Retour sur le salon Terr’Eau Bio
L’utilisation des couverts végétaux n’a rien d’une innovation. Ils sont utilisés depuis longtemps en agriculture biologique et en agriculture de conservation des sols.





Et cela bien avant la mise en place de la directive nitrate, imposant l’utilisation des Cipans (Cultures intermédiaires pièges à nitrate) en période d’interculture longue. Ces agriculteurs «pionniers» ont très vite compris l’intérêt agronomique des couverts végétaux dans leurs agrosystèmes. Cette vitrine de 52 parcelles de couverts végétaux a été réfléchie et mise en place par Guillaume Roussel (Ingénieur conseil grandes cultures-élevage à l’Agriculture Biologique en Picardie) et Clément Adam (Agronome à la Chambre d’agriculture de l’Oise). Derrière cette vi-trine, il y avait différents objectifs : le premier était de confirmer l’intérêt des couverts dans les systèmes agricoles (en bio ou conventionnel) et le second était de montrer ce qu’il faut faire et ne pas faire, ainsi que les multiples possibilités.
Afin d’expliquer et d’argumenter l’intérêt de ces couverts, des ré-sultats de travaux de recherche de Thierry Tétu (Maître de confé-rences, enseignant chercheur à l’Université de Picardie Jules Verne, Unité de recherche FRE-CNRS 3498, Edysan, Ecologie et dyna-mique des systèmes anthropisés) et de quelques-uns de ses colla-borateurs ont été présentés. Leurs travaux montrent que le travail du sol et l’émiettement à la herse ro-tative ont un effet dépressif sur le stockage du carbone, de l’azote organique et sur l’activité biolo-gique du sol. Ils montrent également, que la fertilisation azotée minérale exerce parallèlement un impact négatif sur la fertilité orga-nique et l’activité microbiologique des sols.
En effet, si l’azote minéral a un effet bénéfique sur la productivité, à long terme, l’impact des engrais azotés de synthèse est négatif sur la fertilité organique et l’activité microbiologique des sols. Il faut donc réfléchir à favoriser la gestion organique plutôt que la gestion minérale. Cela devient néanmoins complexe en raison de la disparition progressive de l’élevage dans les exploitations. Les couverts végétaux deviennent ainsi le levier principal, en remplaçant progressivement les engrais azotés minéraux par de l’azote biologique issue des légumineuses.Suite à ces explications, une visite de la vitrine a été réalisée mon-trant les différentes possibilités de mélanges d’espèces ; par exemple, avec la présence de semis de couverts de différents trèfles et de luzerne sous une culture d’avoine.
Cette pratique permet à la récolte d’avoir un couvert déjà implanté, résistant d’avantage au stress hydrique et se développant rapidement dès l’exposition à la lumière (c’est-à-dire après la ré-colte de l’avoine en culture prin-cipale). Ce qui permet de couvrir rapidement le sol, limitant ainsi le salissement des parcelles.Puis, nous avons poursuivi par une présentation des avantages et in-convénients de chaque famille de couverts (graminées, crucifères, légumineuses…) en terminant par différents exemples d’associations d’espèces, avec des mélanges allant de deux à onze espèces (de type Biomax, biomasse et biodiversité maximale).
Chaque espèce cultivée en association était également présente en culture pure, permettant aux visiteurs de reconnaître chaque espèce, mais également d’observer les différences de comportements si on les associe ou non. L’intérêt d’associer différentes espèces est due à la diminution des maladies phytopathogènes en cultures associées comparativement aux cultures pures, à une meilleure utilisation des ressources nutritives du sol, chaque espèce ayant des besoins en éléments nutritifs différents (de type associations légumineuses-crucifères) et à une meilleure occupation de l’espace aérien permettant de lutter plus ef-ficacement contre l’enherbement.
