Toujours des attentes fortes
La FDSEA de l’Oise a réuni son conseil d’administration le lundi 17 février à Beauvais.
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Premier point à l’ordre du jour et qui a occupé une bonne partie de la réunion, le projet de charte départementale pour le développement de projets photovoltaïques sur lequel planche un groupe de travail composé de représentants de la Chambre d’agriculture, de la FDSEA, de JA, de l’Union des maires de l’Oise, du Conseil départemental, du Roso, des propriétaires ruraux et de la DDT. Il est présidé par Bruno Haas et Bernadette Bréhon, représentants de la Chambre d’agriculture. Vincent Vecten a déroulé le projet qui affiche en préambule que, pour atteindre les objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie, 8.000 ha pourraient être mobilisés dans les Hauts-de-France, les surfaces artificialisées (bâtiments, parkings...) étant insuffisantes.
Cette ambition soulève de nombreux enjeux : foncier, rentabilité, impacts sur la production agricole... Se pose également la possibilité de raccordement aux réseaux existants et la localisation des activités consommatrices en électricité. Globalement, dans l’Oise, celles-ci se trouvent au Sud et il semblerait que mettre des panneaux photovoltaïques soit plus facile dans des zones délevage que sur des terres labourables qu’il sera difficile de continuer à cultiver à l’identique.
Dimensionnement
Le groupe de travail s’est intérerrogé sur la limite à la taille des projets. Vaut-il mieux des petits projets ou des plus gros ? C’est la distance au réseau qui fait en partie la rentabilité d’une installation. Un seuil de 10 MWc (puissance de production maximale d’un panneau) par exploitation et de 25 MWc par projet avaient été évoqués, mais les membres du conseil FDSEA ouvrent le débat. Les uns veulent que la puissance par exploitation soit relevée, d’autres non. Après un vote, il est demandé que cette puissance atteigne 15 MWc.
Tous reconnaissent qu’il faut favoriser les projets collectifs entre agriculteurs. Bien entendu, les panneaux seront de préférence implantés sur des terres de moindre qualité, le taux de couverture devra être inférieur à 40 % et la production agricole ne devra pas être inférieure à 90 % de la situation initiale. Afin d’éviter que des projets ne soient menés par des éleveurs «alibi» , le chargement devra atteindre au minimum 1,4 UGB/ha. Enfin, il faudra veiller à des garanties sur le partage de la valeur, privilégier le bail rural et garder à l’idée que l’agrivoltaïsme doit être un complément de revenus à l’activité agricole qui reste principale.
Des prêts qui tardent
Dans le tour des cantons qui a suivi ce débat, les élus ont fait remonter les difficultés habituelles. Parmi celles-ci, l’application du Par 7 pour laquelle le président Desrumaux voudrait voir la FNSEA monter au créneau. «Il semble que seuls les Hauts-de-France contestent la déclinaison régionale du plan d’action national directives nitrates. Il a fallu convaincre les autres départements de la région, mais pour que le dossier puisse avancer, il faut s’en saisir au niveau national», plaide le président de la FDSEA.
De même, en ce qui concerne les prêts de trésorerie tant mis en avant par le gouvernement, il semble que les obtenir soit bien compliqué. Tous les banquiers ne semblent pas au courant, exigent une certification comptable selon laquelle il y a un bien une baisse de chiffres d’affaires de 20 % en 2024 par rapport à la moyenne des trois années précédentes, alors que les comptabilités ne sont pas clôturées. «Une simple attestation du comptable devrait suffire», lance Luc Smessaert. Comme l’avait dit la ministre lors de sa venue dans l’Oise en fin d’année, le diable se cache dans les détails ! Tous les agriculteurs qui rencontreraient des difficultés pour monter un dossier et obtenir ces prêts de trésoreire sont priés de se faire connaître de la FDSEA.
Enfin, prochaine échéance électorale, les élections à la MSA de Picardie. Son président Antoine Niay invitait les responsables à s’engager comme délégués pour le maintien de ce régime de protection unique à l’écoute de ses ressortissants.
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Les élus FDSEA-JA prennent leurs marques
Rémi Minart, Ludovic Chartier, Julien Grégoire, Mickaël Mos, Didier Cornet, Mélanie Bonnement, Olivier Varlet, Alice Avisse, Luc Smessaert, Chantal Ferté, Cédric Soenen, Hélène Beaudoin, Hervé Ancellin, Marie Carpentier, Matthieu Carpentier, Régis Desrumaux, Hans Dekkers et Vincent Vecten se sont rencontrés lundi 17 février pour une première réunion post-électorale Chambre d'agriculture. L'objectif était de poser quelques lignes de travail avant la session d'installation de la nouvelle mandature prévue le 6 mars prochain. Chacun a pu exprimer son expérience dans l'équipe ou, pour les nouveaux, son envie de participer à l'élaboration de la politique agricole de la structure départementale.
Hervé Ancellin, l’actuel président, a rappelé que la Chambre d'agriculture représente tous les agriculteurs de l'Oise et défend leurs intérêts tout en étant force de propositions auprès des pouvoirs publics. «Ce doit être un travail d’équipe et chaque membre sera invité à participer aux diverses commissions en fonction de son intérêt pour les dossiers», ajoute Luc Smessaert.
Dans le même temps, la régionalisation se poursuit et la nouvelle équipe devra être vigilante sur ce point. D’autant plus qu’une réoganisation au sein de l’équipe administrative départementale s’opère, comme l’expliquait Fabrice Riquier, directeur de la Chambre d’agriculture. La soixantaine de collaborateurs devraient être répartis en 7 équipes Tout est loin d’être calé, mais déjà les nouveaux élus font part de leur souhait de garder une grande proximité entre les agriculteurs et les équipes de la Chambre et ne pas oublier de travailler les dossiers de façon transversale lorsque ceux-ci le nécessitent.
Tous s’accordent à dire que les services de la Chambre devront mieux se faire connaître des agriculteurs de l’Oise. «Ces élections ont permis aux agriculteurs d’exprimer une colère dont il faudra tenir compte dans les actions et les choix que nous aurons à faire», conviennent les élus présents.
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