L'Oise Agricole 28 septembre 2023 a 09h00 | Par JG

Nouveau désaccord sur l'indicateur beurre-poudre

La publication de l'indicateur de la valorisation beurre-poudre prend du retard, car le collège des producteurs exige des explications sur l'écart important avec l'indicateur allemand. Un non-sens pour les laiteries.

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L'indicateur de la valorisation beurre-poudre crée de nouvelles dissensions au sein de l'interprofession laitière (Cniel) : sa publication pour le mois de septembre, qui devait intervenir cette semaine, pourrait être retardée faute de validation par le collège des producteurs. Celui-ci avait donné son accord pour l'actualisation, sous réserve qu'un cabinet indépendant valide «la robustesse de la méthodologie» employée.

Pour rappel, l'indicateur beurre-poudre est utilisé comme référence dans les accords-cadres conclus entre les laiteries et les organisations de producteurs. Il intègre notamment les coûts de transformation des industriels. Et c'est cette composante «coût de transformation» de l'indicateur qui pose actuellement problème. La mise à jour de sa méthodologie de calcul, qui n'avait pas été réalisée depuis 2012, suscite actuellement des remous. «Les conclusions sont arrivées la semaine dernière», explique le trésorier de la FNPL et administrateur du Cniel, Yohann Barbe.

Les données communiquées par les laiteries sur leurs coûts de transformation pour l'année 2022 ont été «certifiées». Mais, le cabinet «n'explique pas le décalage avec l'indicateur allemand et d'autres indicateurs européens», regrette Yohann Barbe. Les producteurs demandent que ce point soit éclairci.

«Une instrumentalisation politique»

Le président du Cniel, et de la FNPL, Thierry Roquefeuil indique qu'il «discute avec les différents collèges pour faire avancer le sujet». «Il faut expliquer aux producteurs pourquoi il y a autant d'écart avec l'indicateur allemand. Historiquement, l'écart est d'environ 15-20 EUR. Là, il est de 60 EUR», affirme-t-il. La situation pourrait évoluer à l'issue du conseil d'administration de l'interprofession, la semaine prochaine.

Du côté des laiteries «privées», la position des producteurs agace. «On ne sait pas comment est calculé l'indicateur allemand et la nouvelle méthodologie est beaucoup plus robuste que celle de 2010», rétorque François-Xavier Huard, le président-directeur général de la Fnil. Il dénonce «une instrumentalisation politique au moment où certains de nos adhérents sont en médiation et utilisent cet indicateur».

«Il n'y a aucun lien avec des négociations en cours», conteste Yohann Barbe. Fin août, la principale association d'organisations de producteurs livrant à Lactalis, l'Unell, a sollicité une médiation faute d'accord avec l'industriel sur le prix du lait pour cet été. Un accord a finalement été trouvé après l'intervention du médiateur des relations commerciales agricoles, ont annoncé les producteurs.

L'Unell et Lactalis trouvent un accord

«Sous l'impulsion du médiateur», l'Unell et Lactalis sont parvenus à un accord sur le prix du lait pour l'année 2023, informe l'association d'organisations de producteurs dans un communiqué du 21 septembre. Le prix annuel négocié est de 429 EUR/1 000 l en moyenne. Début juillet, l'Unell a activé la clause de sauvegarde prévue dans l'accord-cadre signé entre les deux parties, puis a sollicité fin août le médiateur des relations commerciales agricoles.

En conséquence, le prix du lait payé en juillet, août et septembre a été équivalent à la moyenne des trois mois précédents, soit 425 EUR/1 000 l. Il sera en baisse sur les trois derniers mois de l'année. Les producteurs estiment que «la forte diminution des cotations des produits ingrédients» pesait lourdement sur le résultat de la formule de prix.

Au final, le prix négocié s'établit de 15 à 17 EUR supplémentaires/1 000 l que le prix issu de la formule. «C'est en restant fortement mobilisée que l'Unell est parvenue à faire évoluer la position du groupe Lactalis qui souhaitait initialement un prix 2023 identique à 2022», affirme l'association d'OP. Sur l'année, le prix est en hausse de 5 EUR/1 000 l par rapport à 2022. «Malgré cet accord, les prix du quatrième trimestre 2023 seront en décalage par rapport aux besoins des éleveurs», regrette cependant l'Unell.

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