Le dynamique secteur des entreprises du paysage en Hauts-de-France
L'assemblée générale de l'Unep Hauts-de-France s'est déroulée cette année à Compiègne sous la présidence de Jean-Luc Gardien dont le mandat venait à expiration. Des entrepreneurs passionnés, en pleine dynamique depuis quelques années, et qui doivent aussi relever de nombreux défis.
«C'est le seul secteur du végétal qui peut se targuer d'être en hausse avec une croissance continue depuis quelques années. Les entrepreneurs ont le sourire, mais cela n'occulte pas les points de vigilance», annonce Jean-Luc Gardien, le président de l'Unep Hauts-de-France, avant de lister les dossiers du moment : la transition écologique, l'adaptation nécessaire aux demandes du marché, les difficultés de recrutement, l'innovation et la capacité à aller de l'avant. Citons, parmi les satisfactions des entrepreneurs, l'amélioration des conditions de travail des salariés du secteur, mais aussi le constat que les chefs d'entreprise oublient souvent leur propre santé. Une conférence et une table ronde étaient programmées sur ce sujet.
En attendant, retour sur l'activité 2023, très riche en actions. D'abord, malgré la hausse du coût de l'énergie, les entreprises du paysage ont vu leur chiffre d'affaires et leur nombre augmenter : 7,7 milliards d'euros au niveau national, pour 32.450 entreprises et 132.100 actifs recensés.
Du vert
Que ce soient les commandes du privé, des collectivités ou des particuliers, toutes ont augmenté. Les Français ont un fort attrait pour le végétal, qu'ils jugent important à 94 %. D'où l'engagement des entreprises du paysage dans la transition écologique : zéro phytos, la volonté de renaturer les villes (Amiens est la seule ville de la région dans le top 10 des villes les plus vertes), la lutte contre les espèces exotiques envahissantes, la gestion de la ressource en eau...
Sur tous ces aspects, l'Unep Hauts-de-France accompagne ses adhérents et les défend face à des décisions administratives inadaptées. Ainsi, dans l'Oise, avec les arrêtés sécheresse de l'année, les paysagistes s'étaient vu interdire l'arrosage de leurs végétaux. Leurs représentants ont obtenu des dérogations pour les jeunes plants puissent être arrosés.
Parallèlement, des kits de communication sont proposés et des fiches techniques relatives à la gestion de l'eau ou l'élagage, la taille des haies sont éditées et distribuées aux adhérents.
L'Unep Hauts-de-France travaille en partenariat avec la MSA sur la prévention des risques au travail des salariés du secteur, avec les établissements scolaires pour valoriser les métiers du paysage auprès des jeunes. Car le secteur manque de bras. 39 % des entrepreneurs de la région n'ont pas trouvé à embaucher. Des visites d'entreprises sont proposées aux jeunes, certains apprentis portent les couleurs des Hauts-de-France dans des concours, notamment les World skills ou le concours national de reconnaissance des végétaux auquel certains entrepreneurs ont participé.
Un important travail a été réalisé autour de l'attractivité des métiers avec une revalorisation des salaires, la prise en charge à 60 % de la mutuelle par l'employeur, la création d'une épargne salariale et d'une retraite complémentaire obligatoire avec le groupe Agrica, à laquelle toutes les entreprises n'ont pas encore souscrit.
Être reconnus
Au niveau national, et c'est Laurent Bizot, le président, qui l'annonçait, les entreprises du paysage du paysage vont rejoindre la CPME et l'Unep cherche à se rendre plus visible auprès des pourvoirs publics. Les paysagistes vont être partie dorénavant prenante des grands dossiers que sont la végétalisation des cours d'école, l'aménagement des pistes cyclables dans le cadre du plan mobilité et la renaturation des villes, malgré les contraintes, souvent de même nature que celles subies par les agriculteurs, zéro phytos, confusion des réglementations notamment pour la taille des haies, contrôles de l'OFB, gestion de l'eau.
«Nous ne reviendrons pas en arrière, il faudra nous adapter et obtenir une labellisation RGE, reconnu garant de l'environnement, pour nos entreprises. Nous devons être les casques bleus de la transition écologique», conclut Laurent Bizot.
Entreprises du paysage, les chiffres
Dans les Hauts-de-France, en 2023, le chiffre d'affaires du secteur a atteint 655 millions d'euros, en hausse de 24% sur 2 ans. 1.840 entreprises (+9% en deux ans) représentent 9.700 actifs (+20% en deux ans). Le secteur se porte bien, mais les professionnels veulent rester vigilants car les habitudes de consommation peuvent rapidement changer, comme cela s'est vu pendant la crise Covid et avec l'inflation depuis deux ans.
La part du chiffre d'affaires correspondant à l'entretien (42%) est en baisse par rapport à celle de la création (58%, contre 50-50 auparavant); impossible de savoir si les contrats d'entretien sont en baisse, ce qui serait inquiétant. Le paysage est la seule filière végétale qui soit en hausse, contrairement aux horticulteurs et aux fleuristes dont l'activité baisse. Mais attention aux moindres mises en chantier dans le bâtiment, car les paysagistes réalisent une bonne part de leur activité dans les aménagements des résidences ou chez les particuliers.
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