L'Oise Agricole 18 mars 2021 a 09h00 | Par Dominique Lapeyre-Cavé

Résultat 2020 et la ressource en eau au menu des débats

La Chambre d'agriculture de l'Oise tenait session en visio-conférence ce 16 mars pour valider son compte financier 2020 et proposer une réflexion sur la gestion de l'eau.

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Fabrice Riquier, directeur, Hervé Ancellin, président et la préfète Corinne Orzechowski en présence à Beauvais.
Fabrice Riquier, directeur, Hervé Ancellin, président et la préfète Corinne Orzechowski en présence à Beauvais. - © DLC

En présence de la préfète Corinne Orzechowski venue à la maison de l'agriculture, Hervé Ancellin, le président de la Chambre d'agriculture, a rappelé l'inoubliable année 2020 : crise sanitaire, confinement, sécheresse estivale malgré une recharge abondante des nappes pendant l'hiver 2019-2020.

Mais c'est Fabrique Riquier, le directeur, qui s'est collé à la présentation du compte financier 2020, comparé au budget rectificatif. «C'est l'avant-dernier compte financier annuel de la Chambre d'agriculture de l'Oise avant celui des Chambres des Hauts-de-France», précise-t-il. Avec un fonctionnement de 5,3 millions d'euros et une année particulière qui a vu des baisses de charges mais aussi de produits à cause des périodes de confinement, l'exercice dégage un bénéfice de 351.974 EUR.

«Il faut saluer l'implication des collaborateurs qui ont su s'adapter aux contraintes pour continuer d'accompagner les agriculteurs et assurer la continuité des services. En l'état des moyens humains actuels, le bénéfice de l'année est un optimum», assure-t-il. Le fonds de roulement s'en trouve amélioré, pour arriver en 2020 à 135 jours de fonctionnement.

Toujours dans les projets de l'institution, l'achat d'un terrain pour construire un nouveau bâtiment avec la FDSEA 60 et AS 60 et la vente de l'actuelle maison de l'agriculture. Les sommes provisionnées en 2020 seront reportées en 2021. Le compte financier 2020 est voté à l'unanimité moins une abstention.

Que d'eau

Sujet de la réunion, la gestion de l'eau dans le département, par Bruno Haas, responsable environnement de la Chambre, et Franck Pia, chef de service territoires et environnement. Le constat de la qualité des eaux souterraines et superficielles fait apparaître une amélioration du pourcentage de ces eaux jugées de bonne qualité. Toutes les politiques mises en place depuis 20 à 30 ans portent leurs fruits malgré l'inertie des polluants (atrazine par exemple). La reconquête de la qualité des eaux doit passer par la diminution des résidus de produits phytosanitaires qui restent la principale source de pollution agricole.

La Chambre d'agriculture de l'Oise est fortement impliquée dans l'accompagnement des agriculteurs vers des pratiques plus respectueuses, notamment autour de la directive nitrates : communication, formations, expérimentations, diagnostics et plans d'actions... Mais Bruno Haas déplore le changement incessant de la réglementation et son durcissement malgré les progrès constatés. «Certains agriculteurs renoncent devant tant de contraintes», assure-t-il.

Autre enjeu autour de l'eau, mais cette fois lié au dérèglement climatique qui entraîne de fortes pluviométries l'hiver et des périodes sèches et chaudes l'été. La lutte contre les inondations ne satisfait pas les agriculteurs dont les parcelles sont inondées afin que les habitations ne le soient pas.

Les discussions autour du prochain Sdage (schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux) ne prévoient pas d'indemnisation des agriculteurs pour ce service rendu à la société, ni même la création de réserves d'eau en vue de l'irrigation. «L'Agence de l'eau ne semble pas favorable au stockage de l'eau en période excédentaire (l'hiver) pour l'utiliser l'été, en période déficitaire», constatent les élus. Pourtant, dans l'Oise, l'irrigation ne représente en moyenne que 3,38 % de la consommation en eau.

Sur ce point, Corinne Orzechowski invite la profession agricole à partager son point de vue avec les élus qui siègent à l'élaboration du Sdage (le parlement de l'eau)-et réfute l'idée que l'État ne soit pas favorable à la création de retenues d'eau pour des besoins «raisonnés» de l'agriculture.

Nominations

Du fait du décès de Thierry Bourbier et de la volonté de Thomas Bocquet de dégager de la disponibilité pour ses projets, deux postes se sont libérés et comme les textes le prévoient, ce sont les deux suivants de la liste qui deviennent membres de Chambre, à savoir Alexandre Gibault et David Demarcy, qui, sollicités par le président Hervé Ancellin, ont donné leur accord. L'organigramme de la Chambre d'agriculture de l'Oise s'en trouve modifié.

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