la pose des tuteurs (prévus pour septembre), de l'enherbement de l'inter-rang l'année prochaine, de la taille, jusqu'à la récolte.

Une vraie production
La démarche a été pensée jusqu'à la transformation en jus de raisin, qui sera servi aux étudiants, puis transformé dans le Food Lab pour être vendu dans le distributeur de la ferme. À terme, une production de vin pourrait peut-être se faire.
En attendant, ce projet estudiantin prend corps sur une belle parcelle orientée nord-nord-ouest pour permettre aux vents dominants d'assécher la culture et sera parfaitement visible depuis la ferme et la route de Crèvecoeur. Clin d'oeil historique : on aperçoit depuis la parcelle la cathédrale de Beauvais et personne n'oublie que la vigne était cultivée dans l'Oise au Moyen âge, pour le vin de messe et l'approvisionnement de la cour royale.
C'est aussi à la faveur du changement climatique que cette nouvelle diversification de la ferme UniLaSalle peut voir le jour. La parcelle pourra permettre de tester des modes de conduite adaptés aux conditions pédo-climatiques de la région et être un lieu d'échanges de savoirs entre professionnels de la vigne.
Après la famille Rolland à Montépilloy et Alexandre Smessaert, ancien lasallien, à Roy-Boissy, cette plantation est la troisième dans l'Oise, mais pas dans les Hauts-de-France où les inititatives se multiplient.
«Notre ferme est comme toutes les autres : elle évolue, souvent sous l'impulsion des élèves et de l'équipe enseignante, en fonction des contextes, vers la recherche de résilience et cela passe souvent par de la diversification, de la transformation et de la vente directe pour capter plus de valeur ajoutée», ajoute Philippe Choquet. Il faudra être patient pour goûter le premier jus de raisin issu de la parcelle, en 2026 sans doute. D'ici là, il y a encore du travail à fournir pour que les plants se développent bien.