La Ferme digitale, un outil pour répondre à la transition écologique
Le 29 octobre, La Ferme digitale (LFDay) organisait une visio- conférence portant sur l’agriculture régénératrice : les sols, le bien-être animal et la réduction des émissions de carbone.

Cette conférence, intitulée «Comment accompagner les agriculteurs vers la transition ?», réunissait Jean Piossel, éleveur en Seine-Maritime Charles-Armand Duet, responsable des relations nationales avec les producteurs de lait au sein de la direction lait de Danone France et Sophie Cucheval, directrice des opérations chez Miimosa. «Notre mission est de déployer et coconstruire des approches pour répondre à cette transition agricole. Et rendre le plus concret possible cette agriculture régénératrice auprès des éleveurs. Avec un objectif et une ambition, que 100 % des produits cultivés en France soient issus de cette agriculture régénératrice», explique Charles-Armand Duet. Selon lui, il n’existe pas une solution globale, mais plusieurs projets où chacun trace sa route. «Danone a pour mission d’alimenter le plus grand nombre et souhaite rassurer les consommateurs face au discours d’une alimentation en danger et de recherche de souveraineté alimentaire. Il faut redire que l’agriculture est essentielle, durable et créatrice de valeur.»
Cela se passe à trois niveaux : environnemental (changement climatique), économique (mieux valoriser l’alimentation) et humain (renouvellement des générations). Avec la démarche «Les deux pieds sur Terre», Danone veut abaisser les émissions de CO2 à hauteur de 15 % d’ici à 2025 en travaillant avec tous ses éleveurs. A ce stade, «70 à 75 % de nos éleveurs sont en mouvement. Un mouvement qui a débuté il y a 2 ans et demi pour abaisser l’empreinte carbone de 4,5 %», souligne Charles-Armand Duet.
Partenariats locaux
Avec la plateforme de financement participatif dédiée exclusivement au monde agricole et alimentaire (Miimosa), les éleveurs approvisionnant Danone et menant des projets de transition agricole, prennent la parole auprès des citoyens et recueillent leurs souhaits en échangeant sur leurs pratiques agricoles. Sur la question du bien-être animal, 60 % de ces éleveurs sont évalués sur leurs pratiques et les actes vétérinaires. Il est tenu compte des différences régionales. Ce travail permet la mise en réseau des éleveurs partout en France. «Nous avons travaillé sur une filière soja locale en Basse-Normandie, ou encore sur le développement de l’agriculture biologique dans le Nord. Ces évolutions ont pu voir le jour grâce aux partenaires locaux avec les Chambres d’agriculture et des associations environnementales», précise Charles-Armand Duet.
De son côté, Pierre Piossel indique qu’avec son projet Miimosa-Danone, il a appris à raconter son histoire et expliquer son quotidien aux citoyens. «Cela permet de progresser en se remettant en cause. Par exemple, nous avons augmenté les temps de pâturage de notre troupeau tout en maintenant nos rendements et simplifié notre travail pour augmenter le stockage carbone.»
Dialogue sincère
Le but de la plateforme Miimosa est d’accélérer la transition agricole et alimentaire en invitant les citoyens et entreprises à financer des projets portés par des agriculteurs et des entrepreneurs de l’alimentaire. «Nous choisissons des projets à financer et l’outil permettant de le faire», explique Sophie Cucheval. «Cela peut se faire en dons en contrepartie ou en prêts participatifs (de 1 000 à 1 ME). Depuis notre création en 2014, Miimosa a permis de financer 3 500 projets en France et en Belgique à hauteur de 35 millions d’euros grâce aux citoyens et entreprises partenaires.» Dans le cadre du projet avec les éleveurs de Danone, 130 producteurs sont impliqués. «Cela permet un dialogue sincère entre les citoyens et les éleveurs. Notre travail a permis de vulgariser et expliquer aux producteurs comment bien communiquer, mais aussi d’aiguillonner les industries alimentaires et les distributeurs à faire connaître leurs démarches aux consommateurs et progresser vers une agriculture de transition et régénératrice» ajoute-t-elle. Sur la question des projets de réduction d’émissions de carbone, la plateforme réfléchit au label Bas Carbone mis en place par le ministère de l’Écologie.
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