Un budget, des projets, un bilan...
Le 23 juin, la Chambre d'agriculture de l'Oise a organisé sa session afin d'aborder les sujets du moment et présenter également le bilan de mi-mandat du président Hervé Ancellin.
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Le directeur, Fabrice Riquier, présente dès l'introduction la complexité de ce budget avec des évolutions potentielles et des incertitudes. Les charges de personnel sont en augmentation de par les recrutements prévus et l'augmentation anticipée de la valeur du point salarial en lien avec l'inflation. Avec l'augmentation du coût de l'énergie, la facture s'envole côté gaz-électricité-carburant. Les cotisations nationales et régionales devraient être à la hausse. Des projets de reconstruction, Beauvais et Grandvilliers (suite à l'incendie) entraîneront des honoraires supplémentaires. Tout ceci correspond à une augmentation de plusieurs centaines de milliers d'euros de dépenses ! Côté recettes, l'assurance incendie va représenter un produit «exceptionnel» pour 2022, mais ne permet pas une projection sereine sur l'avenir si les autres ressources n'augmentent pas également. Au global, un budget rectificatif déficitaire de 320 kEUR environ et une baisse du fonds de roulement qui n'est pas alarmante mais qu'il faut prendre en compte en lien avec les projets.
Les projets
Le président, Hervé Ancellin, a complété les éléments du budget par des précisions sur les projets en termes de construction. «La difficulté réside notamment sur les estimations des coûts des projets actuels de construction. Ce qui est certain c'est que la Chambre d'agriculture doit être une vitrine et conserver un positionnement fort dans l'Oise, que ce soit pour son siège comme pour ses antennes comme Grandvilliers. Des groupes de travail vont réfléchir aux différentes possibilités. Ces groupes associeront des élus, des responsables professionnels et des collaborateurs.»
Le bilan de mi-mandature
Hervé Ancellin a pu évoquer un travail fait avec les élus du bureau en ce mois de juin et présente le bilan de mi-mandature. Ce travail se doit d'être diffusé et approprié par tous les élus de la Chambre d'agriculture.
Les réussites à mi-mandat :
- Près de 400 jeunes en journées collectives "Installation"
- Une dizaine de fermes supplémentaires agréées "Bienvenue à la ferme"
- Lancement des actions autour de qualité et quantité d'eau (PTGE, Quant'Irrig, Schéma départemental de l'eau,...)
- L'implication dans la gestion du changement climatique
- Le travail avec les collectivités et par exemple la convention public-public avec la CAB
- L'évolution de la plateforme d'essais à Catenoy
- Près de 900 prestations-formations réalisées en élevage
- Une offre de formations importante (>200 /an)
Un travail complémentaire sur la projection de la 2ème partie du mandat sera nécessaire. Ce travail se fera dans les comités d'orientation pour valider aussi les priorités.
Les sujets d'actualité
Régis Desrumaux, président de la FDSEA, est intervenu sur le projet «Photosol», implantation de panneaux photovoltaïques sur 120 ha de l'ancienne base aérienne de Creil. Il informe Mr Souillier, représentant la préfète, qu'il n'est pas question de laisser faire de la compensation agricole ou environnementale en prélevant sur les réserves faites jusqu'à ce jour pour les agriculteurs, surtout avec des bonnes terres. Différents élus insistent sur la volonté gouvernementale d'une souveraineté alimentaire et la nécessité de produire pour nourrir. Le président Ancellin rappelle que la profession ne s'oppose pas au développement économique et à l'agrivoltaïsme, mais qu'il y a beaucoup de surfaces, notamment les bâtiments agricoles ou de logistique, sur lesquels il est possible d'implanter ce type de panneaux. Régis Desrumaux indique que des actions syndicales seront menées rapidement !
Bernadette Bréhon a ensuite évoqué le projet MAGEO, Mise Au Gabarit Européen de l'Oise, entre Compiègne et Creil. Là encore la problématique correspond aux réserves foncières qui ne seraient pas affectées comme lors des prévisions... la confiance s'effrite entre les partenaires du projet ! Un recours gracieux vient d'être déposé auprès de la préfète.
Enfin, Mélanie Bonnement interpelle l'assemblée sur des situations compliquées comme celle des producteurs de canards et foie gras qui ne trouvent pas, du fait de la grippe aviaire et ses conséquences, de cannetons...et encore celle de JA maraîchers en agriculture biologique dont les ventes s'effondrent et qui ne pourront pas rembourser leur prêt... et il y a certainement d'autres situations en tension.