De plus, le fait d’associer plusieurs espèces permet d’avoir une productivité de biomasse plus élevée qu’en espèces cultivées en culture monospécifique (mise à profit du processus de facilitation en écologie végétale : la productivité de 2 ha en cultures associées étant supérieure à la productivité de chaque culture cultivée sur 1 ha). Les explications se sont achevées avec un profil de sol, d’une profondeur de 80 cm. Ce profil a permis d’expliquer le fonction-nement des plantes, de montrer l’intérêt de la porosité biologique (vers de terre, racine) et de montrer l’importance de l’action du système racinaire et des inte-ractions entre le sol et les plantes.De nombreux visiteurs furent surpris de constater des couverts (sans irrigation) aussi développés au bout de six semaines, que ce soit la biomasse aérienne et ra-cinaire. On observait des racines allant à 80 cm de profondeur. Ils furent également surpris de l’im-portance du rôle du système ra-cinaire sur la fertilité physique et biologique des sols.
Des houes rotatives pour les sols avec cailloux
Traditionnellement utilisées dans les sols de limon sensible à la battance, les houes rotatives classiques sont souvent délaissées dans les parcelles avec silex. Pour limiter le risque de bloquer des cailloux entre les soleils, la société Hatzenbichler propose depuis plusieurs années, un concept original d’une houe sur laquelle la société a choisi d’inverser le sens de rotation des soleils. Plus récemment, c’est la société Ferjus - Gourdin qui propose un concept d’étoiles en fontes disposées sur un même balancier. L’idée est de permettre un dégagement plus important entre les étoiles et le bras. Les cuillères situées à l’extrémité des étoiles en fonte offrent également une capacité de pénétration plus importante quand les sols se durcissent.
Des herses étrilles de précision
Souvent présentée à juste titre comme un outil complexe à mettre en oeuvre dans les parcelles hétérogènes, l’outil connaît une évolution importante. Les nouvelles herses étrilles permettent désormais un réglage de la pression des dents par vérin hydraulique sans des-cendre du tracteur. La société Treffler à l’ origine du concept de tension des dents par câble et ressort combiné fait des émules puisqu’un système voisin équipe désormais les herses étrilles NG de la société Agronomic. L’enjeu est de pouvoir élargir la période d’utilisation de l’outil, donc son efficacité, en améliorant sa sélectivité sur les jeunes cultures.
L’étrille rotative combine l’effet des étoiles avec l’action des dents en pointe
Un nouvel outil fait depuis l’an dernier son apparition en France. Il s’agit de l’étrille rotative de la société Einböck. Elle dispose de plusieurs caractéristiques originales. Les dents en pointes d’acier de 6 mm sont moulées dans un disque. L’angle d’attaque des étoiles de 60 ° permet un travail sur la totalité de la surface du sol. La commande par l’hydraulique de la pression des étoiles permet d’ajuster l’agressivité des dents en fonction des adventices et de la culture.
Désherber avec la Chtit-Bine
En provenance du Nord, la Chtit-Bine a été créée par des Français et des Belges. Lors d’une réunion organisée par le Gabnor avec des maraîchers du Nord et l’Atelier Paysan, l’idée de cette machine née : c’est un lit de désherbage automoteur afin de rendre celui-ci plus ergonomique et confortable. La direction et le contrôle de la vitesse peuvent se faire depuis le poste de conduite assis ou depuis les banquettes de désherbage manuel. L’alimentation électrique se fait par quatre batteries de traction qui sont rechargées par deux panneaux solaires.Toutes ces solutions visent à améliorer l’efficacité du désherbage autour de la levée des cultures et plus particulièrement sur le rang de semis. Car c’est bien l’enjeu principal du désherbage mécanique, être efficace dès les premiers stades de la culture et atteindre autour du rang, un niveau d’efficacité suffisant pour contrôler la présence des adventices qui seront hors de portée de la bineuse.Gilles Salitot – conseiller AB à la Chambre d’agriculture de l’Oise
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