En présence de nombreux élus, Denis Pype, président de la commission agriculture et agroalimentaire de la Région, Bjorn Desmet, directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt des Hauts-de-France, Olivier Dauger, président de la Chambre d’agriculture de la région, Laurent Degenne, président de la FRSEA Hauts-de-France, ainsi que des représentants du Crédit agricole, les Jeunes Agriculteurs ont débuté leur assemblée par un point sur l’activité agricole nationale et mondiale «On assiste à une crise inédite. Personne n’aurait imaginé voir une guerre et surtout aussi proche de chez nous. Bon nombre de personnes spéculent sur nos denrées alimentaires qui mettent à mal nos exploitations, nos filières et la future installation des jeunes. Que dire des ZNT qui impactent fortement notre région et représentent bon nombre de surfaces? Les surfaces qui disparaissent peuvent faire des installations et donc de l’emploi. Il y a un vide juridique sur ses ZNT. Comment peut-on être jeune ayant repris du foncier pour pouvoir produire, faire un bilan prévisionnel et, finalement, se retrouver avec une perte de surface ? Il en va de même avec cette perte de surface sur la future réforme de la Pac, 4 % de jachères.

Grâce à nos revendications, on a eu la naissance des loi Egalim 1 et maintenant Egalim 2. Mais certaines grandes surfaces ne jouent pas encore le jeu. Et, dernière actualité du moment, le voisinage. Un jeune éleveur de l’Oise a subi des plaintes venant de voisins pour des nuisances. Le monde agricole a du travail dans un futur proche et à long terme pour permettre aux jeunes de s’installer simplement et surtout de vivre pleinement de leur métier», débute Édouard Brunet, ancien président des JA HDF. En effet, lors de cette assemblée, il a laissé sa place à un autre jeune agriculteur, Benoit Vaillant, à la tête du syndicat.

De là, naît une feuille de route pour mener à bien des actions en faveur de l’agriculture. Le renouvellement des générations fera donc partie, de façon logique, des priorités du syndicat. La nouvelle équipe dit vouloir renforcer ses travaux et réflexions sur le sujet, tout comme sur le foncier et la communication. «Les objectifs sont multiples : créer et maintenir le lien avec les consommateurs, valoriser la capacité de résilience et d’adaptation du monde agricole, promouvoir les métiers de l’agriculture et leur importance, créer des vocations», ajoute le nouveau président.

L’aide à l’installation en France et ailleurs

C’est en 1952 que les premières aides à l’installation ont été créées. Mais à l’heure actuelle, les aides varient en fonction des régions. En Hauts-de-France, la DJA s’élève en moyenne à 25.000 euros. Une mesure presque unique en Europe.

«Il n’y pas d’accompagnement spécifique des États en dehors de la Pac. On remarque que suivant les pays, l’implication des filières, notamment de distribution, peut être très différente. Dans une grande majorité, des aides sont donnés par les distributeurs sur des ristournes ou des conditions de paiements. On a aussi des formations spécifiques telle «Atouts Jeunes» développée par des coopératives européennes. Cependant, c’est le flou encore pour les aides à l’installation dans la nouvelle Pac» explique Christophe Dequidt, conférencier en entreprise. Pour les Pays-Bas, l’aide à l’installation sera une nouveauté puisqu’elle n’était pas présente dans la Pac actuelle. Le gouvernement prévoit un budget de 57,5 millions d’euros pour l’entièreté de la programmation. En revanche, malgré les demandes de la part des jeunes agriculteurs irlandais, les autorités nationales n’alignent toujours pas d’aide à l’installation. «Plusieurs États membres ont créé un système de bonus. L’Autriche a un premium de base à 3.500 euros, auxquels peuvent s’ajouter 2.500 euros si le jeune agriculteur se voit transférer la totalité de l’exploitation ; 5.000 euros si la formation est de haute qualité ; 4.000 euros si les comptes sont à jour et bien tenus. Le même système est proposé en Slovaquie avec un premium de base à 5.000 euros, auxquels peut s’ajouter un bonus de 20.000 euros si de la transformation est faite à la ferme. Le manque de données s’explique aussi par le fait que dans plusieurs États membres, la disponibilité, les montants et le mode de distribution sont définis par les régions.» souligne-t-il. L’Union européenne a connu un déclin rapide et récurrent, passant de 14,5 millions d’agriculteurs en 2005 à 10,1 millions en 2020. Déclin amplifié chez les moins de 44 ans qui sont passés de 3,3 millions à 2 millions sur la même période. Plus de 31 % des exploitations agricoles sont gérées par des agriculteurs de plus de 65 ans et seulement 6 % par des agriculteurs de 35 ans. «Il faut redonner le goût de devenir agriculteur. Il faut que les jeunes puissent retrouver de la considération et de la fierté, qu’on arrête de les assommer avec des normes de plus en plus drastiques. Il faut surtout qu’ils puissent gagner décemment leur vie. La clé, c’est la cohérence entre le comportement du citoyen qui est le consommateur», affirme Christophe Dequidt.

Stage agricole, leBoncoin des stagiaires

Après avoir fait peau neuve, le site Stage Agricole, cree par le réseau Jeunes Agriculteurs, recense pour vous les CV des personnes en recherche de stage ou d’apprentissage d’une part, les exploitations et les entreprises du milieu agricole qui sont prêtes a les accueillir d’autre part. Pour assurer un renouvellement des générations, les Jeunes Agriculteurs Hauts-de-France ont signé une convention avec l’établissement UniLaSalle. Ainsi, près de 2.000 étudiants auront accès à des stages dans le milieu agricole. Une aubaine pour des vocations futures.