L'Oise Agricole 18 février 2024 a 07h00 | Par Christophe Soulard

La FNSEA accentue la pression sur le gouvernement

Invité de BFMTV le 11 février et de la Matinale de France Info le 12 février, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a exprimé son impatience. Quelques avancées ont pu être réalisées mais le gros du travail reste à faire. «Avant le Salon de l'agriculture», a-t-il averti.

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Arnaud Rousseau se dit inquiet de n'avoir aucune perspective concrète sur de nombreux sujets comme le plan Ecophyto, la superposition des zonages, ou encore le plan Élevage.
Arnaud Rousseau se dit inquiet de n'avoir aucune perspective concrète sur de nombreux sujets comme le plan Ecophyto, la superposition des zonages, ou encore le plan Élevage. - © D.R

«Il faut maintenant que les ministres descendent dans la soute.» Tel est l'avertissement lancé par le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau qui constate que le gouvernement ne tient pas le calendrier auquel il avait promis de s'astreindre. «On n'est pas dans le bon tempo. Depuis dix jours, je n'ai pas vu le ministre de l'Agriculture ni le Premier ministre (...) Les annonces, on les veut avant le Salon de l'agriculture», s'est ex-primé, Arnaud Rousseau au micro de BFMTV le 11 février. S'il reconnait que sur le terrain, les réunions entre les préfectures et les représentants FDSEA et JA se passe «relativement bien», il ne voit aucune impulsion au plan national. Il se dit inquiet de n'avoir eu aucune perspective concrète sur de nombreux sujets comme le plan Ecophyto, la superposition des zo-nages, ou encore le plan Élevage. «Nous n'avons pas eu le début du commencement d'une réunion ou d'un coup de fil» sur ce sujet, a-t-il indiqué. De même, il constate «un décalage entre les très fortes attentes exprimées ces quinze derniers jours et la réalité de la dynamique constatée sur le terrain. On sent même quelques freins se mettre en place dans l'administration, et ce n'est pas tenable», a-t-il indiqué au Parisien. Il en veut pour preuve le curetage des fos-sés et des cours d'eau qui sont, en partie, à l'origine des inondations dans le Nord-Pas-de-Calais. «Une fois que les grues sont prêtes à faire le travail, on nous explique que, finalement, ce n'est plus vrai-ment possible partout et complètement où cela est nécessaire à cause de la réglementation sur les zones humides et protégées !», a-t-il ajouté, relatant le sentiment des agriculteurs sur le terrain : «On se moque de nous.» Or, la FNSEA attend des réponses concrètes du gouvernement sur un grand nombre de dossiers. «Personne n'a intérêt à nous balader», a clairement averti Arnaud Rousseau.

«On reviendra»

Exigeant un point d'étape toutes les 48 heures, il a annoncé qu'à l'initiative des syndicats locaux, des actions allaient être menées, notamment en direction des grandes surfaces pour contrôler que la matière première agricole (MPA) soit bien prise en compte dans les prix affichés par la grande distribution. «Conscient qu'un certain nombre de dossiers prendront du temps», notamment sur le plan législatif et européen, ajoute Arnaud Rousseau. Une réunion sur Ecophyto se tient le 12 février à Paris. L'occasion pour le président du syndicat majoritaire de rappeler, au micro de France Info «qu'entre 2009 et aujourd'hui, le tonnage de produits CMR 1* est passé de 5 000 tonnes à 47 tonnes. Or, cet indicateur n'apparaît pas au plan français», a-t-il précisé, souhaitant «donner une dynamique» à ce plan aussi bien décrié par les ONG environnementales que par les agriculteurs eux-mêmes. Le mardi 13 février, une réunion était programmée dans l'après-midi à Matignon avec le Premier ministre. «Si les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances au moment du Salon de l'agriculture, on reviendra», a-t-il conclu.

* Certains produits phytopharmaceutiques sont classés "Cancérogènes, Mutagènes et toxiques pour la Reproduction" (CMR) en première catégorie. D'autres le sont en 2e catégorie (CMR 2).

Sous pression, la Rue de Varenne précise le calendrier

Le projet de loi d'orientation pour l'agriculture devrait être soumis au Conseil d'État «avant la fin du mois de février, c'est-à-dire entre la fin de cette semaine et le début de la semaine prochaine», a indiqué le cabinet du ministre de l'Agriculture à la presse le 12 février. Avant cette étape, «les ministres (Fesneau et Pannier-Runacher, ndlr) verront dans la semaine chacune des OPA pour échanger» sur le contenu de la loi. Alors que la FNSEA a dit son inquiétude sur le calendrier de concrétisation des récentes annonces gouverne-mentales, la Rue de Varenne réaffirme l'objectif d'adopter la loi au premier semestre 2024. Par ailleurs, selon l'entourage du ministre, plusieurs concertations vont démarrer dans les prochains jours. L'une d'elles s'inscrira dans le cadre du «mois de la simplification», démarche pour laquelle l'ensemble des préfets ont rencontré les syndicats au niveau départemental. La concertation est également «relancée» sur le plan de souveraineté élevage «dans une logique de renforcement», afin d'aboutir «d'ici le Salon». Enfin, le ministère a annoncé la tenue prochaine de deux réunions : un comité de suivi des négociations commerciales lundi 19 février, et un Groupe national loup «en fin de semaine, début de semaine prochaine» afin de finaliser le Plan loup 2024-2029. Enfin, comme chaque année avant le Salon de l'agriculture, Emmanuel Macron devait rencontrer ces derniers et prochains jours l'ensemble des syndicats agricoles.

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