«La MSA prend soin de ses adhérents» a martelé Katie Houtot, directrice générale de la MSA Picardie, dans un discours qui s'est voulu offensif, lors de la présentation du rapport d'activité. «Elle est le seul organisme démocratique, où les administrateurs détiennent un vrai pouvoir.»
Selon la directrice, la crise agricole du début d'année 2024 a révélé tout l'intérêt de faire perdurer le régime de protection sociale spécifique au monde agricole. «Qui anime les territoires ruraux hormis la MSA ?» a-t-elle interrogé. Pour ce faire, elle exhorte les jeunes agriculteurs à cesser de mettre leurs enfants sous le régime général.
Dans la même veine, le président Antoine Niay a quant à lui rappelé le rôle d'influence joué par la MSA auprès des pouvoirs publics. «Est-ce-que la voix des 400.000 agriculteurs serait entendue s'ils étaient sous le même régime que 40 millions de gens ?» Et de souligner à quel point le MSA «permet de maintenir le lien social dans nos communautés et d'éviter les divisions qui font malheureusement l'actualité.»
Son premier vice-président, Thierry Manten, ne dit pas autre chose : «Nous sommes à un tournant décisif de notre histoire. Il faut pérenniser le régime de protection sociale agricole.»

Préparer les élections
Cette année, l'assemblée générale revêt un caractère particulier en tant que dernière du mandat. L'an prochain, se dérouleront de nouvelles élections, décalées en raison des élections des Chambres d'agriculture, mais dont les campagnes seront concomitantes.
La MSA Picardie s'inquiète d'ailleurs de trouver de nouveaux candidats.
Le président nouvellement élu de la Caisse centrale de la MSA, Jean-François Fruttero, n'a pas voulu cacher les difficultés rencontrées par l'organisme  : «Il y a un fossé qui s'est creusé entre nos ressortissants et le mutualisme. Il est nécessaire de rappeler d'où nous venons, ce qui nous singularise. Et de marteler que nos délégués sont légitimes sur leur territoire.» Selon lui, la réussite de ces élections passe par le taux de participation, «qui sera regardé par nos institutions de tutelle et qui permettra d'inscrire notre organisme dans le temps.»