Les ambitions de Noriap pour Cocorette
Le groupe coopératif Noriap a annoncé le 18 mars le renforcement de sa présence dans le capital du groupement Cocorette.
Pour les 600 éleveurs sous contrat avec Cocorette, cela ne devrait pas changer grand chose. En revanche, l’augmentation de la participation du groupe coopératif Noriap dans le capital du groupe Cocorette sera doute pour le spécialiste de l’oeuf alternatif un accélérateur de développement. Noriap en détenait jusqu’alors 33 % et devient depuis quelques jours l’actionnaire majoritaire en restant discret sur le montant de sa participation. Désormais filiale de Noriap, l’activité de Cocorette pourrait bien ne pas passer pas inaperçue dans les futurs rapports d’activité et financier du groupe coopératif, et pour cause : «Cocorette, c’est un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros en 2019 et un effectif d’une centaine de 100 salariés, rappelle ainsi Damien François, directeur de Noriap,. L’impact n’est donc pas négligeable». L’entreprise Cocorette compte 6 sites de conditionnement (Doullens, Breteuil, Arras, Valence, Montauban, Nancy) et une casserie d’oeufs en Bretagne pour une production contractualisée d’oeufs de 700 millions, dont 80% d’oeufs alternatifs (oeufs plein air, oeufs bio et oeufs Label Rouge).
Un milliard d’oeufs produits d’ici 3 ans
Milieu de semaine, la direction du groupe coopératif Noriap estimait que cette prise de participation doit «donner au groupe Cocorette les moyens financiers d’assurer son développement, pour parvenir à une commercialisation de l’ordre d’1 milliard d’oeufs sous 3 ans, sur un marché de la GMS qui bascule de plus en plus vers les oeufs alternatifs (…) L’ambition est de constituer au côté de Pascal Lemaire un socle actionnarial coopératif diversifié intégrant les différents acteurs régionaux de production». Autrement dit, Noriap n’exclut pas désormais d’inviter d’autres acteurs coopératifs en France à le rejoindre au sein du capital de Cocorette afin de faire de Cocorette «une marque nationale», avec des relais locaux de production. Explications de Damien François : «L’idée de Noriap est de créer une filière oeufs complète au niveau national, ce que nous pouvons désormais faire puisque nous sommes déjà présents dans l’alimentation pour poules pondeuses avec Novial».
Diversification et résilience
Pour honorer le plan de production d’un milliard d’oeufs prévu par Noriap pour Cocorette, le groupe coopératif pourrait aussi proposer à ses propres adhérents de se lancer dans la production : «Pour atteindre cet objectif, il est clair que nous aurons besoin de nouveaux éleveurs, assure Damien François. Cela peut être une opportunité de diversification pour certains de nos agriculteurs adhérents». Pour Noriap, il s’agit d’une manière de poursuivre sa stratégie de diversification : «Nous continuons à développer de nouvelles activités économiques tant que cela peut apporter de la résilience à la coopérative, de la valeur ajoutée pour nos adhérents et qu’il y a un lien avec nos activités traditionnelles», assure son directeur.
A la tête de l’entreprise Cocorette, aucun changement n’est prévu : «Pascal Lemaire continue de porter ce projet», indique Noriap. «Il conserve un certain nombre de parts dans l’entreprise et reste à la tête de l’entreprise parce qu’il a une vraie compétence commerciale et encore des projets à mener», conclut Damien François.
En GMS, la demande en oeufs coquille reste élevée
Au même titre que d’autres produits de première nécessité, les Français se sont rués sur les oeufs depuis l’annonce du confinement lié au coronavirus : «Les magasins ont augmenté leurs commandes aux centres d’emballage d’environ 60% la semaine dernière (semaine du 16 mars)», explique Maxime Chaumet, secrétaire général du CNPO (interprofession), le 23 mars. D’après lui, les distributeurs prévoyaient des hausses de «15 à 20%» cette semaine. Ce niveau de consommation ne pose pas de souci d’approvisionnement même s’il se maintient, d’après le CNPO : «On a réussi à tenir le choc à + 60 % malgré un peu d’absentéisme». De leur côté, les entreprises spécialisées dans les ovoproduits pour la restauration (oeufs durs écaillés, omelettes, etc.) «ont souffert», constate M. Chaumet : «Certaines ont perdu 80% de leur chiffre d’affaires.» Les ovoproduits déjà fabriqués au moment de la fermeture des restaurants sont perdus et doivent être détruits, car leur DLC est très courte. Quant aux oeufs qui entrent dans le circuit, ils peuvent être basculés vers l’industrie, qui bénéficie d’une «demande soutenue en pâtisseries, viennoiseries et pâtes». Un report qui ne compense pas les volumes perdus en RHD.
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