L'Oise Agricole 02 novembre 2024 a 07h00 | Par AG

Simplification et revenu, priorités du futur commissaire à l'Agriculture

En préparation de son audition le 4 novembre, le commissaire européen désigné à l'Agriculture, Christophe Hansen précise, dans les réponses écrites aux questions du Parlement européen, les grandes orientations qu'il souhaite porter : renouvellement des générations, amélioration de la gestion des risques, renforcement de la capacité de négociation des agriculteurs et simplification administrative.

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- © Bertrand Chevalier/FrAgTw

Simplifier les obligations auxquelles sont soumis les agriculteurs, renforcer leur position dans la chaîne d'approvisionnement alimentaire et assurer un revenu suffisant aux agriculteurs. Tels sont - sans surprise - dans les grandes lignes les engagements que prend le commissaire européen désigné à l'Agriculture, Christophe Hansen, dans ses réponses écrites aux questions que lui a adressées le Parlement européen.
Le Luxembourgeois insiste également sur le renouvellement des générations et le soutien aux jeunes agriculteurs. «Veiller à ce que l'agriculture soit une activité viable et attractive dans plusieurs décennies sera le principe central de mon approche de la politique agricole», affirme-t-il. Il promet de veiller à ce que les soutiens de la Pac aillent vers ceux «qui en ont le plus besoin, notamment les petits exploitants», et qu'ils fournissent «des incitations pour les services écosystémiques». Mais «plutôt que de nouvelles propositions législatives» sur l'environnement il estime que «nous pouvons atteindre nos objectifs en mettant mieux en oeuvre et en appliquant la législation existante, tout en utilisant des incitations et de nouveaux outils basés sur le marché pour promouvoir le changement». Selon lui, «une approche pragmatique, partant de la base et prenant en compte les besoins spécifiques des agriculteurs, sera essentielle».


Renforcer la position des producteurs
La vision sur l'avenir de l'agriculture européenne qu'il présentera dans les cent premiers jours de son mandat examinera «l'ensemble de la chaîne de valeur agroalimentaire et proposera des pistes pour assurer la compétitivité, la durabilité, la rentabilité et l'attractivité à long terme du secteur, tout en préservant la diversité de l'agriculture sur notre continent». Elle abordera, entre autres, les revenus des agriculteurs, les chaînes de valeur pour les rendre plus équitables, la résilience des exploitations, les pratiques agricoles durables, le gaspillage alimentaire, la charge administrative découlant de la législation nationale et européenne ainsi que la connaissance, l'innovation et l'investissement.
Le candidat au poste de commissaire recommandera à la Commission de proposer rapidement des modifications ciblées du règlement relatif à l'organisation commune des marchés afin de renforcer la position des producteurs dans la négociation et la conclusion des contrats de fourniture de produits agricoles, de favoriser la coopération et d'améliorer la transmission des prix. De même, il proposera de nouvelles règles sur l'application transfrontalière de la directive sur les pratiques commerciales déloyales. Deux sujets qui avaient été promis par l'actuelle Commission européenne suite aux manifestations agricoles du début d'année.


Gestion des risques et assurances
Christophe Hansen insiste également beaucoup dans ses réponses sur la gestion des risques. «Les coûts liés aux événements exceptionnels rendant les assurances agricoles de plus en plus risquées pour les opérateurs, de nouvelles approches sont nécessaires. Pour contrer cette spirale négative, nous devons mieux partager les risques», constate-t-il. Il souhaite donc améliorer l'offre d'outils de gestion des risques agricoles dans tous les États membres et passer en revue la boîte à outils existante des instruments de la Pac. À ses yeux, celle-ci devrait de plus en plus se concentrer sur des incitations et des instruments qui favorisent l'adaptation et la résilience à long terme des exploitations agricoles et, en même temps, qui rendent l'assurance moins risquée et moins coûteuse.
Mais il admet que des changements plus fondamentaux seront nécessaires dans les régions les plus vulnérables avec une diversification ou une transformation des exploitations agricoles et des efforts de recherche et d'innovation dédiés. Enfin, il s'engage à améliorer les performances du secteur de l'élevage - de plus en plus décrié - en termes de durabilité économique, environnementale et sociale, «en le dotant d'un cadre clair à mettre en oeuvre au niveau des exploitations». Mais sur ce sujet aussi il prévient : «Dans certaines zones spécifiques, la pression exercée par l'élevage a dépassé les limites et il est nécessaire d'agir pour rétablir l'équilibre.»
Christophe Hansen, qui a multiplié les rencontres avec des eurodéputés en marge de la session plénière à Strasbourg du 21 au
24 octobre, aura l'occasion de préciser ces réponses, et d'aborder d'autres sujets, lors de son audition devant la commission de l'Agriculture qui se tiendra dans la soirée du 4 novembre.

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