Le carrefour des métiers et formations enfin de retour
Après une année sans à cause du Covid en 2021, le traditionnel rendez-vous des élèves de troisième des Maisons familiales et rurales a pu à nouveau se dérouler le 10 février à Breteuil.
Une centaine d'élèves des MFR de Songeons, Saint-Sulpice et Beaulieu-lès-Fontaines avaient rendez-vous à la salle Jules-Verne. Dans un premier temps, un exposé par Louisette Régnier, directrice de la MFR de Flixecourt, sur les orientations possibles après la troisième. Puis un travail en groupe au sein d'une bonne dizaine d'ateliers qui présentent différents métiers accessibles aux élèves : métiers de bouche, en uniforme, vente animalière, moniteur d'équitation, services à la personne, salarié agricole, assistant vétérinaire...
Autour de chacune des tables, un ou des professionnels, souvent anciens élèves d'une MFR, venus témoigner de leur parcours et parler de leur métier au quotidien. Les élèves devaient suivre trois ateliers de leur choix, pour des séances d'échanges d'une demi-heure avec une trentaine d'intervenants au total.
Des témoignages de professionnels
Celui de Nicolas Mennecier, soigneur animalier au zoo d'Amiens, rencontre un certain succès auprès des jeunes qui aiment les animaux. «Ce métier fait rêver car les émissions à la télévision n'en montrent que les aspects les plus plaisants. Être soigneur animalier, c'est aussi faire beaucoup d'entretien et d'observation», explique-t-il aux jeunes. Dix établissements en France forment à ce métier. Les formations durent de 10 mois à deux ans, avec un stage minimum de 2 à 6 semaines. Elles sont payantes, de 5.500 à 15.000 euros et seulement quatre sont reconnues par l'État, les autres ne délivrent qu'une attestation de formation.
«Je conseille plutôt les formations reconnues par l'État, plus appréciées des employeurs. Ce sont celles délivrées par la MFR de Carquefou, le CFPPA du Loir-et-Cher, le CFA du Lot, où je suis allé, et le Lycée agricole privé Saint-André. Sachez que les emplois ne courent pas les rues non plus : 15 à 20 postes se libèrent par an, pour 300 soigneurs formés.»
Nicolas Mennecier explique qu'être soigneur animalier est un métier passion, qu'il faut travailler le week-end par tous les temps, ce qui nécessite d'avoir une bonne condition physique. Il faut aussi être rigoureux, respectueux des règles sanitaires et des consignes, savoir travailler en équipe, mais aussi en autonomie.
Côté rémunération, les jeunes commencent à un peu plus que le Smic, mais le métier est globalement mieux payé dans les parcs nationaux ou municipaux que privés. «Et puis on apprend sans cesse avec les nouvelles espèces dont on doit s'occuper, parfois les accompagner vers d'autres zoos. On pratique aussi le medical training qui consiste à apprendre à soigner les animaux en douceur, sans avoir à les endormir. Pour faire un bon soigneur, je conseille d'être sûr et très motivé pour évoluer dans sa carrière et, pourquoi pas, finir directeur de parc», témoigne Nicolas Mennecier.
Autre ambiance à l'atelier salarié agricole où officient Jacques Segard, ancien formateur en MFR, et Alain Rubin, salarié agricole retraité. Les jeunes sont parfois très intéressés par la conduite des gros matériels agricoles mais les deux témoins rappellent que cela ne représente qu'une partie des travaux de l'année. «L'hiver, on entretient le matériel et les bâtiments. C'est d'ailleurs un métier de Mac Gyver car il faut sans cesse être créatif pour réparer le matériel et trouver des astuces.» Ils conseillent aux jeunes d'essayer d'aller jusqu'au bac professionnel pour espérer devenir premier chauffeur sur une grosse structure agricole ou même chef de culture.
Et ils rappellent que ce sont souvent les heures supplémentaires qui permettent d'obtenir un bon salaire à la fin du mois. «Il faut accepter les amplitudes horaires, le travail les jours fériés si besoin. Nous attirons aussi l'attention sur le fait que c'est un métier exposé qui nécessite de bien respecter les consignes d'utilisation des matériels et de prendre soin de sa santé.» Il faut également se former tout au long de sa carrière et les employeurs y sont sensibles du fait de l'adaptation constante et nécessaire aux nouvelles technologies qui s'invitent dans les engins agricoles.
De quoi permettre aux jeunes en âge de s'orienter de faire des choix. Frédéric Binet, de la MFR de Saint-Sulpice, Olivier Duel, de Songeons, et David Legendre, de Beaulieu-lès-Fontaines, confirment que ce carrefour est utile car il permet aux élèves indécis de découvrir des métiers, aux déterminés de confirmer leur choix ou, au contraire, de se rendre compte qu'ils se sont trompés. C'est aussi comme cela qu'on se construit.
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