L'Oise Agricole 22 juillet 2020 a 09h00 | Par Dorian Alinaghi

«Je ne reviendrai jamais en arrière»

Fabien Frebourg, un jeune de 23 ans, exerce deux mi-temps dans deux exploitations agricoles. Un jeune salarié satisfait de sa situation.

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Ce jeune beauvaisien de 23 ans est salarié agricole à temps plein, depuis un an, sur deux exploitations agricoles. La première exploitation, à la Neuville-Vault, est une ferme de polyculture-élevage lait avec une superficie de 120 hectares comprenant un troupeau de 350 bêtes, 130 vaches laitières et un atelier taurillon de 60 places. «Je connais bien cette exploitation, cela fait sept ans que j’y travaille avec mes stages et mes apprentissages» annonce-t-il.

La deuxième exploitation de 400 hectares, à Milly-sur-Thérain, est plus axée sur les céréales avec un troupeau de 50 vaches allaitantes. «Je partage mon temps entre les deux exploitations. Les patrons se concertent pour s’organiser sur mon emploi du temps et le travail au sein des fermes», explique Fabien Frebourg.

«C’est dans le sang»

Fabien Frebourg n’est pas en reste avec ses diplômes agricoles. Il a passé trois ans au lycée agricole de Brémontier-Merval, en Seine Maritime, pour obtenir un Bac STAV (science et technologie de l’agronimie du viant), deux ans au Paraclet pour un BTS Acse (analyse et conduite des sytèmes d’exploitation). Il a ensuite enchaîné un cursus CS machinisme à Savy-Berlette et un an d’étude supplémentaire, cette fois-ci hors agriculture, pour un CAP conducteur routier afin de pouvoir conduire des poids lourds et super lourds. Pour couronner le tout, «j’ai travaillé six mois en Australie pour mon ouverture d’esprit et mon expérience professionnelle dans le domaine agricole» ajoute-t-il. Avec ce voyage, il a pu comparer l’agriculture française et australienne. La plus grosse différence, selon lui, est le climat. «En France, on connaît de fortes chaleurs, mais en Australie c’est un temps très sec sur du long terme» explique ce jeune salarié. «J’ai dû exceller la langue anglaise pour pouvoir travailler plus facilement. (rire) Mais surtout, ce voyage m’a permis d’accroître des connaissances sur certaines cultures comme l’oignon, la vigne, la carotte, la pomme de terre. J’ai également travaillé dans un troupeau de 10.000 chèvres.» poursuit-il.

Le plus étonnant chez Fabien Frebourg, c’est son arbre généalogique. Ses parents ne sont pas agriculteurs, sauf son grand-père. «Je suis donc non issu du milieu agricole. Je suis salarié agricole surtout par passion du métier, l’amour des bêtes, le travail de la terre. J’aurais du mal à faire autre chose, c’est dans le sang. Quand j’étais enfant, je passais mes vacances à la ferme, mes jouets étaient des tracteurs. Mes parents ont toujours suivi mes choix et ils me soutiennent encore», exprime-t-il.

Selon Fabien Frebourg, pour devenir salarié agricole, les diplômes ne sont pas nécessaires. «Ce qui compte essentiellement, ce sont les connaissances et la motivation. Il ne faut pas avoir peur de faire des heures. C’est l’amour du métier : quand on aime, on ne compte pas ! Même durant le confinement lié au Covid-19, on ne s’arrête pas de travailler. Il est impossible de faire du télétravail en agriculture. J’ai trois diplômes agricoles ; rien qu’avec le premier, j’avais assez de connaissances. J’ai voulu continuer dans les études car cela va fortement me servir à l’avenir si je m’installe» développe-t-il.

En tant que salarié agricole polyvalent, une journée type sur la première exploitation consiste à prendre soin des animaux le matin, avec la traite, l’alimentation, le paillage. Les journées sont variées car il peut également s’occuper des travaux en plaine : labour, semis, épandage d’engrais, de lisier, de fumier et traitements phytosanitaires. Sur l’autre exploitation, durant la période hivernale, les journées se ressemblent avec les soins aux bêtes le matin. En période estivale, il s’occupe notamment des travaux dans les champs.

Mais le rêve de Fabien Frebourg est de pouvoir un jour s’installer : «J’aimerais beaucoup, c’est un rêve même. Mais c’est loin d’être facile.» N’étant pas issu du monde agricole, l’installation se fera hors cadre familial. «Je vais donc repartir de zéro, à moins de m’associer ou de reprendre des parts.» Pour le moment, Fabien Frebourg est entièrement satisfait de sa situation et «je ne reviendrai pas en arrière» conclut-il, sourire aux lèvres.

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