L'Oise Agricole 03 octobre 2024 a 06h00 | Par Actuagri

La réduction de la collecte de Lactalis crée une onde de choc

La perspective d'une baisse de 9 % de la collecte du leader mondial des produits laitiers, Lactalis, auprès des éleveurs français a suscité une vague d'indignation dans le milieu de l'élevage. La FNPL demande d'urgence «des délais» pour les producteurs impactés.

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L'annonce par le géant laitier Lactalis, le 25 septembre, d'une réduction de l'ordre de 9 % de sa collecte laitière en France a suscité une vive émotion dans les milieux agricoles et politiques ces derniers jours. Le leader mondial du secteur a justifié sa décision de réduire progressivement (de 2024 à 2030) la collecte «d'excédents laitiers» en France par sa volonté de «limiter (son) exposition à la volatilité des marchés internationaux et conduire à une meilleure valorisation du prix de lait payé aux producteurs» mais aussi «de se recentrer sur les produits de grande consommation français, mieux valorisés car moins sujets aux aléas des marchés mondiaux». Lactalis entamera cette réduction des volumes de lait excédentaires à partir de la fin 2024, de l'ordre de 450 millions de litres sur les 5,1 milliards de litres de lait collectés chaque année à travers toute la France. «La première étape de réduction, de l'ordre de 320 millions de litres, s'articulera autour de la réduction de la collecte dans les zones Est et sud Pays de Loire à horizon 2026 (160 millions de litres de lait) ; le non-renouvellement d'un contrat avec une coopérative à horizon 2030 (160 millions de litres de lait)», a précisé Lactalis. La seconde étape portera sur des volumes équivalents à 130 millions de litres. Environ 150 producteurs seraient concernés dans l'Est et 120 dans les Pays de la Loire, en Vendée et en Maine-et-Loire ainsi qu'une coopérative en Moselle.

Une «déflagration»

Sur France Info, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a qualifié de «déflagration» l'annonce de Lactalis estimant urgent «de s'assurer que les producteurs de lait continueront à trouver quelqu'un qui leur collecte le lait». «C'est ça tout l'enjeu pour continuer à créer de la valeur et installer en France», a-t-il estimé. De son côté, la FNPL a estimé que Lactalis comptait proposer encore davantage aux consommateurs français «des produits à base de lait importé, après avoir détricoté la réglementation sur l'étiquetage de l'origine». «Lactalis n'a donc pas plus de considération pour les producteurs qu'il collecte que pour les consommateurs en attente de produits français», poursuit la FNPL. La fédération «demande fermement à Lactalis, dans l'intérêt des producteurs, un délai beaucoup plus long (que douze mois, ndlr)» pour identifier des alternatives «individuelles ou collectives». La nouvelle ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, est rapidement intervenue sur le dossier en recevant Yohann Barbe, le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), et l'a assuré «de son soutien et de son engagement aux côtés des producteurs». Elle a dit vouloir défendre «le capital productif français». «J'attends de nos leaders industriels le même engagement et la même ambition pour la production alimentaire française», a-t-elle assuré.

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