La Région aux petits soins de ses agriculteurs
À l’initiative de la FDSEA 60, Denis Pype, conseiller régional, Marie-Sophie Lesne, vice-présidente régionale en charge de l’agriculture, Jean-Michel Serres, président de la commission agriculture, le bureau de la FDSEA 60, la Chambre d’agriculture de l’Oise et les JA 60 se sont réunis dans la matinée du 25 août pour réfléchir aux solutions, à court et moyen termes, face à la sécheresse récurrente d’année en année.

La sécheresse est bien la problématique du moment et l’heure est à l’action. «Il faut que l’on trouve des solutions efficaces et que cela avance vite parce que cette sécheresse est d’actualité depuis pratiquement quatre ans», martèle Marie-Sophie Lesne. Chaque année, la sécheresse est de plus en plus prononcée et les effets sur les cultures sont désastreux. La moisson 2020 a particulièrement montré des rendements étonnamment hétérogènes, allant du simple au double, voire au triple. Certaines exploitations sont très fragilisées, que ce soit du côté de l’élevage, mais aussi des polyculteurs. «La résilience et la résistance économique des exploitations sont entamées. On est déjà dans un contexte compliqué en agriculture et la compétitivité est particulièrement difficile. On se bat dans une compétition mondiale, on sait bien que les agriculteurs français produisent à un coût de production important du fait des charges élevées par rapport à d’autres pays. Il faut gagner du temps dans les étapes de décisions» annonce-t-elle. Normalement, les phénomènes sont traités en amont afin que l’impact soit amoindri le jour J, comme avec les incendies.
Pour le cas de sécheresse, l’action doit être immédiate. Plusieurs points ont été abordés dont la sélection des variétés à semer. «Il faut accélérer la recherche pour trouver des variétés plus résistantes. Mais aussi, il faut venir en aide à ceux qui ne gèrent pas bien leur capital fourrager. On doit aussi, grâce au financement de la Région et aux aides de l’Europe, acquérir des équipements qui vont dans le sens d’une irrigation bien maîtrisée et spécifique à la plante afin de ne pas gaspiller d’eau», énonce Marie-Sophie Lesne. L’autre point soulevé est l’amélioration de la technicité «notamment pour ceux qui cultivent à base d’herbe.» La luzerne a eu également son moment de gloire car elle possède un système racinaire en pivot particulièrement profond qui explique sa bonne résistance à la sécheresse. Cette caractéristique confère également à la luzerne un impact positif sur la structure du sol, y compris à des profondeurs rarement atteintes par d’autres espèces. Une solution surement propice à la sécheresse.
Durant la réunion, la question de la gestion de l’eau a également été traitée, notamment avec les bassins. «On se rend compte qu’au cours d’une année, il tombe globalement la même quantité d’eau, de manière très concentré entre le mois d’octobre et de mars. Par la suite, il ne pleut quasiment pas. On peut donc envisager d’en retenir une partie pour aider les agriculteurs dans cette période de transition vers une agriculture en mutation en fonction du climat», poursuit-elle.
«Par exemple, dans le cadre du Canal Seine-Nord Europe, il y aura des gros volumes de terre qui vont bouger ; il faut donc profiter de ce grand ouvage pour pouvoir avoir des réserves en eau» reprend Stéphanie Doligez, directrice de la FRSEA Hauts-de-France.
Mais les agriculteurs ne peuvent pas modifier leur façon de travailler du jour au lendemain. La Région doit être pragmatique et doit les accompagner. «Je suis très favorable à la création d’un groupe de travail avec l’État pour améliorer les conditions agricoles. On est tous en train de réfléchir, de bâtir différents plans de relance qui sont en gestation. On sait que l’on va devoir construire un plan État-Région de relance très rapidement.»
Stéphanie Doligez a également annoncé une aide de la Région sur l’achat de fourrage pour aider les éleveurs. «Sur du plus long terme, on prévoit une aide au resemis de prairies qui ont été dégradées. Il faut donc prévoir un accompagnement à l’achat de semence pour pouvoir redonner de la vigueur au système herbagé afin de trouver de la résilience.»
Régis Desrumaux a conclu ce groupe de travail en remerciant Marie Sophie Lesne, Jean-Michel Serres et Denis Pype pour leur écoute ainsi leurs actions en faveur du monde agricole durant leur mandat.
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