Projet de filière biomasse agricole ? Vous êtes accompagné !
Dans le cadre des rencontres régionales de la recherche et de l’innovation organisées par le Conseil régional des Hauts-de-France, un temps d’échange était organisé par Agro-Transfert ressources et territoires le 27 novembre à l’Agrilab d’UniLaSalle, autour de la production et de la mobilisation de la biomasse agricole, l’approvisionnement des bioraffineries et l’accompagnement des projets.
Dans la salle, des chargés de mission du Pôle Industries Agro-ressources, des conseillers d’Agro-Transfert, des Chambres d’agriculture, des coopératives, de l’administration, de la recherche… Chacun est venu présenter aux autres en quoi il participe au développement de la bioéconomie dans la région. Car le constat de départ est partagé par tous : la bioéconomie est une opportunité à saisir pour l’agriculture en Hauts-de-France. Et pour de nombreuses raisons : l’agriculture est riche et dynamique, les terroirs de bonne qualité, les agriculteurs formés et prêts à se lancer et la région a un historique industriel fort, avec des compétences et des infrastructures. Et surtout, le pôle de compétitivité de la bioéconomie s’y trouve !
C’est pourquoi les ambitions sont affichées pour accélérer le développement des filières de la bioéconomie : faire des Hauts-de-France le leader européen en protéines, structurer et mettre en place durablement une filière de matériaux biosourcés dans les secteurs du transport et du bâtiments travaux publics, développer un mix énergétique avec une part plus importante de biogaz à 25 % d’ici 2025 et enfin, favoriser une bioproduction axée sur les molécules d’intérêt de demain, créatrices de valeur ajoutée.
Enjeux et perspectives
Carole Leverrier, du Pôle IAR, rappelait que la bioéconomie constitue un marché global en croissance, qu’on attend la création d’un million d’emplois entre 2010 et 2030, principalement dans les zones rurales, que la bioéconomie devrait réduire nos importations d’énergie, développer des produits avec de nouvelles fonctionnalités, tout en permettant la réduction considérable de la consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre.
Les marchés sont ainsi ceux des matériaux biosourcés pour le textile ou la construction (fibres bétons, isolants.), des ingrédients pour l’alimentation humaine (plats cuisinés, brasserie…), de l’énergie (biogaz, éthanol…), des biomolécules (cosmétiques). Chaque bioraffinerie s’inscrit dans un territoire dont les acteurs travaillent ensemble. Le déchet des uns peut devenir la matière première des autres. C’est à cela que travaille le Pôle IAR qui fédère presque 400 acteurs (entreprises, organismes de formation, start-ups…), impulse des collaborations pérennes et assure une cohérence entre les politiques et initiatives régionales. Parmi les réalisations qu’a accompagnées le Pôle entre les Hauts-de-France et le Grand-Est, on peut citer Pivert à Compiègne, Improve à Amiens, Biotfuel à Dunkerque et Terralab à Reims.
Le Pôle IAR accompagne le montage de projets innovants et apporte son expertise scientifique et technique. Il participe à l’initiation du projet (cadrage, mise en relations..), aide à la rédaction du projet, à la recherche de partenaires puis labellise le projet, gage de qualité. Parmi les projets financés en 2017, on peut citer Biochar (charbon issue de la pyrolyse de biomasse), Sylfeed (bois source de protéines pour l’aquaculture) ou Bitume 2.0 (alternative aux produits pétroliers dans les liants routiers).
Des outils pour les porteurs de projets
Afin de mieux accompagner les projets de filières biomasse, le Pôle IAR a mis en place un accompagnement à partir notamment de la démarche Optabiom qui consiste à répondre aux questions de tout porteur de projet par une caractérisation des ressources en biomasse agricole adaptées, une estimation des potentialités de production d’un territoire, une comparaison des ressources, de leur production à leur mobilisation, selon un panel d’indicateurs et en une évaluation de la durabilité des approvisionnements proposés sur le territoire.
Trois territoires pilotes sont actuellement recensés : un sur la thématique agro-matériaux avec la coopérative linière Calira sur l’utilisation d’anas de lin dans des process d’injection plastique en remplacement du talc habituellement utilisé, un sur la thématique bois-énergie avec l’Ucac, coopérative céréalière sur la production de plaquettes de bois à partir de TTCR (taillis très courte rotation) et une thématique méthanisation. Des essais sont menés sur des plate-formes d’expérimentation, notamment à Catenoy, pour mesurer les effets de l’introduction de cultures dérobées dans les rotations classiques en agriculture, et selon deux orientations possibles : alimentaire prioritaire ou biomasse prioritaire. Les données ainsi collectées et traitées serviront à trouver les conduites les plus intéressantes en fonction des objectifs du porteur de projet.
AgroTransfert ressources et territoires propose ainsi une démarche construite au porteur de projet, que ce soit sous l’angle de la production ou de l’ancrage territorial. Des outils concrets sont proposés : guide de cultures et fiches techniques, guides Créer une dynamique agricole, Rédiger un contrat, Connaître son territoire. De quoi se sentir épaulé quand on a une idée bioéconomie en tête !
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