L'Oise Agricole 29 juillet 2021 a 09h00 | Par Dorian Alinaghi

Travaillez avec Harmony pour une culture de blé durable

Mondelez International s'est déplacé chez un agriculteur partenaire du programme Harmony, à Mory-Montcrux dans l'Oise dans une parcelle agricole. Ce programme repose en partie sur la préservation de la biodiversité pour assurer une production de blé durable et de qualité.

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Mondelez International reste sur le podium de plusieurs produits : numéro 1 mondial des biscuits, numéro 2 sur les chewing-gums, et numéro 3 sur les chocolats.
Mondelez International reste sur le podium de plusieurs produits : numéro 1 mondial des biscuits, numéro 2 sur les chewing-gums, et numéro 3 sur les chocolats. - © D.

Oréo, Milka, Belin, Belvita, Côte d'Or, Lu... Ces marques ne vous sont pas inconnues. Mondelez International en est le détenteur. Le mardi 20 juillet, cette multinationale s'est déplacée dans l'Oise pour assister au comptage des pollinisateurs dans un champ de blé Lu, juste avant la moisson, à Mory-Montcrux. L'agriculteur en charge de cette exploitation est partenaire du programme Harmony crée en 2007 par Mondelez International en co-construction avec les acteurs de la filière pour assurer une production de blé durable et de qualité. «Le blé est le premier ingrédient utilisé dans la fabrication de nos biscuits Lu. Il y a 14 ans, la marque Lu a lancé le programme Harmony avec l'ensemble de la filière blé (agriculteur, coopérative, meunier) afin de cultiver le blé de manière plus durable et ainsi contribuer à la limitation de l'empreinte environnementale des biscuits Lu. Nous avons donc créé la charte Harmony, un ensemble de bonnes pratiques agricoles pour promouvoir une culture du blé plus respectueuse de l'environnement et de la biodiversité locale», explique Stéphanie Roguet, responsable du programme Harmony au sein de Mondelez International.

Démarré avec 68 agriculteurs situés à proximité de l'usine de la Haye-Fouassière (Loire-Atlantique) sur la marque Véritable Petit Beurre Petit de Lu, le programme a été déployé d'année en année à l'ensemble des usines en France, avec plus de 1.000 agriculteurs partenaires aujourd'hui (1.500 agriculteurs en Europe : France, Espagne, Pologne, République Tchèque, Belgique, Hongrie et Italie). Aujourd'hui, 98% des biscuits fabriqués dans ces usines contiennent du blé Harmony. Notre ambition est de couvrir 100% de nos besoins en farine de blé d'ici 2022 sous charte Harmony. (ce chiffre sera atteint avec la récolte 2021). La charte Harmony regroupe une trentaine de bonnes pratiques agricoles très strictes en matière de culture durable du blé visant à : limiter l'utilisation de pesticides et de fertilisants à travers la sélection rigoureuse de semences de blé pour leur résistance et pour la qualité des biscuits et à travers les recommandations en matière de rotation des cultures et de protection du sol ; éviter l'utilisation inutile de traitement et, si nécessaire, utiliser des outils d'aide à la décision pour mieux cibler et rendre plus opportun les traitements ; et réduire les émissions carbone, en particulier en réduisant l'utilisation de fertilisant ; et préserver la ressource en eau et la fertilité du sol.

Préserver la biodiversité

La charte Harmony ne se contente pas de se focaliser sur le developpement de blé durable et respectueux de l'environnement. En traversant la départementale 94, une bande fleurie de phacélie d'un bleu attire le regard du conducteur. Outre l'aspect esthétique, cette bande de fleurs mellifères a une autre utilité. «Le programme Harmony demande également aux agriculteurs de consacrer 3 % de leurs terres en jachère mellifère. Ces parcelles fleuries permettent aux insectes pollinisateurs de faire leur travail indispensable pour la fécondation des plantes et, à plus large échelle, à l'épanouissement de la nature tout au long de l'année. À savoir, 70 % des fruits et légumes que nous mangeons dépendent des insectes pollinisateurs qui en transportant le pollen de fleur en fleur assurent leur reproduction et donc la production de la plupart des fruits et des légumes Nous travaillons aussi depuis 2010 avec l'ONG Noé, spécialiste de la biodiversité locale, qui nous accompagne dans la mise en place de nos pratiques et la sensibilisation auprès des agriculteurs. Le mélange doit être composé de cinq espèces et de trois familles différentes à choisir dans une liste élaborée par Noé» affirme Stéphanie Roguet. Selon Jérémie Goulnik, chargé de programme pollinisateurs sauvages chez Noé, l'intensification de l'agriculture est «l'une des causes principales du déclin des insectes pollinisateurs.» Il existe près de mille espèces d'abeilles en France. D'autres pollinisateurs moins connus vadrouillent dans les fleurs comme les papillons, les coléoptères, et même certaines mouches. «Ce genre de programme permet de garder et même de sauver notre biodiversité. Il faut savoir qu'aujourd'hui 9 à 10 % des espèces d'abeilles sont menacées de disparition dans l'Hexagone.» alerte-t-il. Sur le champ de David Plessier, céréalier et éleveur de poules à Mory-Montcrux, on trouve 12,5 ha de blé de variété Amboise destiné à un usage biscuitier. Malgré le fait que l'agriculteur perde forcément de la production avec cette bande fleurie, il touche une compensation financière pour la non exploitation de ses parcelles en jachère fleurie. «Quoi qu'il arrive, nous devons trouver un accord gagnant/gagnant dans cette filière», assure Philippe Florentin, directeur générale adjoint de la coopérative Noriap. En effet, cette dernière participe à la mise en relation entre l'agriculteur et la multinationale et elle est chargée de négocier directement avec le moulin qui commercialise ce blé auprès de Mondelez. «Cette accord est historique avec Mondelez International. Nous avons trouvé normal d'apporter une rémunération aux agriculteurs partenaires afin de compenser les bandes fleuries où il n'y a pas de production». poursuit-il.

Pour David Plessier, il s'agit d'un investissement intéressant. «J'ai semé la bande fleurie au mois d'avril seulement. Aujourd'hui, elle est en pleine floraison. On entend les insectes bourdonner, c'est très agréable. Cela peut sûrement redorer le blason de notre métier. On ne sera plus estampillé agriculteur pollueur». À la fin de la visite, Mondelez International a mis l'eau à la bouche avec leurs biscuits mais aussi d'une «incroyable» annonce prévue lors du Salon de l'agriculture en 2022.

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