Une trentaine de producteurs laitiers étaient réunis devant l'entrée de l'usine Danone de Ferrières-en-Bray, en Seine-Maritime, à l'appel des JA et de la FDSEA de l'Oise et de Seine-Maritime. «Depuis le début de l'année 2025, Danone paye 20 EUR de moins les 1.000 litres que les autres laiteries. C'est incompréhensible car, dans le même temps, l'interprofession laitière annonce des coûts de production qui augmentent de 14 %, dénonce Luc Smessaert, représentant FDSEA 60 et vice-président FNSEA. «Nous demandons que Danone revienne sur le prix du lait des mois de janvier et février 2025 et qu'ils le rehaussent en fonction de l'augmentation des coûts de production.»

Pour Matthieu Carpentier, président des Jeunes agriculteurs de l'Oise, se battre pour le prix du lait revient à se battre pour le renouvellement des générations. «Si on a une production qui ne rémunère pas assez, les jeunes n'auront pas envie de devenir producteur de lait. il existe déjà énormément de contraintes sur cette activité. Un jeune qui s'installe doit investir lourdement pour reprendre un outil de travail. Un prix qui n'est pas suffisamment rémunérateur met à la mal la trésorerie.» «L'ensemble des entreprises laitières qui cherchent aujourd'hui du lait devraient plutôt soutenir les producteurs afin que les jeunes fassent ce métier. C'est un mauvais signe envoyé par Danone», reprend Luc Smessaert.

Un premier avertissement

Cette mobilisation sonne comme un premier avertissement alors que l'organisation des producteurs doit rencontrer les représentants de Danone pour négocier le prix du lait. «Danone est la seule entreprise qui commence les discussions avec la grande distribution en baissant le prix de la matière première agricole. Il faut qu'ils comprennent que les producteurs ne vont pas se laisser faire et n'accepteront pas de devenir les esclaves de grands groupes industriels.»

Selon les manifestants, déjà une trentaine d'agriculteurs ont appelé la direction de l'usine depuis le début de l'année pour faire part de leur incompréhension. «Il y a une déconnexion avec le milieu agricole, estime Matthieu Carpentier. Or si Danone fait des produits de qualité, c'est d'abord grâce à notre lait !»

Aujourd'hui, ils se disent prêts à d'autres actions si l'industriel n'entend pas raison : «On

n'hésitera pas à bloquer l'usine et à déréférencer les produits Danone s'il le faut.» Et de rappeler aux bons souvenirs de l'industriel les mobilisations de l'automne 2022.