Les futurs ports intérieurs, qui se situeront tous les 25 kilomètres du tracé du CSNE, font à ce jour l’objet d’études pilotées par la Région qui en assure la maîtrise d’ouvrage en partenariat avec les communautés de communes locales. Ainsi, deux réunions publiques d’informations et de concertation ouvertes à tous les habitants ont été animées par la Région, à Nesle le 17 novembre et à Noyon le 23 novembre, en présence notamment de Franck Dhersin, vice-président de la Région en charge des transports et des acteurs du projet CSNE.

Comme l’a rappelé l’instance régionale dans un mot d’introduction, «cela fait près de 30 ans que ce projet CSNE existe depuis les premiers échanges, en 1993». Un projet marqué par de nombreux rebondissements jusqu’à la signature de l’accord financier en 2019 qui a permis de lancer les phases d’étude et les premiers travaux de ce grand chantier.

Les ports intérieurs, qui seront des maillons indissociables, porteront en effet, une part majeure de l’activité logistique et économique du futur canal, ouvrant la voie aux principales filières utilisatrices du transport fluvial que sont notamment l’agro-industrie, les céréales, les matériaux de construction. Comme l’a souligné Franck Dhersin, «ces ports intérieurs sont une vraie chance pour notre territoire !». En plus de bénéficier à l’activité locale, ils seront également au service de la transition écologique, en reportant une part non négligeable du transport de marchandise de la route vers le fluvial. «C’est un pari sur l’avenir ! […] On va naturellement vers la massification des stocks, de nouveaux moyens de transports plus écologiques avec le ferroutage notamment» ajoute-t-il.

A ensuite fait un focus sur les aménagements prévus pour chacun des ports intérieurs ainsi qu’un volet routier et hydraulique. Le port intérieur de Noyon, entre Sermaize, Lagny et Catigny, sera étendu sur 45 ha, dont 10 ha prévus pour le terminal portuaire (zone de transbordement des marchandises entre les différents modes de transport) et 35 ha pour la zone d’activités. Considéré au même titre que le foncier du canal (aménagements connexes), il bénéficiera ainsi des aménagements fonciers déjà prévus dans le secteur.

«Cette première phase de concertation avec le public était riche en débat. Il est important de rester vigilant et d’assurer un suivi par la profession de l’avancée de ce projet de port intérieur à Noyon pour que les aménagements prévus soient suffisants en fonction de l’activité future engendrée par le CSNE et pour que des études d’impact soient réalisées pour limiter les nuisances futures. Il en va de l’intérêt de notre territoire, mais surtout de notre agriculture. N’hésitez pas à faire remonter vos questionnements sur le sujet à votre animateur de secteur», réagit Benoît Carrière, président du SEA de Guiscard.

La présentation a ensuite laissé place aux débats avec les habitants, les maires et agriculteurs. Des inquiétudes se sont exprimées concernant les nuisances potentielles pour les communes avoisinantes soumises à de nouveaux flux de transports routiers. Des études d’impact plus approfondies sur certains secteurs ont été ainsi demandées. Il a été également soulevé le devenir des biefs de l’ancien canal du Nord et à qui les charges incomberont pour son entretien. Enfin, une dernière question a porté sur les emplois prévus à l’issue de ce grand chantier. Aura-t-on réellement des emplois d’avenir sur les territoires ? Ira-t-on vers des ports automatisés avec l’intelligence artificielle ?

D’autres réunions seront prévues avec la Région d’ici quelques mois, sans doute avec de nouvelles précisions.