Saint Louis Sucre veut être conforté dans sa pratique de l’agroécologie
Candidat à l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) intitulé PRAAM*, SLS saura d’ici quelques mois s’il pourra bénéficier d’un soutien public pour massifier des solutions alternatives à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques.

Le 10 avril dernier, la ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire accompagnée du secrétaire général pour l’investissement en charge du plan France 2030 auraient pu venir visiter le centre de conditionnement de Saint Louis Sucre à Roye à l’occasion des 160 ans de la marque Saint Louis Sucre, mais c’est finalement pour une tout autre occasion qu’ils s’y sont arrêtés.
Annie Genevard et Bruno Bonnell sont en effet venus dans l’est de la Somme évoquer le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) destiné d’une part à «recueillir les besoins pour le développement de projets de massification de solutions alternatives à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à l’échelle territoriale », et d’autre part «à accompagner de futurs porteurs de projets.»
Accompagner le changement des pratiques
Pour Saint Louis Sucre, bénéficier d’un coup de pouce de l’État via le dispositif PRAAM serait bienvenu. François Verhaeghe, président de Saint Louis Sucre et Thomas Nuytten, directeur betteravier du groupe Saint Louis ont profité de l’occasion pour détailler par le menu la politique de développement de l’agriculture régénératrice conduite par l’entreprise. Pile poil dans les objectifs recherchés par l’AMI PRAAM.
Depuis 2014, Saint Louis Sucre porte un programme «ambitieux» selon les mots de ses dirigeants pour «transformer en profondeur les pratiques agricoles». Avec une batterie de partenaires, le sucrier propose par exemple «de former et d’accompagner les producteurs aux pratiques de l’agriculture régénératrice, cherche des solutions pour améliorer la fertilité des sols, travaille à la préservation de la quantité et de la qualité de l’eau, cherche et développe des alternatives aux produits phytosanitaires… »
Au sein des usines françaises de Saint Louis Sucre, Roye (80) et Etrepagny (27), «les investissements sont perpétuels pour baisser nos coûts et décarboner l’activité avec l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050», a encore souligné François Verhaeghe.
Prise de risque mutualisée
Fait marquant et d’importance souligné par le président de Saint Louis Sucre, sa politique s’illustre par des «synergies entre le monde industriel (SLS), le monde agricole (les producteurs de betteraves) et les pouvoirs publics pour avancer dans une agriculture plus respectueuse de l’environnement et plus résiliente.»
Ainsi, ont rappelé les responsables du groupe sucrier, «Saint Louis Sucre s’engage à couvrir le risque de perte éventuelle de revenu agricole durant la phase de transition». «Notre partenariat avec les agriculteurs est important si nous voulons les emmener dans une transition agroécologique à la fois performante et rentable», a insisté pour sa part Thomas Nuytten. Du côté des représentants des producteurs, on ne pense pas autrement.
Pour Jean-Pierre Josselin, président de la Commission de répartition de la valeur (CRV) de l’usine de Roye, il explique : «Pour emmener du monde dans la transition agroécologique, il faut que les travaux de recherche qui sont menés de manière encore expérimentale soient validés sur le plan scientifique, technique et économique.» Selon Jean-Pierre Josselin, l’accompagnement des producteurs de betteraves est d’autant plus attendu que la betterave est en concurrence avec d’autres cultures à forte valeur ajoutée.
Des chances d’être entendu
A l’issue de sa visite du site de conditionnement de Roye et d’une séquences d’échanges avec les représentants de Saint Louis Sucre et des planteurs de betteraves, la ministre Annie Genevard est revenue sur l’objet de son déplacement, sans dissimuler son enthousiasme : «En venant ici (à Roye, NDLR), nous sommes venus valoriser une façon de produire autrement et encourager une solidarité entre l’amont et l’aval.» «Ici, on est face à une expression concrète de l’agriculture du futur», a-t-elle encore déclaré.
Si pour Saint Louis Sucre, cette visite ministérielle n’est pas une garantie de figurer parmi les lauréats de l’AMI PRAAM – on en connaîtra la liste vraisemblablement «en septembre-octobre» –, tout laisse à penser que l’entreprise coche un certain nombre de cases.
*PRAAM : Lancé le 16 juillet 2024, l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) «Prise de risque Amont Aval et Massification» (PRAAM) est un dispositif de France 2030.
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