L'Oise Agricole 07 avril 2021 a 09h00 | Par Gaetane Trichet

Le changement climatique expliqué aux élèves

Dans le cadre de l'opération Parcours d'éducation, de pratique et de sensibilisation à la culture (PEPS) proposée par la Région Hauts-de-France, Ombelliscience a abordé avec les élèves du lycée Colard Noël à Saint-Quentin la question du réchauffement climatique et ses conséquences sur les cours d'eau. Reportage.

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Solenne Volant a expliqué comment manger durable demain.
Solenne Volant a expliqué comment manger durable demain. - © G.T.

Nous sommes au lycée professionnel de Colard Noël à Saint-Quentin, avec les élèves de première année de CAP pâtisserie. «Comment appelle-t-on les bords des rivières, que trouve-t-on dans une rivière, qu'est-ce qu'une zone inondable, une zone tampon, une crue...» voilà comment Bertrand Prévost, médiateur scientifique chez Ombelliscience, commence son approche sur le thème du réchauffement climatique et des cours d'eau. Les élèves, un peu timides, hésitent. Pourtant un se lance, puis deux et trois. La conversation est engagée. Pour étayer ses propos et rendre les échanges ludiques avec les élèves, Bertrand Prévost s'appuie sur une maquette itinérante et interactive intitulée Changement climatique, et nos rivières dans tout ça ? Les élèves ont découvert comment les rivières de notre territoire pourraient évoluer, comment la faune et la flore changeraient et surtout comment nos comportements peuvent influencer ces modifications.

Le permafrost inquiète les scientifiques

De nombreux habitats, industries et activités agricoles rejettent des gaz à effet de serre qui jouent un rôle dans le réchauffement climatique. Mais ce qui inquiète le plus les scientifiques, c'est la fonte du permafrost, zones gelées particulièrement présentes en Alaska et en Sibérie, qui pourrait s'avérer catastrophique. En effet, avec le réchauffement ces zones fondent et libèrent des quantités phénoménales de méthane faisant augmenter les températures. Bien plus que les vaches... Pire, des virus emprisonnés dans les glaces depuis des milliers d'années pourraient s'échapper et avoir un impact considérable sur la planète.

C'est pourquoi il est urgent de modifier les pratiques. Car aujourd'hui, selon Bertrand Prévost, «une baisse de 10 à 20 % de la pluviométrie est prévue dans les années à venir et la pluie sera concentrée sur l'automne et l'hiver uniquement, engendrant des sécheresses l'été, voire des canicules à répétition». Le réseau hydrographique sera donc modifié, en particulier la vie des poissons et des plantes aquatiques. «Le sandre, la perche, le brochet vont proliférer. En revanche, l'épinoche pourrait disparaître. Le niveau des rivières se réduira et les oiseaux, les chauves-souris... seront touchés à leur tour par le manque d'eau, laissant le champ libre aux insectes et aux moustiques vecteurs de maladies comme le chikungunya, la dengue,...».

En revanche, les océans déborderont avec la fonte des glaces et les habitants de l'extrême nord de la région Hauts-de-France pourraient avoir les pieds dans l'eau. Un scénario catastrophe, mais est-il encore possible de limiter les dégâts ? «Des progrès ont déjà été réalisés par les industriels, les agriculteurs,... pour réduire les émissions ou les pollutions. Il est urgent que tous les citoyens continuent et amplifient le changement de leurs habitudes pour une planète plus saine».

Modifier ses comportements

De son côté, Solenne Volant, apprentie Ingénieure d'études à INRAE et en 4ème année à l'Ecole ISARA Lyon, a expliqué comment manger durable demain. Après un laïus sur la pollution et les dangers pour la biodiversité, elle a présenté quelques pistes pour nourrir toute la population de manière durable sans épuiser toutes les ressources et en évitant les famines. «Pour être durable, un produit doit répondre à trois critères : société, économie et environnement» a-t-elle rappelé avant d'intervenir sur l'alimentation en présentant les trois grands types d'agriculture, conventionnelle, bio et de conservation.

Elle est revenue sur la baisse d'utilisation des produits phytosanitaires, sur le travail des agriculteurs avec les insectes auxiliaires, les OGM... Côté table, «manger plus durable passe par l'achat de produits locaux et de saison». Elle a ensuite détaillé les différents régimes alimentaires (vegan, végétarien...). Si certaines personnes en sont adeptes, ils n'apportent pas toutes les protéines nécessaires et sont compensés par des compléments alimentaires... de synthèse comme l'a annoncé Bertrand Prévost.

Cette après-midi d'informations est la première de 2 autres qui se termineront par un travail de restitution de l'expérience acquise par les élèves au travers de vidéos courtes sur le changement climatique.

Ombelliscience partage des connaissances scientifiques

Ombelliscience est une association créée en 1997 pour développer le partage des connaissances scientifiques en Hauts-de-France. Elle est composée d'une quarantaine d'acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche, de l'innovation et de la culture.

Ses 3 grandes missions s'articulent autour de la structuration et l'animation d'un réseau d'acteurs contribuant au développement de la culture scientifique, technique et industrielle en Hauts-France, de la production et diffusion de ressources (études, expositions, formations), et la valorisation du réseau d'acteurs à travers des interventions lors de journées professionnelles et la réalisation d'outils communs de valorisation.

Ombelliscience intervient cette année dans le cadre des PEPS dans 6 lycées, 6 classes au rythme de 4 séances pour chaque classe (lycée européen à Villers Cotterêts : 21 éco délégués de la 2nde à la Terminale, lycée Gay Lussac à Chauny : élèves de 2nde, lycée Camille Claudel à Soissons : formation pro accueil, lycée Colard Noël à Saint-Quentin : CAP pâtisserie 1ère année, lycée des métiers d'art à Saint-Quentin et le lycée Saint-Joseph à Château-Thierry. «Les élèves sont très contents du projet. Le sujet les intéresse et réaliser une vidéo finale les enthousiasme» explique Aurélie Fouré, chargée de communication chez Ombelliscience. «L'objectif du PEPS mis en place par Ombelliscience est de sensibiliser les jeunes à la problématique du changement climatique, de les faire réfléchir sur le sujet et de prendre conscience des enjeux».

Hauts-de-France ont du PEPS

Afin de favoriser l'accès à la culture des jeunes, la Région a lancé pour la 5ème fois, des appels à projets «PEPS», parcours d'éducation, de pratique et de sensibilisation à la culture pour l'année 2021-2022. L'objectif est de favoriser l'accès à la culture des lycéens et apprentis afin d'avoir accès à la culture et de s'ouvrir sur le monde. Tous les élèves de lycées généraux, techniques ou technologiques, lycées professionnels, établissements régionaux d'éducation adaptée, écoles régionales d'enseignement adapté, maisons familiales rurales, et centres de formation des apprentis des Hauts-de-France sont concernés par cette initiative. «Estelle Laurent, responsable du CDI (centre de documentation et d'informations) et moi-même avons répondu à l'appel à projet lancé par la Région. Notre lycée a été retenu et nos élèves de première année CAP pâtisserie ont pu bénéficier de cette première après-midi sur le changement climatique. 2 autres sont prévues et aboutiront à la réalisation d'une vidéo sur leur ressenti» a expliqué Pierre Léon, professeur de maths-sciences au lycée Colard Noël à Saint-Quentin.

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