Pas mieux que prévu en moyenne et hétérogénéité record
Démarrée plus tôt que d’habitude, la moisson sur le secteur Valfrance se déroule pour le mieux. Les différentes cultures se récoltent les unes après les autres, dans un enchaînement idéal.
Selon Hugues Desmedt, responsable collecte, «la moisson se déroule dans un climat beaucoup plus apaisé qu’en 2019. Certes, il a eu peu de précipitations mais les températures, moins élevées que l’année dernière, n’ont entraîné que quelques départs de feu, rapidement maîtrisés.»
Même constat à l’Ucac où les quelques débuts d’incendie se sont produits fin juin lorsque les températures étaient caniculaires, sans comparaison avec l’année passée.
Pour Thierry Dupont, président de la coopérative Agora, il s’agit de l’année de tous les excès : «c’est une moisson sous le signe de l’hétérogénéité. On a eu une pluviométrie très hétérogène depuis fin février, et des conditions automnales qui ont été aussi très particulières.» Au sein d’une même exploitation, au sein d’une même région, la qualité du rendement va être du simple au double en fonction de la qualité de la terre, d’une date de semis, du précédent…
Orges d’hiver
Chez Valfrance, la récolte est presque terminée et les rendements sont hétérogènes comme jamais, c’est le grand écart, entre 30 et 80, voire 100 quintaux par hectare.
Beaucoup de paramètres ont influencé ces différences au final : type de sol, qualité du semis, précipitations… Reste une qualité exceptionnelle : bon calibrage, protéines satisfaisantes.
La récolte des escourgeons est terminée à l’Ucac, pour une moyenne décevante, probablement entre 60 à 65 q/ha. Néanmoins, Denis Grison, le directeur, constate une bonne qualité, notamment en orge brassicole.
Chez Agora, pour les orges d’hiver, c’est inférieur à l’année dernière et certainement légèrement inférieur à la moyenne des 5 dernières années. L’estimation va de 45 quintaux à 90 quintaux. Les orges brassicoles d’hiver ont une qualité correcte avec des calibrages et un taux de protéines corrects qui vont correspondre aux attentes des malteurs. Les pois d’hivers sont quant à eux décevants...
Colza
Valfrance enregistre des rendements allant de 10 à 50 q/ha. Les terres légères qui n’ont reçu que peu de précipitations ont subi des décrochages.
Grosse déception sur le secteur Ucac. Avec une levée difficile, des problèmes d’insectes, un gel tardif sur les inflorescences, une floraison tardive et un manque d’eau, les colzas ont été pénalisés tout au long de la campagne. Même s’il reste encore 20 à 30 % des surfaces à récolter, le rendement devrait s’établir entre 25 et 30 quintaux/ha, avec des variations de 10 à 45 q/ha.
Consolation sur le secteur Ucac, les pois d’hiver dont les rendements devraient tourner autour de 40 à 45 q/ha.
Blé
La moitié des blés était récoltée en ce milieu de semaine chez Valfrance avec, là encore, des écarts de rendements, de 40 à 115 q/ha. La qualité est excellente : temps de chute Hagberg entre 270 et 380, PS de 78 ou 79, plus de 11 de protéines, sans doute 11,3 ou 11,4. Hugues Desmedt est rassuré sur la qualité, en dépit du nombre d’épis insuffisant. Il se montre plus inquiet sur les orges de printemps dont la récolte n’a pas démarré : «Finalement, pour ce que qui est récolté, nous devrions être juste en dessous de la moyenne quinquennale, malgré la forte hétérogénéité pour toutes les cultures.».
Moins de la moitié des blés étaient récoltés sur le secteur Ucac et les premiers échos font état de rendements particulièrement hétérogènes. Denis Grison espère finir avec une moyenne de 80 à 85 q/ha sur la coopérative. La qualité est quand même au rendez-vous, avec un taux de protéines autour de 11,3. «Les blés étaient assez clairs et les agriculteurs ont ajusté leur fertilisation azotée sur des rendements prévisionnels inférieurs à ce qu’ils sont, ce qui cause un léger déficit en protéines.»
Les orges de printemps ne devaient pas cartonner non plus, essentiellement à cause du manque d’eau qui a entraîné des levées hétérogènes et des parcelles dont la maturité sera inégale. «C’est une forte incertitude en ce qui nous concerne» conclut Denis Grison.
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