L'Oise Agricole 05 septembre 2024 a 07h00 | Par Pierre Poulain

«Tout le monde a pris un coup de massue»

Le bureau de la FDSEA de l'Oise effectuait lundi 2 septembre sa rentrée. L'ambiance était à l'inquiétude après une moisson 2024 désastreuse et face à la montée de la fièvre catarrhale.

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Sans surprise, les membres du bureau de la FDSEA ont d'emblée entamé les discussions sur les résultats de la récolte estivale. Secteurs après secteurs, un même constat, déjà évoqué dans nos colonnes durant l'été et dans la presse nationale : la pire moisson depuis bien des années, similaire à celle de 2016. Les pertes oscillent entre - 20 et - 35 %. «La moisson est d'autant plus mauvaise que les charges, elles, continuent d'augmenter et sont plus élevées qu'en 2016», souligne Grégoire Omont. «Les exploitations les plus fragiles, notamment celles qui sont uniquement orientées céréales, sont les premières impactées». Côté bio, les rendements perdent 40 à 50  %. «Si la consommation se stablilise, les prix, eux, ne sont pas au rendez-vous. On voit déjà des déconversions arriver», précise Simon Muller.

«Ne laisser personne sur le bas-côté»
Selon Pascal Foucault, «tout le monde a pris un coup de massue» et l'éleveur de Picardie verte de s'inquiéter : «Beaucoup se posent des questions sur l'avenir de leur activité d'agriculteurs.» Pour le bureau de la FDSEA, c'est la résilience des exploitations agricoles qui est en danger. «On a l'impression d'être sur une pente savonneuse, qui s'accentue cette année, qui nous mène à ce que les agriculteurs ne soient plus capables de vivre de leur métier et soient obligés de chercher un revenu extérieur.» Régis Desrumaux, président de la FDSEA, se veut vigilant sur la détresse des agriculteurs qui ne saurait manquer d'ici les prochains mois. «Il faut que tout le monde sache que la Fédé ira là où il y a des difficultés et des besoins et que personne ne sera laissé sur le bas-côté.»
Plus largement, la médiatisation de la mauvaise récolte pose question chez les responsables syndicaux. Le grand public a-t-il pris la mesure des conséquences de cette moisson, une fois rassuré sur l'approvisionnement de la demande intérieure ? «Il s'agirait, pour que les gens puissent se rendre compte, de chiffrer les pertes d'emplois engendrées, plaide Pascal Foucault. Celles-ci vont être très importantes dans les métiers qui tournent autour de l'agriculture, notamment chez les transporteurs et dans le machinisme agricole.»
Autre sujet d'actualité, la fièvre catarrhale ovine : «Deux variants sont présents en France, explique Alice Avisse. Le variant 3 qui nous vient du Nord de l'Europe et le variant 8 du Sud. Et ils se rapprochent l'un de l'autre.» S'il existe des vaccins distribués gratuitement, l'élue s'inquiète d'un approvisionnement qui devient difficile avec l'épuisement des stocks. Les mêmes tensions sont à attendre avec les désinsectisants. D'autant que vacciner n'est pas chose aisée pour tout le monde  ! D'aucuns n'ont pas les moyens de vacciner en pâture et leur éloignement empêche de rentrer les bêtes. Pour d'autres, ce sont les vaccins eux-mêmes qui posent problèmes ; ces derniers seraient susceptibles de causer des avortements et d'engendrer la stérilité de la bête. Autant de sujets de réflexion pour le syndicat majoritaire !

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