Première baisse en six mois du prix du porc
Le 24 juin, la cotation de référence du Marché du porc breton bouclait sa semaine sur une baisse de 5,1 ct/kg, la première depuis six mois. Le marché européen est engorgé par le ralentissement des achats chinois.

Est-ce le début d'un retournement de marché ? Lors de sa séance du 24 juin, le Marché du porc breton (MPB) a clôturé en recul de 4,1 ct/kg à 1,496 E/kg, après une première baisse de 1 ct/kg lors de sa cotation du lundi. Le marché de référence concède ainsi sa première baisse depuis plus de six mois sous l'effet du recul des expéditions vers la Chine. «Le marché de la viande européen ploie sous des volumes de produits porcins à la suite du ralentissement des achats chinois et du retour des grands exportateurs UE sur le marché intra-communautaire», explique le marché de Plérin dans sa note de conjoncture du 21 juin. La baisse saisonnière de la production et le redémarrage de la restauration ne suffisent pas à absorber ce surplus d'offre.
L'Allemagne dévisse
«La concurrence est agressive, se traduisant par des baisses de cours sévères dans le nord de l'Europe», ajoute le marché de référence hexagonal. En Allemagne, la cotation a dévissé de 9 ct/kg le 16 juin, entraînant à la baisse les cours danois (- 5 ct) et espagnols (- 1 ct). Après ce décrochage, le MPB prédit dans son commentaire du 24 juin «une apparente stabilité des cours», arguant que «les abattoirs (allemands, belges) n'excluent pas de payer les porcs en dessous des prix recommandés». L'Espagne, qui résistait mieux en semaine 24 (du 14 juin), a finalement cédé 3,3 ct/kg la semaine suivante, «en raison d'un jour férié ce jeudi en Catalogne». La découverte outre-Rhin de cas de peste porcine africaine (PPA) à l'automne 2020 - suivie d'une interdiction d'exporter en Chine - a fait s'effondrer durablement le cours allemand ; depuis le début 2021, il est inférieur de 20 ct à la référence française.
Dans sa note hebdomadaire, publiée le 21 juin, le MPB remarque que les exportations européennes vers la Chine ont atteint en avril «la quantité mensuelle la plus basse cette année», à 291 411 t (- 6,6 % par rapport à avril 2020). Toujours dépendant des importations pour son approvisionnement, l'Empire du milieu a réformé le 9 juin son «mécanisme d'ajustement des réserves de la viande de porc dans le but de stabiliser les mouvements erratiques de prix», rapporte le Centre de développement du porc du Québec (CDPQ) dans sa newsletter du 21 juin. «Les autorités chinoises envisageraient également de constituer une réserve temporaire supplémentaire qui jouera un rôle plus actif dans la fixation des prix», ajoute le CDPQ, qui achètera ou libérera de la viande à rebours du marché.
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