Un calendrier serré pour le retour des NNI
À quelques jours de la fin de la campagne d’arrachage des betteraves, les planteurs de la CGB ont fait le point sur le calendrier très serré du retour des néonicotinoïdes d’ici les prochains semis du printemps. Le mois de décembre va être particulièrement décisif.
![Selon la CGB, les producteurs auraient essuyé une perte totale de chiffre
d’affaires de 280 millions d’euros.](https://www.oise-agricole.fr/reussir/photos/60/img/2OI20OCD1_web.jpg)
Alors que l’arrachage des betteraves va s’achever dans les jours prochains et que les agriculteurs doivent effectuer bientôt leurs achats de semences pour le printemps, «il ne faut pas de grain de sable» dans le calendrier serré du retour des néonicotinoïdes, a plaidé le président de la CGB (betteraviers, FNSEA) Franck Sander, lors d’une conférence de presse le 1er décembre. «À ce stade, aucun agriculteur ne re-sèmera sans garantie», assure l’Alsacien. La première étape de ce calendrier était une décision du Conseil constitutionnel attendue «avant le 10 décembre», suite à un recours contre le projet de loi ouvrant la voie à une dérogation pour les betteraves (adopté début novembre). Si le texte est conforté, des décrets et arrêtés devraient être mis en consultation publique mi-décembre. «La question est de savoir si nous aurons accès aux néonicotinoïdes en enrobage, et sous quelles conditions», expliquait alors Pierre Rayé, directeur général de la CGB, qui rappelle que «la filière s’est engagée à réduire le dosage de 25 % sur la base de recommandations de l’institut technique de la betterave». Pour alimenter la rédaction de ces textes réglementaires, un rapport de l’Anses est auparavant attendu «dans les dix jours à venir». Une fois les textes réglementaires finalisés et publiés, s’enclenchera ensuite «un plan de charge compliqué» pour l’enrobage de ces semences par les opérateurs du secteur avec, en vue, une livraison dans les cours de ferme au printemps.
«Urgence des trésoreries»
D’ici là, la CGB demande de «répondre à l’urgence des trésoreries», avec un démarrage rapide des indemnisations des «pertes les plus importantes», promis par Julien Denormandie en août. Selon la CGB, les producteurs auraient essuyé une perte totale de chiffre d’affaires de 280 millions d’euros. Et pour ce faire, la CGB demande au ministre d’exempter les futures aides des plafonds liés au régime de minimis agricole (20 000 E sur trois ans glissants). Selon la CGB, 42 % des planteurs d’Île-de-France sont susceptibles d’atteindre ces plafonds. Questionné au Sénat le 1er décembre, le locataire de la rue de Varenne n’avait pas apporté de précision sur le dossier. Si la voie réglementaire reste semée d’embûches pour la CGB, les indicateurs sont plus positifs du côté du marché. «Au vu des tendances haussières sur le sucre et l’alcool, mais aussi les pulpes, nous pouvons nous attendre à une hausse du prix de la betterave», selon Pierre Rayé. «Nous pouvons viser le dépassement du coût de production qui est de 25,3 E/t à 16°S.» En l’état, et si le calendrier réglementaire est respecté, «il n’y a pas de raison de ne pas semer de betterave cette année», lance Franck Sander.
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