Logement et urbanisme, un enjeu vital pour le département
Le 14 novembre, la 4e édition de l'Oise rurale a réuni près de 300 maires. Toutes les communes de moins de 3500 habitants ont été conviées pour échanger autour de la ruralité et notamment du logement et du maintien à domicile des personnes âgées.
Après la sécurité, le 3e âge, la gestion de l'eau ou la vidéoprotection, le thème de cette année était le logement en milieu rural. Pour cette 4e édition, le Conseil départemental avait choisi la petite commune de Saint-Germer-de-Fly comme point de rendez-vous.
La première table ronde de l'après-midi était consacrée au logement et à l'urbanisme, un thème qui avait déjà été évoqué en 2016. Force est de constater qu'il est toujours difficile pour les maires de développer le territoire en composant avec des règles d'urbanisme toujours plus draconiennes. Sans compter les contraintes qui pèsent sur les bailleurs sociaux, lorsqu'il s'agit de construire des petits programmes de logements locatifs, mais aussi parfois, des locaux commerciaux. Les contraintes sont souvent la conséquence de décisions prises loin du terrain et des préoccupations des administrés. «Tout le monde est d'accord pour préserver les terres agricoles ! Il faut construire. Les maires ne veulent pas de villages dortoirs. Nos villages n'ont pas vocation à n'être que les poumons verts des villes : on doit pouvoir y vivre, accéder à des commerces et des services de proximité, et y vieillir sereinement, comme cela a toujours été le cas. C'est dans cette optique que nous avons notamment déployé le premier réseau internet fibré d'Europe en secteur rural. De plus, nous mettrons en place, dès le vote du budget 2020, une bonification pour la création de petits programmes locatifs sociaux en zone C. Pour permettre aux bailleurs de l'Oise de répondre aux besoins, nous apporterons 8.000 EUR supplémentaires par logement. Un bonus qui reviendra tripler ou quadrupler le niveau actuel de l'aide départementale. C'est, semble-t-il, le prix à payer pour compenser le désengagement de l'État dans les territoires ruraux, et tenir compte des surcoûts des petites opérations de moins de 25 logements. Nous continuerons à garantir les emprunts des bailleurs pour ces opérations ; c'est une aide discrète, mais absolument pas négligeable qui leur permet d'éviter des frais supplémentaires», explique Nadège Lefebvre, présidente du Conseil departemental de l'Oise.
«Si on ne s'agrandit pas, on meurt...»
résume Philippe Tourte, maire de Plainval, 400 habitants. Pour les petites communes rurales, la construction de logements destinés à la location ou à l'accession à la propriété est un enjeu pour le dynamisme. Il permet de garder les jeunes sur la commune, d'accueillir de nouvelles familles et de conserver école, services et commerces. Cependant, la création de nouveaux logements est un processus particulièrement laborieux comme l'ont confirmé l'ensemble des participants de la table ronde.
Philippe Tourte craint pour le maintien de son école communale. De même, le maire de Néry, 660 âmes, se plaint d'un chemin semé d'embûches. Ici, un programme de 24 logements a pris deux ans de retard à cause d'un recours des riverains. Et sans une aide exceptionnelle de 260.000 euros du Conseil départemental, l'Opac aurait peut-être dû abandonner le projet.
«Force est de constater qu'il est toujours plus difficile pour vous, maires, de développer votre territoire en composant avec des règles d'urbanisme toujours plus draconiennes et des contraintes qui pèsent sur les bailleurs sociaux, nos partenaires naturels, lorsqu'il s'agit de construire des petits programmes de logements locatifs, mais aussi parfois, des locaux commerciaux», a souligné Nadège Lefebvre.
Pour François Bouvier, responsable du service logement à la direction départementale des territoires de l'Oise, «peu de projets sont proposés. Au final, le constat est que la faute est au système de zonage décidé par l'État. Tandis que des sommes énormes sont dépensées dans les secteurs tendus pour les rénovations. Par contre, les aides dans les campagnes n'arrivent qu'au compte-gouttes. De plus, quand les loyers ne sont pas suffisamment hauts, les bailleurs hésitent à s'engager.» estime-t-il.
La majorité des élus locaux ressentent un sentiment de frustration et de désespoir envers l'État. Pour Dominique Cordier, maire de Bresles, «tout est fait pour ne pas augmenter la population en milieu rural, mais accroître celles des villes».
Arnaud Dumontier, vice-président du Département en charge du logement et président de l'Opac, voit «une vision trop budgétaire du ministère. Je constate un desserrement du carcan des agréments.» Mais le Conseil départemental a assuré de se battre pour faire vivre la ruralité !
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