Les vergers de Sennevières à l'heure écoresponsable
L'exploitation familiale, vieille de trois générations, tente de répondre à la demande agro-alimentaire en utilisant les techniques les plus innovantes pour limiter les interventions humaines.
Depuis qu'il a repris l'exploitation d'arbres fruitiers à Chèvreville qui fut celle de son grand-père, puis de son père, Alexandre Prot, aujourd'hui à la tête de 90 ha, a développé des circuits courts et fait le choix de variétés adaptées au terroir. Restait à limiter l'intervention humaine et l'utilisation de produits phytosanitaires.
«Ramener la vie»
Et les alternatives aux produits chimiques ne manquent pas sur le domaine. 30 ruches sont en permanence sur le verger afin de bénéficier d'une excellente pollinisation. La présence de mésanges est favorisée grâce à plusieurs dizaines de nichoirs pour réguler les populations d'insectes (un couple de mésanges consomme jusqu'à 10.000 insectes entre la nidification et l'envol des petits).
Quatre kilomètres de haies mellifères ont été plantés pour abriter des insectes auxiliaires comme les coccinelles, les syrphes, qui se nourrissent des ravageurs de cultures (pucerons, acariens). «Plutôt que d'enlever la vie, on voit les choses autrement : ramener la vie, laisser les insectes auxilaires détruire les insectes ravageurs. Laisser faire la nature», précise Alexandre Prot. Pour lutter contre le vers de la pomme, larve d'un papillon de nuit appelé carpocapse, de petits diffuseurs de phéromones sont accrochés dans les arbres et répandent l'odeur de la femelle dans le verger. Cette technique, dite de confusion sexuelle, désoriente les mâles, qui ne parviennent plus à retrouver les femmelles. Et sans accouplement, pas larve... Plusieurs stations météorologiques connectées ont été installées pour connaître en temps réel les risques de maladies (notamment la tavelure, principale maladie des pommiers) et létat hydrique des sols pour ajuster les apports en eau au strict nécessaire.
Avec l'aide de Stock CO2, opérateur de compensation carbone, le projet de l'entreprise obtient le label bas carbone et reçoit le soutien du groupe Butagaz, engagé dans l'accompagnement de projets à impact positif sur le climat. «Ce projet, comme 5 autres sites concernés par la transition énergétique de proximité, a été choisi par un vote des salariés de Butagaz», tient à souligner Anne-Stéphanie Pierry, directrice de communication et RSE de Butagaz. «Le soutien de Butagaz est un gage de crédits supplémentaires pour notre démarche d'agroécologie», ajoute Alexandre Prot.Motivé et ambitieux, le chef d'entreprise ne compte pas s'arrêter en si bon chemin (vert) : «Nous souhaitons installer des panneaux photovoltaïques en complément de nos ressources d'énergie et passer en autoconsommation sur le domaine».
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