C'est un beau bébé de 1.200 kg à 3 ans et qui pourrait peser jusque 1.600 kg lorsqu'il aura fini sa croissance, à 5 ans. «Je l'ai réservé lorsqu'il avait 1 mois, chez son naisseur, en Mayenne. Il est arrivé sur la ferme à l'âge de 9 mois et, depuis, il se développe bien, il est grand et long», témoigne Vincent Clayes, polyculteur-éleveur à Noroy. Voilà 5 ans que ce double actif s'est lancé dans les concours d'animaux et s'est pris au jeu. «Avec M. Fourdaine, éleveur à Allonne, nous sommes allés à Metz en 2018 où j'ai terminé bon dernier. Mais l'ambiance m'a plu et depuis, j'ai participé à plusieurs concours : Forges-les-Eaux, Alençon...» ajoute-t-il.

A l'été 2023, son jeune taureau, Spiderman, remporte le premier prix jeune taureau au national Rouge des prés à Château-Gontier, en Mayenne, dans le berceau de la race (Maine-Anjou). «J'ai été extrêmement bien accueilli par les éleveurs du cru dont certains sont devenus des amis et avec qui je suis en contact fréquemment.»

L'Upra (Unité nationale de sélection et de promotion de race) s'est réunie depuis pour désigner les animaux qui participeront au Graal, le Concours général agricole à Paris. «Ses représentants sont venus voir Spiderman fin octobre et le 15 décembre, j'ai reçu le courrier qui m'annonçait que Spiderman participerait au concours jeune taureau, avec deux concurrents», détaille l'éleveur, pour qui cette participation est une véritable fierté et une reconnaissance du travail accompli.

Spiderman bichonné

Pour mettre toutes les chances de leur côté, l'éleveur et son fils Clément, 24 ans, sont aux petits soins pour leur bébé. Une alimentation à base de pulpes surpressées, de maïs ensilage, de correcteur azoté issu du lin et du foin. Mais attention à ce qu'il ne prenne pas trop de poids, pour éviter la fourbure et qu'il reste mobile et se déplace facilement sur le ring de présentation.

Ensuite, Vincent et Clément Clayes le manipulent souvent, le lavent, le brossent régulièrement pour mettre en valeur ses formes, son poil brillant et frisotté, ses beaux sabots. «Il s'est gratté et il a perdu des poils sur un côté, je lui mets de la pommade», confie l'éleveur. Et puis il va falloir que l'animal supporte le transport, le bruit, la chaleur et la foule du Salon. «On va lui mettre la radio pour qu'il s'habitue et régulièrement, nous faisons du bruit pour qu'il ne soit pas inquiet du brouhaha ou des sons inhabituels.»

Une aventure

Vincent Clayes prendra la route le mardi 27 février avec Spiderman dans la bétaillère (lequel semble apprécier les voyages selon son éleveur) car il est attendu porte de Versailles pour 22 heures. Le concours aura lieu le vendredi 1er mars à 12 h 30. L'éleveur dormira dans les stalles en attendant son heure et douchera Spiderman tous les jours. «Le poil est relevé à la brosse et laqué. Je ne rase pas le dos car ce type de présentation est spécifique au concours boucherie. Ici, il s'agit d'un concours de reproducteurs et Spiderman doit présenter un beau gabarit», précise l'agriculteur. Le retour à Noroy se fera le dimanche soir. «Il faudra lui éviter le coup de froid et le laisser se reposer», prévoit l'éleveur.

Cette participation et la reconnaissance de la valeur génétique de l'élevage vont permettre à Vincent Clayes de vendre la descendance de son taureau à d'autres éleveurs, une opération plus rémunératrice que la vente de broutards qu'il pratique régulièrement.

«J'ai acheté Spiderman 3.000 EUR à un mois, je ne me suis pas trompé en le choisissant, c'est un bon taureau.» Croisons les doigts pour que Spiderman soit le premier taureau de l'Oise à revenir auréolé d'un premier prix au Concours général agricole.