L'Oise Agricole 11 juin 2015 a 08h00 | Par Adeline LEVY

Pour un plan Écophyto pragmatique

Le Caf demande aux agriculteurs, premiers acteurs de l’environnement, de signer un appel à l’intention de Manuel Valls, Premier ministre, pour un plan Écophyto pragmatique.

Abonnez-vous Reagir Imprimer
- © L'Oise Agricole

Le Caf (Conseil de l’agriculture française) rassemble la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), les Jeunes Agriculteurs (JA), l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture (APCA), Coop de France.


Il lance cet appel :
«Nous, agriculteurs et acteurs des filières agricoles, nous nous levons et travaillons tous les jours pour produire une alimentation de qualité et nourrir les Hommes. Nous sommes, comme tous les Français, préoccupés par les questions de santé et d’environnement. Nous aimons notre terre et faisons notre métier par passion. Nous ne sommes peut-être pas toujours d’accord sur l’approche avec certains de nos concitoyens. Nous sommes conscients des enjeux et des peurs engendrés par les pesticides.


Mais nous partageons tous la même valeur : la terre est notre avenir. Pour la préserver, encore faut-il entendre et soutenir les professionnels qui l’aiment et qui l’entretiennent.
Nous utilisons des produits phytosanitaires, oui. Nous le faisons de façon professionnelle et précise, en apportant la juste dose au bon moment. Nous le faisons pour soigner les plantes et sécuriser l’alimentation. Nous raisonnons les applications et sommes prêts à aller plus loin si nous disposons de moyens techniques et agronomiques pour le faire.»

Rassembler plutôt que d’opposer


«Le gouvernement propose un projet de plan Écophyto II qui ne permet pas, en l’état, de relever ce défi. Une fois de plus, c’est la stigmatisation des agriculteurs et des acteurs des filières agricoles qui prime, quel que soit leur choix de production, plutôt que le rassemblement de tous.
Ce plan doit fixer des objectifs réalisables en fonction des alternatives disponibles dans les cinq prochaines années. La proposition actuelle impose au contraire de nouvelles obligations sans cohérence d’ensemble. Elle va accélérer le retrait de molécules laissant les cultures sans protection. Elle instaure des circuits financiers complexes et coûteux.


Pire, le plan proposé nous conduira à l’inverse de ces objectifs. Il continuera d’aggraver le déclin de l’agriculture française, l’une des plus vertueuses au monde aux niveaux environnemental, sanitaire et social.


Nous importerons de plus en plus de denrées venues de pays qui ne respecteront aucune de ces normes. Au-delà de notre autonomie alimentaire, c’est le combat et le défi de l’environnement que nous aurons perdus.


Réussir ensemble


Notre appel n’est pas un refus dogmatique du progrès, bien au contraire. Nous disons oui à un nouveau plan Écophyto, mais dans le respect du savoir-faire des agriculteurs et des acteurs de la filière. Nous sommes engagés depuis longtemps et nous continuerons à l’être pour une agriculture plus respectueuse de la santé et de l’environnement.


Nous proposons de développer la recherche et l’innovation opérationnelles pour identifier des solutions viables et innovantes. Ce doit être la priorité. Nous préconisons des dispositifs simples et efficaces pour conduire l’ensemble des productions et des filières à l’évolution des pratiques, loin des dogmatismes. Nous demandons une communication réaliste et positive sur le métier d’agriculteur. Il s’agit d’un appel au pragmatisme. L’exemplarité ne se mesure pas à l’affichage d’ambitions, mais sur l’efficacité des résultats.»

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,