Les apiculteurs réclament les calamités
À l'initiative de Benoît Minart, apiculteur professionnel à Gouy-les-Groseillers et président de la section apicole de la FDSEA de l'Oise, une réunion était organisée avec les services de l'État, la Région, le Département et la profession agricole pour alerter sur les pertes subies par les producteurs de miel.
Accompagné par ses collègues Dominique Charpentier, apiculteur à Thiescourt et membre de Chambre d'agriculture, et Pierre Lamette, apiculteur à Lachapelle-Saint-Pierre, Benoît Minart a fait le constat de l'année 2021 qui sera catastrophique. La production sera vraisemblablement en chute de 75 % et le miel récolté sera trop humide, nécessitant un séchage pour sa conservation. «Mes 1.400 ruches menées en extensif avec mon épouse Mélanie produisent environ 30 tonnes par an. Cette année, si nous faisons 10 tonnes, nous serons satisfaits», expose le jeune producteur. La faute aux conditions météorologiques de l'année. Car les gels tardifs n'ont pas que touché les arbres fruitiers, mais aussi les acacias dont les fleurs permettent de produire un miel recherché et bien valorisé par les apiculteurs. Pas de miel de printemps donc. Quant au miel d'été, il ne sera pas abondant à cause des pluies qui ont diminué les floraisons. «D'habitude, nous ajoutons des hausses à nos ruches pour que les abeilles puissent stocker le miel qu'elles produisent. Cette année, c'est inutile. Il y aura peu de miel de tilleul, spécialité picarde», se désolent les apiculteurs. La FDSEA de l'Oise demande ainsi le soutien des pouvoirs publics et des collectivités. En réponse, avec l'appui de Jean-Paul Vicat, sous-préfet de Compiègne, Claude Souiller et Agnès Cochu, de la DDT, ont proposé d'essayer de monter un dossier calamités agricoles comme cela a été fait dans d'autres départements. Cette procédure pourrait même être conduite au niveau des cinq départements des Hauts-de-France. Pour cela, une commission d'enquête pourrait se réunir en septembre pour ensuite soumettre le dossier au comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA) qui examine les demandes au niveau national.
Les collectivités en appui
Benoît Biberon, nouveau chargé de l'agriculture du Conseil départemental de l'Oise et dont c'était la première sortie à ce titre, s'est montré attentif au sort des apiculteurs professionnels, tout comme Denis Pype pour la Région. Leur appui pourrait intervenir en complément des calamités agricoles si celles-ci sont décrétées et que les banques, dont le Crédit agricole Brie-Picardie, soutiennent les trésoreries des producteurs.
En France, seul le miel de lavande semble tirer son épingle du jeu et Brice Hamot, des établissements Lerouge, fournisseurs de matériels pour l'apiculture, confirme que c'est toute la filière qui est touchée, professionnels comme amateurs. Rappelons que sur les 62.000 possesseurs de ruches répertoriés en France, seuls 2.500 sont professionnels, qui assurent les 2/3 de la production française, soit 35.000 tonnes, la moitié de la consommation nationale. Bien entendu, si elle était mise en place, seuls les apiculteurs professionnels pourraient bénéficier de la procédure des calamités agricoles qui exige des preuves de perte de chiffre d'affaires et une comptabilité au réel. Affaire à suivre en septembre où les structures présentes ont prévu de se revoir.
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