Mercredi 31 janvier, Lin 2000 organisait son assemblée générale à Daméraucourt. L’occasion de dresser le bilan des récoltes 2016 et 2017 et d’annoncer les bons résultats de la coopérative.
Mercredi 31 janvier, Lin 2000 organisait son assemblée générale à Daméraucourt. L’occasion de dresser le bilan des récoltes 2016 et 2017 et d’annoncer les bons résultats de la coopérative.

en Jumel, le président, avait le sourire aux lèvres en ouvrant l’assemblée devant une salle comble. Il rappelait les grandes lignes des deux précédentes récoltes et le fait que, même si la fibre reste l’activité principale de la coopérative, le lin oléagineux représente quand même 30 % du chiffre d’affaires, pourcentage en augmentation. 2016 a été marquée par une météo très éprouvante : un début d’hiver doux, les premiers semis de lin dès mars, des intempéries et la majorité des semis en avril, avant les précipitations exceptionnelles de mai et juin qui ont versé les lins. Heureusement, confiait Nicolas Defransure, le directeur de la coopérative, 80 % étaient redressés à l’arrachage, lequel s’est déroulé deuxième quinzaine de juillet. Les résultats finaux de la récolte 2016 ont été bons (voir schéma) mais variables selon les secteurs de la coopérative (voir carte). La variété Christine a donné de bons résultats et Novea, nouvellement inscrite, sera à développer en 2018.
Le prix moyen 2016 est de 2,07 €/kg de fibre, en baisse de 15 % par rapport à 2015 du fait d’un classement qualitatif moindre (types 3, 4 et 4+ contre 4, 5 et 5+ en 2015).
2017, excellente année, mais pas partout
Même si la commercialisation n’est pas terminée, les résultats techniques sont là et ils sont excellents (voir schéma). Les reliquats étaient importants sortie hiver, les lins ont vite et bien poussé. De l’eau est arrivée à point nommé en août, provoquant le rouissage. Malheureusement, ces pluies ont été mal réparties et les zones Est n’en ont pas profité. Certains lins n’ont même pas été récoltés. D’autres, au contraire, n’étaient pas tout à fait secs à la récolte.
La coopérative a enregistré des déchets plus importants et a augmenté le tri de la récolte afin d’assurer une bonne image auprès des clients. D’ailleurs la vitesse de travail s’en est ressentie : 2.367 kg/h en 2017 contre 2.491 kg/h en 2016. En 2017, ce sont les variétés Filéa, Sophie, Lisette puis Christine qui ont tenu le haut du pavé.
Chiffres
La récolte 2016 a généré une recette moyenne de 2.492 €/ha (frais de teillage déduits). 52 adhérents sont au-dessous de cette moyenne, 70 sont au-dessus. Pour information, 2017 devrait générer une recette supérieure, à 2.606 €/ha.
L’activité semences, dont 97 % se fait en lin oléagineux, représente 35 % du chiffre d’affaires et le challenge pour 2018 est de créer un véritable pôle semences, en partenariat avec le GIE Linea, au sein de Lin 2000. Les graines de lin sont un produit phare de la démarche Bleu Blanc Cœur (voir encadré) et elles bénéficient d’un meilleur prix et la volonté est claire de produire plus de graines, essentiellement en lin oléagineux d’hiver, pour l’alimentation animale et humaine.
Côté chauffage, l’année 2016 a été marquée par l’incendie d’un filtre à manche qui a causé 6 semaines d’arrêt. 30 % d’anas en moins ont été brûlés
Enfin, pour le teillage, des investissements ont été réalisés sur l’exercice 2016-2017. Une teilleuse a été modernisée pour 545.000 €, ce qui a entraîné une augmentation de la vitesse de passage (+ 400 kg/h) et a donné d’excellents résultats. Pour 2017, l’amélioration de la lignée étoupes a été réalisée avec l’achat d’une presse neuve pour 144.000 €. Le retour sur investissement a été particulièrement rapide (7 mois !) car l’amélioration du travail des étoupes a permis de vendre ces dernières 15 centimes de plus. Des investissements utiles et rentables qui permettent à la coopérative d’aligner d’excellents résultats. Avec un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros, des investissements augmentés, et un bénéfice de presque 700.000 euros, 200.000 euros de provision pour ristourne, la coopérative se porte bien, son équilibre financier s’améliore avec des capitaux permanents à hauteur de 5 millions d’euros.
Sébastien Jumel mettait en avant ces excellents résultats dans son rapport moral : «C’est la politique du conseil d'administration de consolider les fonds propres de la coopérative et de provisionner des capitaux pour ses adhérents afin d’aborder l’avenir avec une certaine sérénité.»
La demande en fibres de lin est forte, l’offre juste suffisante et les stocks nuls maintiennent les prix de filasse à un niveau élevé, assurant un bon revenu aux hectares de lin. Il faut veiller à ne pas déséquilibrer ce marché et une importante réflexion est sans doute à mener au sein de la filière pour mettre en place des outils de régulation pour éviter les crises. C’est dans doute par là que se poursuivra le succès de la petite fleur bleue.
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