Autres sujets
Une partie de la session a été consacrée à la convention de coopération entre la Communauté d'Agglo du Beauvaisis et la Chambre d'agriculture, voir l'article suivant. Pour conclure cette session, Mr Souillier, directeur de la DDT et représentant la préfète, s'est félicité de voir cette initiative de coopération entre la profession et une collectivité. Il a rappelé l'impact mondial de la guerre en Ukraine et ses répercussions au quotidien sur l'agriculture française, tout en évoquant les mesures mises en place par l'état pour 1 milliard d'euros.
Une nouvelle synergie avec l'agglo du Beauvaisis
Avec la signature de cette convention de partenariat en accord avec l'agglo du Beauvaisis, la Chambre d'agriculture ouvre de nouvelles perspectives de travail en lien avec les collectivités territoriales qui vont dans le droit de fil du projet de la mandature : participer à la dynamique et répondre aux enjeux de territoires.
Rappelons que la Chambre d'agriculture de l'Oise assure une fonction de représentation auprès des pouvoirs publics et des collectivités territoriales. Le code de l'urbanisme lui confie également une mission importante, celle de personne publique associée dans le cadre de l'élaboration des documents d'urbanisme. C'est à ce titre que la Chambre d'agriculture produit des avis et assure ainsi le rôle d'interface entre les pouvoirs publics, les collectivités territoriales et les agriculteurs. Ce rôle, elle l'assure également dans bien d'autres domaines, notamment celui de l'environnement. «Ces rencontres ont concouru à développer nos occasions de travail en prestation auprès des collectivités territoriales dans les domaines suivants : diagnostics agricoles, études de compensations collectives agricoles, études de prévention des ruissellements ou encore diagnostics territoriaux tournés vers les questions de qualité d'eau. Dans ces situations la Chambre d'agriculture est prestataire et la collectivité est cliente. Nous sommes dans une posture de bureau d'étude, ce qui a tout de même des limites dans les relations que nous souhaitons engager avec les collectivités.» poursuit-il. La convention de partenariat public-public doit permettre de faciliter les échanges, les inscrire dans la continuité et optimiser les moyens et compétences mis en oeuvre par l'agglo et la Chambre d'agriculture au service d'une finalité partagée : à savoir la mise en synergie à l'échelle du territoire, des enjeux environnementaux, économiques et sociaux liés à l'agriculture. Cette convention établie pour 3 ans permet de définir chaque année un programme de coopération sur les thématiques citées. «Elle nous engage vers une autre posture, celle d'établir un partenariat permettant à la collectivité de mettre en oeuvre leur politique publique en prenant en compte les réalités socio-économiques des exploitations agricoles. Elle nous engage vis-à-vis de l'agglo mais elle engage l'agglo également vis-à-vis du monde agricole par la prise en compte de ses réalités, de ses projets, de ses attentes. C'est une nouvelle aire qui s'ouvre à nous dans la manière de concevoir nos relations avec les collectivités, elle est hardie mais nécessaire car je pense qu'il est important de s'ouvrir et de partager avec les collectivités nos problématiques. Si nous ne franchissons pas ce cap, le risque est que les choses se fassent sans nous. La Chambre d'agriculture doit répondre à un nouvel enjeu celui d'une agriculture locale qui doit davantage être tournée vers son territoire et répondre à ses besoins.» souligne-t-il. Ainsi, la Chambre d'agriculture et ses partenaires travaillerons sur : la lutte contre la consommation excessive des terres agricoles ; mobiliser le monde agricole pour le développement des énergies renouvelables (photovoltaïque, filières biomasse/énergie...) ; encourager et accompagner l'évolution des exploitations agricoles vers des pratiques agroécologiques en lien avec les enjeux environnementaux spécifiques du territoire (préservation de la biodiversité, préservation de la ressource en eau et de la qualité de l'air) ; le développement des techniques et aménagements d'hydraulique douce afin d'optimiser la gestion des eaux pluviales et limiter les risques de ruissellement et d'érosion ; développer et structurer des filières de produits biosourcés (matériaux de construction, molécules à forte valeur ajoutée...) ; définir et mettre en oeuvre un projet alimentaire territorial sur le Beauvaisis (relocalisation de l'alimentation, développement d'outils de transformation et de solutions logistiques adaptées, mise en relation des acteurs économiques) ; prendre en compte l'agriculture et ses potentialités dans les projets d'aménagement du territoire.
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