Un amour tout Roose pour le fromage de chèvre
Angélique Roose est éleveuse et productrice de fromages, à Sarcus, près de Grandvilliers, dans l’Oise. Installée très récemment, elle livre l’amour de son métier, de ses bêtes et de ses fromages.
Ancienne animatrice à la Chambre d’agriculture à Amiens pour une association du nom de Picardie lait, Angélique Roose a décidé de s’installer le 1er mars 2019 pour élever des chèvres. «À la suite de ma formation d’un an et à l’acquisition du brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole (BPREA), j’ai voulu m’installer avec mon beau-père, Christophe, et mon mari, Mathieu», explique-t-elle.
Ainsi la ferme Roose du Hayon, à Sarcus dans l’Oise, est une exploitation en polyculture-élevage avec un troupeau de chèvres et un troupeau de vaches. Ce choix de développer l’élevage de chèvres est de créer un nouvel atelier au sein de la ferme pour la diversifier. «Les chèvres sont des animaux adorables, j’ai l’impression d’avoir des chiens (rires). Cependant, la chèvre ne pardonne pas dès qu’il y a un pépin. Par exemple, c’est un animal très gourmand, on a beau donner les meilleurs aliments, elles n’arrêtent pas de se goinfrer et cela peut être fatidique pour la santé de l’animal...» affirme-t-elle.
Son cheptel est composé de 33 chèvres laitières et de 21 chevrettes. L’année prochaine, son élevage s’agrandira jusqu’à une cinquantaine de chèvres à la traite.
Un travail qui ne la rend pas chèvre
Selon les races, la quantité et la qualité varient fortement sur le lait. Dès lors, Angelique Roose a choisi une race sauvegardée, la Poitevine. «Elle produit moins de lait que les Alpines par exemple. Par contre, le lait est de meilleure qualité donc plus fromageable. Le taux de caséine est plus important», souligne Angélique Roose. Une chèvre poitevine produit en moyenne 1,5 litre par jour. Cela correspond environ, pour cette jeune éleveuse, à 600 litres par an. «On a pour objectif d’aller jusqu’à 800 litres de lait dans les trois prochaines années.»
Mais Angelique Roose n’est pas seulement éleveuse, elle transforme aussi son lait. «J’ai eu mon laboratoire assez récemment, fin octobre 2019 (rires). Quand j’ai commencé à confectionner mes fromages, je transformais chez une autre éleveuse qui faisait du fromage de brebis à 25 minutes de chez moi.... Maintenant, je commence mes journées par m’occuper du lait des veaux, après, je donne à manger aux chevreaux, je trais les chèvres, j’emporte par la suite le lait au laboratoire. Il faut savoir que le lait de chèvre est moins gras que celui de la vache», détaille-t-elle. C’est là que la magie s’opère ! On trouve du fromage de chèvre frais, affiné, fromage blanc de chèvre, de la tome de chèvre ; mais aussi, avec le lait de vache, on trouve des yaourts à boire, du boursin, du fromage blanc, de la crème fraîche, de la tome et un fromage type munster, du nom de «petit prout», et bientôt le beurre.
«On remarque une forte demande des consommateurs ! Je viens à peine de commencer et le rythme devient très compliqué et mes chèvres commencent à diminuer en lait. Mes productions partent pratiquement instantanément. J’en suis extrêmement fière car les personnes reviennent aux produits locaux. De plus, nous ne sommes que deux éleveuses dans notre secteur à faire des produits à base de chèvres. Cela permet de proposer des produits variés et de qualité. De plus, les clients peuvent voir les animaux donc il y a une bonne interaction entre nous, éleveurs producteurs, et les citoyens. C’est rassurant de voir des personnes qui s’intéressent à l’agriculture. Ils nous disent souvent «quitte à manger moins, je préfère manger bon et local». Cela nous donne véritablement du courage et une force» assure-t-elle avec un grand sourire.
Pour développer son activité, Angélique Roose sillonne certains marchés. On peut la retrouver tous les lundis matin au quartier Argentine à Beauvais.
Outre les marchés, les idées fusent pour cette jeune éleveuse. «Avec mon mari, on a aussi le souhait de faire des gîtes, une ferme pédagogique... On a énormément d’idées (rires). Mais je vais d’abord me focaliser sur la préparation de ma première porte ouverte. Les personnes adorent venir à la ferme. D’ailleurs, certaines chèvres ont été baptisées par des enfants, on trouve alors des animaux dénommés Sucette, Carambar, Crapule. J’ai aussi l’ambition d’embaucher une personne car mon beau-père prend sa retraite. De plus, je veux développer les marchés donc je serais moins présente sur l’exploitation. Mais je ne me fais pas de doute, je suis heureuse de faire mon métier», se réjouit Angélique Roose.
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