L'Oise Agricole 28 mars 2024 a 08h00 | Par M.R

Matignon cherche des mesures de «sortie de crise»

Le rendez-vous entre l'Élysée et les syndicats agricoles a finalement été reporté. La FNSEA espère une rencontre «dans les premiers jours d'avril». D'ici là, Matignon continue de discuter avec les organisations agricoles pour trouver des mesures de «sortie de crise».

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Pour Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, «les conditions pour sortir de la crise agricole ne sont pas réunies», mais refuse que la responsabilité soit portée sur les syndicats.
Pour Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, «les conditions pour sortir de la crise agricole ne sont pas réunies», mais refuse que la responsabilité soit portée sur les syndicats. - © fnsea

À une semaine du congrès de la FNSEA, que doit clore le ministre de l'Agriculture le 28 mars, le syndicat majoritaire et les Jeunes agriculteurs ont exposé le 19 mars cinq «blocs» de priorités au Premier ministre Gabriel Attal, qui les recevra à nouveau lundi 25 mars le soir, a annoncé le président de la FNSEA Arnaud Rousseau à l'issue de son entre-tien à Matignon. La réunion du 19 mars s'est tenue après le re-port d'une rencontre prévue avec le président Emmanuel Macron, qui devait achever la séquence des manifestations agricoles de fin janvier-début février et des tensions qui ont émaillé sa visite au Salon de l'agriculture. «Ce qui se profile, c'est que l'on puisse rencontrer le président de la Ré-publique pour essayer de sortir de cette crise dans les premiers jours d'avril», a indiqué le président de la FNSEA en conférence de presse le 20 mars. Arnaud Rousseau avait annulé le rendez-vous, expliquant que «les conditions pour sortir de la crise agricole [n'étaient] pas réunies», mais refusant de «faire porter aux syndicats cette responsabilité». Il visait des propos rapportés par la presse, selon lesquels les pouvoirs publics auraient fustigé des «syndicats incapables de se mettre d'accord sur quatre ou cinq mesures fortes». Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les syndicats devaient «se mettre d'accord sur une feuille de route, 4-5 grands objectifs ou revendications» : «Tant que ce n'est pas le cas, une réunion (avec Emmanuel Macron, ndlr) n'aurait pas de sens.»

Confusion à Matignon

Cette ultime phase de concertation se déroule dans une relative confusion. La dernière réunion des syndicats agricoles à Matignon le 11 mars n'a pas été interprétée de la même façon par les participants. Que Gabriel Attal ait souhaité aboutir à «quatre ou cinq mesures» à transmettre à l'Élysée, qui pour-raient conclure la séquence de manifestation ouverte fin janvier, tous l'avaient bien compris à l'issue de la réunion ; mais cette synthèse devait-elle être faite par les syndicats eux-mêmes ou par Matignon ? Le doute subsiste. L'un des syndicats avait même com-pris que Matignon attendait que les syndicats se mettent d'accord entre eux durant la réunion - ce qui ne fut manifestement pas le cas.

Chacun des syndicats a successivement présenté ses propres propositions, s'accordent les participants dans leur récit. Et aucun mot d'ordre n'a été don-né en fin de réunion pour que les organisations agricoles se mettent d'accord entre elles en vue d'un prochain rendez-vous à l'Élysée ou à Matignon. «Que les gens découvrent que les syndicats agricoles ont des positionnements différents m'étonne», a réagi Arnaud Rousseau. «Le sujet, pour nous, c'est surtout l'exécution des soixante-deux mesures.» Arnaud Rousseau se dit toutefois prêt, sur le principe, à une discussion entre les syndicats, tout en prévoyant que ces échanges achopperaient sur la question des produits phytosanitaires. Lors du second rendez-vous, le 19 mars, le responsable de la FNSEA a précisé qu'il attendait un calendrier et des arbitrages sur l'élevage, les moyens de production (eau et pesticides, ndlr), la compétitivité, la trésorerie, et les retraites. Sur le sujet des re-traites, la FNSEA a quitté la dernière réunion à Matignon, devant l'annonce d'un possible report de deux ans de la mise en oeuvre de la réforme des vingt-cinq meilleures années (voir dans ce numéro). Dans un entretien publié le 19 mars dans Les Échos, Arnaud Rousseau a précisé la position de la FNSEA sur les prix plancher : «Nous voulons que les indicateurs de coûts de production interprofessionnels soient à 75 % pris en compte dans les calculs de prix.»

En matière de trésorerie, Arnaud Rousseau expliquait, la semaine dernière attendre des mesures supplémentaires pour les profils d'agriculteurs qui ne pourraient pas bénéficier des prêts bonifiés annoncés fin février : «Pour les exploitations en situation délicate, l'État doit entrer en action pour accompagner la restructuration, soit par des prêts supplémentaires, soit une prise en charge de cotisation - sur ce dernier point, il faut aller plus loin que le budget annuel actuel de la MSA», plaide l'agriculteur.

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